Chroniques

L’histoire du Canal Auditif (les 10 premières années)

Dans le cadre des célébrations du 10e anniversaire du Canal Auditif, nous avons décidé de faire un survol historique des 10 premières années. Il s’est passé tellement de choses depuis que Stéphane Deslauriers par un beau jour d’août 2011 a décidé de lancer la page. Voici donc l’histoire des 10 premières années du Canal Auditif!

Août 2011

Le Canal Auditif, ce petit blogue devenu média numérique !

C’est par un dimanche après-midi du mois d’août 2011, tout ce qu’il y a de plus banal, que le Canal Auditif a pris vie. Après avoir galéré pendant quelques années en tant qu’auteur-compositeur, sans grand succès, j’ai statué à l’époque qu’il me fallait prendre une pause, sans trop m’éloigner de la musique.

Alors, bien écrasé dans mon canapé, je me tournai vers ma conjointe, aujourd’hui architecte visuelle du Canal Auditif, Julie Dumas. Je lui émis tout bonnement l’idée suivante : « J’ai envie d’écrire sur la musique et j’aimerais un jour mettre sur pied un blogue où l’on pourrait y lire mes critiques de disques ». Dans sa légèreté coutumière, Julie me lance : « Pourquoi pas ? Viens, on va faire le tour pour te trouver un « template » dans WordPress ». Après deux ou trois heures de recherche, nous dénichions un gabarit facile à utiliser et à intégrer.

En parallèle, je feuilletais de manière assidue cet excellent ouvrage de référence intitulé Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie dont la première édition fut publiée en 2006 sous la direction de Robert Dimery. J’adorais (et j’adore toujours) le format des textes écrits en 4 ou 5 paragraphes contenant autour de 400 à 500 mots qui caractérise cette publication. C’est ce bouquin qui fut la genèse et l’inspiration des premières critiques qui ont été publiées sur Le Canal Auditif. Encore aujourd’hui, je recommande fortement aux nouveaux contributeurs qui se joignent à nous de consulter cette brique.

Donc, en mode esseulé, je me suis mis à rédiger des critiques d’albums, mais aussi des critiques de documentaires musicaux. Ci-dessous, si vous consultez la première critique publiée sur Le Canal Auditif, vous verrez que l’humble fondateur de ce média savait plus ou moins ce qu’il faisait. Mais puisque c’est en forgeant qu’on devient forgeron, lentement, mais sûrement, une certaine fluidité et érudition se sont intégrées dans mes textes.

Quelques semaines plus tard, à l’emploi d’un laboratoire orthopédique dont je tairai le nom avec joie, il était difficile d’échanger de mes réelles passions avec le personnel en place. Une atmosphère austère et froide régnait dans cet endroit. Jusqu’au jour où je me suis retrouvé plus régulièrement en compagnie d’un jeune verbomoteur à la voix de stentor et d’un être d’apparence placide, mais qui menait une existence « coulé dans le rock ». Je faisais alors la rencontre de ce qui allait devenir mes inséparables compagnons de route : LP Labrèche et Sébastien Noreau, alias La Brute du Rock. Les atomes sont vite devenus crochus.

Je leur ai alors confié que je rédigeais des critiques de disques sur une plateforme assez bancale que j’avais baptisée Le Canal Auditif. Les gars ont tout de suite démontré un intérêt monstre pour le projet. En moins d’un an d’existence, plusieurs collaborateurs-amis et de réels passionnés de musique se sont greffés à notre trio. De fil en aiguille, l’enthousiasme que tous ces individus ont insufflé dans ce qui n’était qu’un simple blogue a fortifié mon désir de poursuivre cette aventure rédactionnelle.

Après 10 années passées dans cette galère, jamais je n’aurais cru que cette plateforme, démarrée dans un petit appartement de la rue Cartier à Montréal, serait devenue un média numérique respecté qui aurait gagné le cœur d’autant de mélomanes. Sans l’implication et l’enthousiasme de mes deux amis pour la vie, Le Canal Auditif serait déjà mort et enterré. Comme quoi une idée potable portée par des êtres passionnés, allumés et vaillants, ça peut mener plus loin qu’on pense.

