Top albums 2021
10. Squid — Bright Green Field
Post-punk
Si l’assise sur laquelle s’appuie la musique de Squid est résolument le post-punk, la formation n’hésite pas à brouiller les pistes en puisant son inspiration dans le post-rock, le krautrock et parfois même le free jazz. En nous proposant une entrée en matière bourrative et multifacettes, le groupe lance dans l’univers une œuvre sans cadres ni contraintes. Malgré tous ces ascendants éclectiques, Squid réussit à créer un album cohérent, mais qui mise surtout sur l’originalité de chacune des chansons.
Stéphane Deslauriers
9. Arab Strap — As Days Get Dark
Rock
On reconnaît encore l’Arab Strap d’antan, mais ces nouvelles pièces sont livrées avec un aplomb et une variété instrumentale qui pourraient sembler blasphématoires pour ceux qui appréciaient surtout le côté intime et lo-fi des premiers albums du duo. Parions que beaucoup des vieux fans seront toutefois impressionnés par la croissance et la maturité de Moffat et Middleton. Car, clairement, le duo ne s’est pas réuni simplement par nostalgie ou par appât du gain, mais bien parce qu’il tenait un bon filon avec ses nouvelles compositions. C’est le genre de retour sur disque qui donne l’impression que se séparer et se réunir plus de 10 ans plus tard est peut-être la chose la plus saine qu’un vieux groupe peut faire.
Mathieu Robitaille
8. Lingua Ignota — Sinner Get Ready
Expérimental
Obsédant et complexe, Sinner Get Ready est une création inclassable qui porte encore les stigmates des humiliations répétitives vécues par l’artiste. Pourtant, on discerne, parmi ces souffrances abyssales, la manifestation d’une certaine délivrance… comme si, enfin, une lumière libératrice se manifestait à l’horizon. Kristin Hayter mérite notre entière admiration, mais surtout, la paix d’esprit.
Stéphane Deslauriers
7. Arooj Aftab — Vulture Prince
Globe
Au final, c’est ça que Vulture Prince nous propose : un voyage dans un espace qui n’existe pas vraiment. Un safe space envoûtant dans lequel vivre sa peine. Un endroit que l’on se plaît à revisiter régulièrement et qui promet de nous charmer à chaque fois.
Mathieu Aubre
6. Little Simz — Sometimes I Might Be Introvert
Rap
Il est indéniable que Little Simz a progressé comme artiste. Progressé au point de dépasser ses compatriotes, The Streets, M.I.A. et Slowthai sur la scène hip-hop anglaise, mais aussi, et surtout, progressé au point de sortir l’un des meilleurs albums de l’année, tous genres confondus.
Xavier Bourassa
5. Hubert Lenoir — PICTURA DE IPSE : Musique directe
Pop, rock, franco
Ce deuxième album surpasse les attentes et j’ose même affirmer que Hubert Lenoir vient de créer un nouveau paradigme musical au Québec. Voici une oeuvre construite avec beaucoup de goût pour la musique et pour les mots, qui repousse les limites de soi et de l’auditeur. PICTURA DE IPSE : Musique directe fut créé sans prétention ni arrogance, contrairement à ce que certains détracteurs pourraient penser de l’artiste. Il a su transposer la crise identitaire en grand disque.
Eloïse Léveillé-Chagnon
4. Dry Cleaning — New Long Leg
Post-punk
Parmi tous ces groupes de post-punk britannique qui ont proliféré au cours des cinq dernières années, Dry Cleaning se distingue par une séduisante neutralité ; un post-punk quasi méditatif. À défaut de hurler sa colère à la face du monde, la formation nous propose une virée dans notre intériorité, dans nos incessantes ruminations et anticipations, celles qui reflètent rarement la réalité.
Stéphane Deslauriers
3. Floating Points, Pharaoh Sanders & The London Symphony Orchestra — Promises
Électro, instrumental, expérimental
Ce monument de musique, qui aura su dérouter même les plus ardents mélomanes comme Gilles Peterson ou les critiques du réputé Quietus notamment, est probablement déjà l’une des plus grandes œuvres du 21e siècle. L’avenir me corrigera si j’ai tort, mais rarement aura-t-on l’occasion d’assister à des moments aussi simples, purs, somptueux et universellement magnifiques que ceux-là.
Mathieu Aubre
2. Julien Sagot — Sagot
Rock, franco
Il serait facile de décrire Sagot comme un album audacieux, surtout dans le contexte un peu cloisonné de la chanson québécoise. Mais la vérité, c’est que Sagot ne fait que se laisser guider par son instinct, comme il le fait depuis le début de sa carrière. Voilà un artiste intègre qui a peu à peu construit son style, brique par brique, perfectionnant son langage d’un album à l’autre, et il en récolte désormais les fruits.
Bruno Coulombe
1. Low — HEY WHAT
Rock, pop
Hey What est une expérience musicale singulière et transformatrice pour le mélomane qui veut s’en donner réellement la peine; une oeuvre qui poursuit dans la même veine que son précurseur. Après autant d’années au compteur, rares sont les groupes en mesure de se métamorphoser de la sorte sans perdre complètement leur identité. Si Double Negative proposait une sorte de catharsis à la confusion et à la morosité ambiantes, Hey What insuffle un peu d’espoir, et ce, sans nier que les temps sont durs, très durs même. Low est un phare dans la nuit, un ami précieux à avoir à ses côtés en temps troubles.
Stéphane Deslauriers