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Qu’est-ce qui a marqué l’actualité musicale en 2020?

L’année 2020 est presque derrière nous à l’heure où l’on écrit ces lignes — ENFIN! Man, non mais, quelle année ! Il s’en est passé des choses, à la fois positives et négatives, durant les 12 derniers mois. Voici donc une rapide rétrospective de ce qui a marqué l’actualité musicale en 2020.

Nos artistes québécois qui ont brillé à l’international


Ils ont été quelques-uns à piquer la curiosité de maisons de disques indépendantes à l’international. La formation Teke::Teke s’est fait ouvrir les portes du label d’Olympia aux États-Unis Kill Rock Stars (Bikini Kill, Sleater-Kinney, Elliot Smith).

Le trio Population II, composé des jeunes montréalais Pierre-Luc Gratton (batterie et chant), Tristan Lacombe (guitare) et Sébastien Provençal (basse), ont eu la chance de signer une entente avec la famille de Castleface Records, le label fondé par John Dwyer (Osees). 

D’autres noms se sont également démarqués comme la claviériste et chanteuse hawaïenne établie à Chicoutimi Sheenah Ko, lauréate du prix de la Meilleure chorégraphie au UK Music Video Awards 2020 devant d’énormes pointures comme Beyoncé, Christine & the Queens, Tove Lo et Jessie Ware. Mentionnons aussi au passage que l’artiste de Québec, Lou-Adriane Cassidy, est repartie avec les honneurs de l’Académie française Charles Cros.

https://www.youtube.com/watch?v=YUCzn_eMFF4&feature=youtu.be

L’arrivée des concerts virtuels

Au moment où le Québec et le Canada se sont confinés en mars, les artistes — devant abandonner les concerts devant public — se sont tournés vers la diffusion en direct via les réseaux sociaux afin de continuer de jouer de la musique et de la partager.

Durant l’été, Facebook a restreint ses conditions d’exploitation de la musique sur sa plateforme : les artistes ont dû trouver d’autres alternatives pour promouvoir leur travail.

Au fil de son évolution, des Facebook live à aujourd’hui, on a pu voir apparaître maintes live sessions, des festivals virtuels, des programmations locales. On compte maintenant des dizaines d’offres de spectacles gratuits ou payants par semaine. Tout est possible avec de l’imagination, de l’huile de coude et du matériel de captation su’a coche. Au summum de ces belles idées, le groupe américain The Flaming Lips a donné un concert COVID-friendly dans des BULLES en juin 2020. Complètement fou!

L’année Backxwash

La rappeuse trans zambienne établie à Montréal, Backxwash (Ashanti Mutinta), a fait beaucoup jaser cette année. Elle a remporté le prestigieux prix Polaris pour son album God Has Nothing To Do With This Leave Him Out Of It. La musicienne horrorcore a également multiplié les sorties musicales et les collaborations durant l’année. Mutinta a aussi fait partie des programmations des festivals FME de Rouyn-Noranda et de POP Montréal.

D’autres artistes musicales trans ont aussi émergé :

La chanteuse Hunter Hunt Hendrix du groupe métal Liturgy a fait son coming out, puis la Canadienne Eve Parker Finley (Lonely Boa) ainsi que la DJ autrichienne Sofie ont présenté un premier album. On est bien contents de voir des femmes trans percer en musique!

Le musicien Riley Gale (Power Trip) s’est éteint le 26 août à 34 ans.

Les décès


En rafale, ils et elles nous ont quitté cette année :


Le compositeur italien Ennio Morricone (1928-2020)
Le membre fondateur du groupe allemand Kraftwerk Floran Schneider (1947-2020)
Le chanteur d’Ain’t No Sunshine Bill Whithers (1939-2020)
La batteuse américaine Viola Smith (1913-2020)
Le bassiste Chet Jr. White de Girls (1980-2020)
La légende de la guitare électrique Eddie Van Halen (1955-2020)
L’un des piliers du rock n’ roll, le pianiste Little Richard (1933-2020)
Le DJ i_o / Garrett Falls Lockhart (1990-2020)
La chanteuse féministe française Anne Sylvestre (1934-2020)
Le pianiste québécois André Gagnon (1936-2020)
Le co-fondateur de Kool & The Gang Ronald Khalis Bell (1952-2020)
Le chanteur du groupe métal Power Trip Riley Gale (1986-2020)
Le musicien, et fils de la star du country Steve Earle, Justin Townes (1982-2020)
Le chanteur du groupe punk canadien SNFU Mr Chi Pig (1963-2020)
Le fondateur du groupe Injury Reserve « Stepa » Jordan Groggs (1988-2020)
L’influent DJ House de Détroit Mike Huckaby

Les covers quotidiens de Damien Robitaille 

Depuis le début de la pandémie, il y a neuf mois, le musicien franco-ontarien s’amuse à publier de courtes vidéos maison de ses reprises musicales, à raison d’une par jour, ou presque. On peut retrouver ses adaptations sur la chaîne YouTube et sur les réseaux sociaux de l’artiste. Parmi ses performances les plus populaires, on retrouve son adaptation de la chanson Cotton Eye Joe de Rednex (1995) où Robitaille s’accompagne au violon. Mais son plus gros hit jusqu’à présent reste son interprétation de Pump Up the Jam du groupe belge Technotronic (1989), qui a cumulé plus de 10 millions de vues.

Revendications chez les musicien-nes, suite aux pertes


Avec toutes les pertes causées par la pandémie mondiale de COVID-19, le monde de la musique a été ravagé. En effet, une étude a démontré que le tiers des musiciens du Royaume-Uni songent à changer de métier, tandis que des pertes de 17M$ en billetterie au Québec ont été décriées par la communauté du spectacle. C’est pourquoi les musiciens pigistes de la province ont crié à l’aide en mai dernier, afin de ne pas être les oubliés du plan de relance économique.