— Stéphane Deslauriers —

Première critique :

Première critique d’un collaborateur (Philippe Beauchemin) :

Première critique de LP Labrèche :

Les collaborateurs : l’élément essentiel du Canal Auditif

À travers les années, de nombreux collaborateurs sont passés par le Canal Auditif. Le premier d’entre eux est Philippe Beauchemin, un ami œuvrant maintenant à La Presse, qui avait signé un texte sur Watch the Throne. Au cours des premières années, le groupe s’est bonifié et plusieurs collaborateurs sont toujours actifs au Canal Auditif : Mathieu Robitaille et Philippe Desjardins, pour ne nommer qu’eux. Certains sont partis pour d’autres horizons, mais reviennent à l’occasion comme Marie-Ève Muller. Nous sommes très fidèles au Canal et quand on s’aime, c’est sur le long terme.  

Parmi les collaborateurs, il y a aussi le très pertinent Bruno Coulombe qui amène de l’eau au moulin avec une régularité gênante. Outre Stéphane Deslauriers et moi, c’est l’autre collaborateur qui livre le plus régulièrement des critiques de disques, et ce, à raison d’une fois par semaine. Une chance qu’on l’a. 

Avec les années, nous avons aussi fédéré une bonne part de collaborateurs qui se spécialisent en couverture de spectacles comme Félix Lefebvre-Massey et des photographes, dont Alexanne Brisson qui fut la première. Nous avons même eu des collaborateurs outremer! Ce n’est pas peu dire… 

Bref, tout ça pour dire un gros MERCI à ces passionnés qui ont bien voulu mettre leur brique dans la maison du Canal Auditif au cours des 10 années.

— LP Labrèche —

Octobre 2012

Hommage à la Brute du Rock !

« La Brute du Rock par ici, La Brute du Rock, par là. Coudonc, c’est qui ce gars-là? », me demandez-vous.

La Brute du Rock ? C’est l’un des plus importants idéateurs et contributeurs du Canal Auditif. En fait, j’ai rencontré cet homme animal, ainsi que LP, alors que nous étions tous à l’emploi d’un laboratoire orthopédique dont je tairai avec grand plaisir le nom.

À l’époque, après quelques jours de travail, je lui avais manifesté du bout des lèvres que je rédigeais des critiques de disques publiés sur un site assez rudimentaire. Je l’invitai à aller me lire. Il l’a fait. Immédiatement, il a manifesté son grand intérêt pour mon travail et pour le projet dans son ensemble. Depuis ce temps, ce lien, au départ ténu, est devenu indestructible. Mais vraiment indestructible. Tout comme celui que j’entretiens avec LP Labrèche.

« Alors, pourquoi La Brute du Rock ? », me demandez-vous de nouveau.

C’est que cette chère Brute est probablement l’un des plus grands connaisseurs de rock abrasif, lourd et malsain que je connais. Sous son influence, il m’a escorté aux confins d’un monde sonore que j’avais délaissé par manque d’effort et de curiosité. À grands coups de Kittens, Converge, Red Fang, Melvins, Young Widows, Hot Snakes et autres consorts encore plus déviants et obscurs, j’ai redécouvert les bonnes sensations que m’ont toujours procuré le rock dans toutes ses déclinaisons. Par contre, cet homme a grandement empiré mes problèmes de surdité.

En fait, La Brute du Rock est un gentil mélomane. Si j’ai un jour la chance de vous le présenter, vous verrez, c’est l’un des êtres humains parmi les plus hilarants et gentils que vous aurez rencontré dans votre vie. Sa brutalité s’exprime plutôt dans sa proverbiale endurance à faire la fête. Malgré son âge de plus en plus vénérable, ce gars-là ne dit jamais non à une bonne dérape, le son de sa chaîne stéréophonique dans le tapis, jusqu’au petit matin. Et quand je réfère « au petit matin », si vous êtes un tant soit peu résistants au sommeil, vous courez de fortes chances de voir le lever du soleil en sa compagnie… ce qui le rendra rayonnant de joie.

Cela dit, sans son apport critique d’une intégrité et d’une honnêteté sans faille, Le Canal Auditif ne serait pas devenu ce qu’il est aujourd’hui. La Brute du Rock nous a souvent empêchés de prendre de bien mauvaises décisions. Doté d’un sens de l’observation chirurgicale, particulièrement pour un bipède masculin, ce salopard a un don pour dénicher les fautes d’orthographe (et de goût) ou pour trouver une aiguille dans une botte de foin. Ses opinions, parfois tranchées, sont toujours soulignées avec franchise et sans aucune once de paternalisme.

Vous avez là l’essentiel du personnage. Je vous invite à lire ou à relire ses chroniques franchement désopilantes.

Derrière cette façade de noceur incorrigible se cache un mélomane passionné, un excellent musicien, un rédacteur pas dénué de talent (même s’il doute trop de lui-même), mais surtout un ami comme il s’en fait trop peu.

Longue vie à La Brute du Rock!

