Concerts

La Noce 2022 : Jean-Michel Blais, LUMIÈRE, La Bronze, Les Hay Babies, Louis-Jean Cormier, Lou-Adriane Cassidy et Hubert Lenoir

Dernière journée de La Noce 2022! Même si la météo n’a pas toujours été clémente, j’ai assisté aux concerts de Jean-Michel Blais, LUMIÈRE, La Bronze, Les Hay Babies, Louis-Jean Cormier, Lou-Adriane Cassidy et Hubert Lenoir. Voici mes retours.

Munya Jean-Michel Blais

Pour le troisième spectacle présenté sur un mixbus, La Noce prévoyait une performance de Munya. Malheureusement, l’artiste est présentement prise à l’extérieur du pays et n’a pu revenir à temps. C’était donc un spectacle surprise dans un lieu surprise qui nous attendait aujourd’hui. L’organisation du festival avait donné rendez-vous aux festivaliers au bâtiment 1903 sur le site de la Pulperie via l’application du festival pour assister au concert d’un artiste dont l’identité n’avait toujours pas été dévoilée.

Crédit : Samuel Snow

Lorsque nous approchons du lieu, des notes de piano chatouillent l’air. Je pensais alors que ce pourrait être Flore Laurentienne, l’artiste mystère. Eh bien non! C’est plutôt Jean-Michel Blais qui est au centre du bâtiment avec son piano. Le public l’entoure, assis par terre. Ça donne toute une ambiance pour venir écouter de la musique instrumentale. Le soleil qui tape fort et le bleu du ciel donnent envie de se laisser voyager au gré des mélodies de Blais.

Ce dernier expliquera rapidement qu’il ne suit plus le setlist qu’il s’était imposé. Il préfère plutôt improviser, signe que l’environnement l’inspire. « Vous êtes vraiment beaucoup, ça me touche », lance-t-il entre deux chansons. « Quoi que vous ne saviez pas que c’était moi. Donc, merci d’être ouverts. Ou bien vous voulez juste rentabiliser votre passe… », conclut-il, en faisant rire les gens réunis autour de lui.

Le pianiste prend également le temps d’expliquer ses chansons avant de les jouer. « Ça me permet de jouer moins longtemps », blague-t-il. C’est ainsi que l’on apprend les contextes de création des pièces Rose et Nostos notamment. La première est construite autour du principe d’ostinato, alors que la seconde lui a permis de se faire connaître. En proposant un spectacle de ce genre-là, La Noce illustre une fois de plus son originalité et son éclectisme : je n’aurais pas pu gager, quelques heures auparavant, que j’entendrais Jean-Michel Blais, Gros Mené et Hubert Lenoir la même journée. Bravo à eux pour cette programmation pas piquée des vers!

Crédit : Charline Clavier

LUMIÈRE

J’ai vu LUMIÈRE dans le spectacle spécial un an d’A.M.I.E.S.A.M.O.U.R. le 28 mai dernier. Comme l’offre reste sensiblement la même (moins le jongleur, le danseur, l’échassière…), je ne m’étendrai pas trop sur le sujet. Je tiens quand même à souligner qu’Étienne Côté possède une belle folie. C’est vraiment ce qu’on appelle une bibitte. Quand il monte sur scène, il donne tout un show. Si vous avez envie d’une bonne dose d’énergie théâtrale, LUMIÈRE est sans conteste votre artiste. Je ne regrette jamais de le voir en spectacle en tout cas.

Gros mené

Comme LP Labrèche a passé sa Saint-Jean à Carleton-sur-Mer avec eux à BleuBleu, j’ai profité de leur spectacle pour avaler un sandwich en les écoutant d’une oreille distraite de loin.  

Crédit : Charline Clavier

La Bronze

Je crois que c’était la première fois que j’assistais à un concert de La Bronze. Si je connais l’artiste de nom, je ne connais pas si bien son matériel. Je suis donc allée à la découverte. J’y ai trouvé une autrice-compositrice-interprète en pleine possession de ses moyens. Elle livre ses textes à la poésie souvent engagée (racisme, affranchissement du patriarcat) avec assurance. La musicienne habite sa performance, dansant d’un bout à l’autre du spectacle. Elle proposera aux personnes rassemblées de faire un cheers en hurlant un vœu pour qu’il se réalise. Plus encore, elle promet qu’il se réalisera. La foule ne se fait pas prier pour participer.

Crédit : Charline Clavier

Les Hay Babies

À l’instar de LUMIÈRE, j’ai vu Les Hay Babies récemment en spectacle, dans le cadre du Festival de la chanson de Tadoussac. Les musiciennes ont offert approximativement le même type de performance, si ce n’est que les outfits sont différents et qu’on retrouve Anna Frances Meyer (Les Deuxluxes, Barry Paquin Roberge) à la flûte. Sa présence se justifie entre autres par le spectacle de Barry Paquin Roberge présenté en after plus tard en soirée. Heureusement que j’avais vu le groupe acadien en spectacle dernièrement, sinon j’aurais été déçue. Après peut-être une ou deux chansons, une pluie diluvienne s’est abattue sur la foule. Elle durera presque la totalité du spectacle, forçant une bonne partie de la foule à chercher un abri ou à quitter tout simplement. Ce genre de condition météorologique n’étant évidemment pas idéale pour prêter une oreille attentive à ce qui se passe sur scène, je ne vous en dirai pas plus.