Dans un ordre d’idées semblables, le combat pour augmenter les redevances offertes aux artistes par les grandes plateformes de streaming, est d’autant plus d’actualité. Heureusement, plusieurs initiatives ont été mises sur pied pour aider les artistes. On a vu la campagne Justice at Spotify apparaître, les Bandcamp Fridays, la série Corona Borealis du label montréalais Constellation Records, le Fonds d’aide aux petites salles a été approuvé, puis la SOCAN a lancé son programme de rémunération Encore!.

Le milieu de la musique a poussé un très petit soupir de soulagement lorsque Québec a annoncé une aide de 6M$ au milieu culturel.

N’oublions pas les mouvements #souteneznosscènes et #musiquebleue, qu’on vous invite à découvrir.

La maison de disques américaine Burger Records a mis la clé dans sa porte en moins de 72 heures, après une vague de dénonciations d’inconduites sexuelles.

La 2e vague de dénonciations des violences sexuelles et ses conséquences sur le milieu de la musique


Les années ont passé depuis la première vague de dénonciations #metoo en 2017, mais d’autres cas d’allégations de violences et d’inconduites dans le milieu musical québécois l’ont fait trembler cet été.

L’affaire Dare to Care avec Bernard Adamus a fait les manchettes et le fondateur de Dare to Care, Eli Bissonnette, s’est retiré de son propre label pour avoir étouffé l’histoire. Rapidement, les Soeurs Boulay lui ont emboîté le pas, avouant être au courant de ces allégations.

On a aussi vu des artistes comme Alex Nevsky se mettre les pieds dans les plats, pendant que des allégations envers Maybe Watson d’Alaclair Ensemble, Obia Le Chef, Yann Perreau, et David Desrosiers de Simple Plan ont aussi stoppé la carrière de chacun de ces musiciens. Kevin Parent, quant à lui, a été abandonné par son agence.

De son côté, la jeune formation montréalaise Zen Bamboo s’est séparé quelques temps après avoir fait paraître leur premier long-jeu Glu, «longlisté» au Prix Polaris 2020. La cause de leur morcellement concernerait des raisons personnelles impliquant le chanteur Simon Larose.

En rafale, aux États-Unis : trois histoires comportant des allégations d’inconduites sexuelles impliquant le musicien Mark Kozelek (Sun Kil Moon) ont été relatées par le média américain Pitchfork en août. Le rappeur Detail a été arrêté après que quinze accusations d’agression sexuelle et cinq accusations d’agression criminelle distinctes aient été déposées contre lui. Le producteur et rappeur Takeoff, quant à lui, a été poursuivi en justice pour viol.

Les histoires d’horreur se sont multipliées lorsque l’affaire Burger Records a éclaté en juillet, impliquant des allégations pour comportements abusifs et d’inconduites sexuelles de plusieurs groupes au sein du label.

Les artistes qui ont fait un grand comeback cette année


Eh bien, dans les surprises de 2020, il y a certainement le retour en musique de la formation System of A Down. Il y a quelques mois encore, ça semblait une mission impossible de réunir tous les membres autour d’un projet commun. Par contre, la situation qui s’est envenimée en Arménie, le pays d’origine des membres, leur a fourni un point de rencontre. Ils ont donc lancé deux singles afin d’amasser des fonds pour soutenir l’Armenia Fund.

De son côté, les Anglais de Cabaret Voltaire ont sorti un premier album en 20 ans. C’est un groupe mythique formé en 1973 et membre de la première génération de musique industrielle, précurseur de la scène post-punk à Sheffield, une ville austère de l’Angleterre.

Une autre bande à avoir surpris par son retour fut celle des Américains Hum, groupe qui a connu ses heures de gloire dans les années 90 grâce à ses albums You’d Prefer an Astronaut (1995) et Downward Is Heavenward (1998). Leur récent effort, Inlet, a fait son chemin jusque dans notre Top des meilleurs albums de 2020.

Finalement, Mr. Bungle — groupe-culte aux yeux des mélomanes avides de musiques étranges — est de retour sur disque, deux décennies plus tard. Après s’être réuni pour une série de concerts-événements en début d’année, le groupe a réenregistré son démo The Raging Wrath of the Easter Bunny, une tonne de brique qui risque de décoiffer ceux et celles qui associent la bande à des titres comme Carousel ou Pink Cigarette.

Pierre Lapointe Chansons hivernales

Une profusion d’albums de Noël ont été lancés cette année


Une foule d’artistes d’ici et d’ailleurs nous ont concocté des albums du temps des fêtes ou des extraits festifs (ou pas).

L’auteur-compositeur-interprète et pianiste Chilly Gonzales a lancé A Very Chilly Christmas, Andrew Bird a réjouit les fans d’indie folk avec Hark! Pierre Lapointe a partagé l’excellent (mais tristounet) Chansons hivernales, la très cool chanteuse country américaine Dolly Parton a dévoilé A Holly Dolly Christmas.

Les Goo Goo Dolls ont proposé le LP It’s Christmas All Over Again, tandis que Calexico a lancé Seasonal Shift, un album de célébration panculturelle de ce temps de l’année.

Du côté des chansons, allons-y en rafale : Santa Stay Home, de la torontoise U.S. Girls, Noël sous les cocottiers, des québécoises Rose Bouche + FAB, puis Mam Pis Pap, des Acadiennes Les Hay Babies

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