— Stéphane Deslauriers —

Premier texte :

Le meilleur de la Brute :

Novembre 2012

Les EP à LP : 10 ans d’amour pour les mini-albums

À l’automne 2012, je me retrouve à parler d’un EP du défunt projet Les bambis et pour un projet de Matt Track. L’idée me vient de faire une chronique qui regrouperait les EP intéressants parus au cours du mois. J’ai donc lancé les EP à LP (avez-vous vu le jeu de mots très réfléchi avec lequel je vis 10 ans plus tard) en novembre 2012 et qui comptait à l’époque 5 titres. 

Au cours des années, les EP sont devenus de plus en plus fréquents, notamment en raison des services d’écoutes en ligne, ce qui fait qu’en 2017, j’ai pris la décision d’en faire 10 titres par mois. Mine de rien, voilà 120 EP à écouter chaque année! Et ça tient encore à ce jour. En novembre 2022, la chronique fêtera officiellement ses 10 ans. 

Au cours des années, j’ai fait de belles découvertes musicales avec cette chronique. Je pourrais vous parler de Mandy, Indiana, Solids, FKA Twigs, TNGHT, Ariane Roy, Tierra Whack, Lydia Képinski, Dry Cleaning ou Fishbach qui sont tous devenus des artistes que j’adore ! 

— LP Labrèche —

La première:

Janvier 2013

Première refonte du Canal Auditif : du chaos jaillit la lumière !

En août 2011, lorsque j’ai eu cette idée un peu folle de démarrer un petit blogue principalement constitué de mes propres critiques de disques, il me fallait trouver une plateforme facile à mettre en ligne. Ma conjointe, l’architecte visuelle du Canal Auditif, Julie Dumas, s’est alors mise à la recherche de quelques gabarits WordPress — entreprise aujourd’hui multimillionnaire — qui pourrait me permettre de me lancer rapidement.

Aujourd’hui, qui se souvient de ces caractères blancs apposés sur un fond noir et qui pouvaient donner le tournis à certains lecteurs ? LP Labrèche et La Brute du Rock, eux, ont la mémoire longue, je vous assure…

Évidemment, cette version bancale du Canal Auditif n’a pas fait long feu. Dès que mes deux complices se sont impliqués activement dans ce projet, il était devenu évident que la durée de vie de la version « ténébreuse » de ce blogue était comptée.

C’est donc en 2013, sous la forte pression de mes deux bons amis, que nous nous sommes attelés à la tâche, en compagnie Mademoiselle Rouge, afin de présenter une version plus « convenable » du Canal Auditif. Là encore, nous ne pouvions considérer cette deuxième mouture comme un média numérique digne de ce nom, mais comme on dit par chez nous : « Fallait bien commencer quelque part ! »

— Stéphane Deslauriers —

Mai 2013

Raconte-moi ton disque avec Louis-Jean Cormier a marqué l’histoire du Canal Auditif

Raconte-moi ton disque est une chronique dont l’avènement a eu lieu au printemps 2013 et qui a contribué de manière significative à crédibiliser ce bambin médiatique qu’était à l’époque Le Canal Auditif. En fait, cette chronique a vu le jour grâce à la volonté de l’excellent journaliste musical, Olivier Robillard-Laveaux, qui, si je ne m’abuse, tenait le même type de chronique dans un autre média. Il recevait des artistes en studio afin de réentendre l’un de leurs albums. Nous avions eu vent qu’Olivier désirait mettre un terme à cette aventure par manque de temps. Nous lui avons alors demandé s’il était possible de prendre la relève. Il a dit oui.

Ainsi était né Raconte-moi ton disque !

De 2013 à 2015, nous avons réécouté des disques en compagnie de créateurs chansonniers aussi talentueux que Lisa LeBlanc (son album homonyme), Antoine Corriveau (Les Ombres Longues) et Klô Plegag (L’étoile thoracique), pour ne nommer que ceux-là. Or, ce qui a réellement fait décoller Le Canal Auditif, c’est la rencontre avec l’auteur-compositeur Louis-Jean Cormier avec qui nous avions échangé tout en écoutant attentivement son premier album solo, Le Treizième Étage. Aujourd’hui, Louis-Jean est considéré, à juste titre, comme l’un des plus brillants auteurs-compositeurs de l’histoire de la musique québécoise. Généreux de son temps et surtout de ses impressions, Louis-Jean avait, semble-t-il, lui aussi, apprécié sa rencontre.

