Critiques

Pierre Lapointe Chansons hivernales

Pierre Lapointe

Chansons hivernales

  • Audiogram
  • 2020
  • 37 minutes
8
Le meilleur de lca

Pierre Lapointe réussit là où trop de musiciens échouent : faire un album de Noël de chansons originales qui n’est pas quétaine. Il y a quelques musiciens, comme Sufjan Stevens, qui ont réussi, mais ça demeure les exceptions et non la règle. Mais là, Lapointe arrive avec un bel album bien balancé entre une vision euphorique du temps des Fêtes et une version lucide. Si ça ne nous est jamais arrivé personnellement, on connaît tous quelqu’un qui a passé un temps des Fêtes pénible parce qu’il avait le cœur magané. Bref, il y en a pour tous les goûts sur le très sympathique Chansons hivernales.

Ce qui marque, c’est que ce n’est pas qu’un album de chansons pour la période des fêtes. C’est aussi un bon album de chansons. Point. Pour s’y attaquer, Lapointe s’est bien entouré : Emmanuel Éthier (Chocolat, Corridor) à la réalisation, Julien Chiasson (The Seasons, Julyan) signe deux pièces et Owen Pallett en arrange quatre.

On passe de chansons entraînantes comme Chez Clara qui raconte les soirées arrosées des Fêtes où on se réunit entre amis pour célébrer. Pierre Lapointe étant toujours un peu dans le gris y parle aussi d’une Clara qui hésite entre le bonheur d’un amour et l’envie volage de continuer de butiner. Même chose du côté de Chaque année on y revient qui passe de « bitcheries » envoyées en douce en sentiments de réjouissance réels.

La famille a ce « je-ne-sais-quoi »
Qui fait du bien
Même si elle nous dégoûte parfois

Chaque année, on y revient
Paraît qu’on appelle ça
la magie de Noël

– Chaque année on y revient

Il y a aussi de l’amertume parfois dans le temps des Fêtes. Et Pierre Lapointe y va de quelques propos durs sur Six heures d’avion nous séparent, un duo avec le chanteur MIKA. Cette relation qui visiblement s’est terminée de manière acrimonieuse se retrouve au centre de ce duo qui finalement a un petit quelque chose de comique. Ce n’est pas le seul duo. L’excellente Mélissa Laveaux collabore avec Lapointe sur Noël Lougawou qui deviendra j’espère un classique. Parce que cette chanson qui oscille entre le français et le créole est juste parfaite. Ça donne envie de se faire un petit Egg Nog avec une bonne lampée de rhum et danser sous le gui. Et derrière le sourire, encore une fois, il y a des propos assez durs.

La mélancolie se fait sentir sur Un Noël perdu dans Paris, mais surtout sur la touchante Maman, papa. La chanson est offerte à Bairam. On ne connaît pas l’histoire derrière la pièce, mais une chose est sûre, ça parle d’abandon par la famille et on peut s’imaginer toutes les histoires de coming out, de déchirement et de parents qui renient leur progéniture. C’est juste… très touchant. Les moments qui émeuvent ne sont pas réservés à la peine. Le premier Noël de Jules est rempli d’amour. Le titre de la pièce vous donne une idée où ça se dirige. C’est toujours très magique le premier Noël d’un bébé.

Cet album est tout simplement un parfait album de Noël. Un album qui pourra réchauffer votre chaumière pendant que vous décorez le sapin cette année. Parce que ça va prendre des guirlandes, des lumières et beaucoup de Egg Nog (toujours arrosé de rhum) pour insuffler l’esprit des Fêtes cette année. Et avec Pierre Lapointe, c’est bien parti!

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