Crédit : Marc-Étienne Mongrain

Louis-Jean Cormier

Comme nous étions littéralement détrempés mon meilleur ami et moi, nous avons décidé de rentrer à l’hôtel pour nous changer tout de suite après Les Hay Babies. Ainsi, nous avons manqué Gazoline. Heureusement, j’avais vu le groupe aux Francos 2022. Nous sommes revenus juste à temps pour Louis-Jean Cormier. Il a offert la plupart de ses succès dans une nouvelle mouture plus électrique avec parfois même plus de synthétiseurs.

Quiconque est familier avec son dernier album, Le ciel est au plancher, sait que le père de Louis-Jean Cormier est décédé récemment. Il revient sur cet événement avec le public. Il dira, en regardant vers le ciel comme pour parler à son paternel, que oui il parle encore de lui mais qu’il peut aller régler des problèmes ailleurs et « en profiter pour aller donner un coup de pelle dans la face à Vladimir Poutine et un aux juges de la cour suprême américaine dans la nuque. » Il se lancera juste après dans une performance de L’ironie du sort très touchante.

Pour ce spectacle, trois gars de Karkwa étaient sur la scène SiriusXM : Louis-Jean Cormier, évidemment, mais aussi François Lafontaine et un autre dont le nom m’échappe (mais qui n’est pas Julien Sagot). À la blague, Cormier lance que « ça risque de chier, mais dans le bon sens. » Le concert se passe plutôt sans anicroche (si ce n’est qu’un petit oubli au niveau des paroles). Un peu pressé par le temps, Louis-Jean Cormier décide quand même d’offrir une chanson de Karkwa en toute fin. Le Pyromane a fait le plaisir de la foule rassemblée qui chantait très fort les paroles.

Lou-Adriane Cassidy

Je n’avais jamais vu Lou-Adriane Cassidy en spectacle avant, sauf aux chœurs dans les spectacles de Thierry Larose. Juste par sa présence dans les spectacles de son ami, je savais qu’elle donnerait tout un spectacle. Je ne m’étais pas trompée. Lou-Adriane Cassidy est un poisson dans l’eau lorsqu’elle performe, une vraie de vraie naturelle. Elle sait habiter une scène comme si c’état sa maison. Dans les moments instrumentaux de certaines de ses chansons, notamment La petite mort tirée de son album C’est la fin du monde à tous les jours, elle se laisse complètement aller. Elle danse à la fois de manière sensuelle et de manière intense; ça donne le ton à ce qui nous attend.

Crédit : Charline Clavier

Au départ, la foule ne semble pas conquise. On a l’impression qu’une bonne partie des gens réunis le sont parce que c’est le spectacle avant celui d’Hubert Lenoir et que ça leur permet de passer le temps. Mais peu à peu, grâce à l’énergie intarissable de Cassidy, elle se laisse amadouer. Tellement, qu’elle acclamera si fort la musicienne lors de La pluie ne tombe jamais sur toi que cette dernière aura toute la difficulté du monde à terminer sa chanson. J’avais vu un très court extrait de sa livraison de Entre mes jambes aux Francos dans le cadre du spectacle Le roi la rose et le lou[p]. Si elle était un chouïa moins heavy, on sent qu’elle y met tout ce qu’elle a. Écoute en est un autre bon exemple : il y a quelque chose de presque agressif dans la livraison. Or, à force de tout donner, elle finit par fatiguer sa voix, de son propre aveu.

Crédit : Charline Clavier

Hubert Lenoir

C’est la quatrième fois que je vois Hubert Lenoir en moins d’un mois et demi. Comme son spectacle ne change pas vraiment d’une fois à l’autre, je ne m’étendrai pas trop sur le sujet. J’aimerais simplement souligner deux aspects. Tout d’abord, l’auteur-compositeur-interprète a rajouté un moment jazz dans sa prestation à Chicoutimi que je n’avais pas entendu nulle part ailleurs. C’est sûrement inspiré de son spectacle du lendemain au Festival international de Jazz de Montréal (FIJM).

Le second aspect que je veux développer est la reconnaissance de Lenoir. Tous les artistes remercient toujours leur public de les suivre. Mais chez Hubert Lenoir, on sent une certaine authenticité lorsqu’il le fait. Et il prend le temps de le faire dans chacun de ses spectacles (du moins, ceux que j’ai vus jusqu’à maintenant) entre ses chansons et à la toute fin. Je trouve ça très beau de voir qu’il ne prend pas pour acquise l’affection de son public.

Pour revenir à ce soir, évidemment, le musicien a donné une performance à la hauteur de celle qu’il donne toujours. J’ai constaté un seul petit bémol : j’ai l’impression que sa voix commence à se fatiguer. Ce n’est pas illogique, quand on regarde tous les spectacles et le chemin qu’il fait depuis le début de l’été. Pour vous donner une idée, le 24 juin il était à Laval, le lendemain, il était à BleuBleu à Carleton-sur-Mer. Aujourd’hui, il était à Chicoutimi, le lendemain, il sera en spectacle au Gesù de Montréal pour un spectacle à saveur jazz pour le FIJM.

C’était la dernière journée des festivités à La Noce. Le festival était effectivement à la hauteur de sa réputation. J’aimerais remercier et féliciter toute l’organisation pour son travail exceptionnel et sa capacité à se revirer sur un 10 cennes comme on dit. J’ai déjà hâte à l’année prochaine.

Crédit photo: Couverture : Charline Clavier

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