Sur les réseaux sociaux, l’ex-Karkwa nous avait qualifiés de « Pitchfork québécois », rien de moins… et la déferlante ne s’est pas fait attendre ! La page Facebook de notre humble média a alors haussé sa cote d’appréciation de 700 à 800 « j’aime » supplémentaire, et ce, en quelques heures seulement. Nous étions ahuris par ce petit tsunami.

Au-delà de ces considérations virtuelles et mercantiles, ce sont les rencontres approfondies avec ces artistes qui nous ont fortement marqués. Grâce à la magnanimité du Lab Mastering qui nous prêtait son superbe studio principal, qui sonne une tonne de briques, nous écoutions attentivement le long format de l’artiste reçu en partageant avec lui ou elle nos impressions, nos visions et nos opinions sur l’écriture compositionnelle, la démarche artistique, l’élaboration des arrangements, le processus d’enregistrement, etc. De part et d’autre, le temps ne comptait plus et la passion prenait le dessus tant les discussions étaient fructueuses et intéressantes.

À l’heure actuelle, nous songeons sérieusement à ressusciter cette chronique en format vidéo, devant public, ce qui vous permettrait, chers lecteurs, d’échanger avec vos artistes favoris. Bref, la renaissance de Raconte-moi ton disque est une histoire à suivre !

Cela dit, cette rencontre avec Louis-Jean Cormier fait sans aucun doute partie des moments-phares de l’histoire du Canal Auditif.

— Stéphane Deslauriers —

Août 2013

Le premier festival de musique : couverture du FME 2013

Avec le temps, la couverture des festivals a pris une place importante au Canal Auditif, particulièrement en été. On a appris à la dure à bien faire les choses. Je relis mes premiers retours et je suis un peu gêné du peu de détails et de l’empressement avec lequel on faisait les choses. Heureusement, ces festivals ont cru en nous. Comme le FME qui a été le premier à nous recevoir en août 2013.

Je me rappelle de mon étonnement d’être logé à Rouyn-Noranda et des navettes qui venaient nous prendre au motel pour nous amener aux différentes salles de spectacles. Plusieurs années plus tard, j’ai un jour demandé à Sandy Boutin, cofondateur du FME avec Jenny Thibault, pourquoi il nous avait invités alors que nous étions tout petits et il m’a répondu: « L’émergence, c’est pas juste bon pour les musiciens, c’est bon pour tout ! ». Nous étions 5 ou 6 ans plus tard. Je n’ai pas manqué un FME depuis 2013. Ça vous donne une idée de l’amour que j’entretiens pour les premiers qui nous ont fait confiance. Au fil des années, j’ai pu y voir des groupes aussi importants que Blonde Redhead dans des contextes beaucoup plus intimes qu’à Montréal. On y a même lancé les festivités de nos 10 ans d’existence en septembre 2021 !

Mai 2014

La seule note parfaite de l’histoire du Canal Auditif !

Le 13 mai 2014 est une journée mémorable pour le Canal Auditif. Ce jour-là, le respecté collaborateur, Mathieu Robitaille, accorde une note parfaite au génial To Be Kind de la formation Swans.

Je laisse le soin à notre éloquent contributeur de nous expliquer les raisons qui l’ont convaincu à attribuer la perfection à ce disque : « Dire que To Be Kind est pratiquement un album parfait pourrait faire penser que c’est un album pour tout le monde, mais ce n’est clairement pas le cas. Je parierais que son auditoire sera divisé en deux parties: ceux qui n’en toléreront pas plus que quelques minutes, et ceux qui y entendront un chef-d’œuvre. Personnellement, To Be Kind me fait ressentir quelque chose de monumental, quelque chose que j’ai rarement ressenti. On peut le comparer à The Seer, évidemment, mais je le comparerais aussi aux tableaux de peintres comme Riopelle ou Pollock, ou à la contemplation du cosmos: c’est d’une beauté unique et troublante et d’une immensité qui donne le vertige et qui fait se sentir minuscule. ».

À l’époque, en tant que rédacteur en chef, j’étais entièrement d’accord avec le choix de Mathieu. Pour avoir écouté To Be Kind récemment, je souscris encore totalement à son choix… peut-être encore plus que lors de la sortie de l’opus.

La note attribuée à cet album est un sujet brûlant dans l’équipe du Canal Auditif. Le bon LP Labrèche, entre autres, manifeste toujours bruyamment son désaccord quand il s’agit de la « perfection » de To Be Kind. Pour lui, un album « parfait » est un non-sens. Il a partiellement raison.

Or, il faut percevoir ce score comme une affirmation forte. En fait, au Canal Auditif, la perfection n’a rien à voir avec le potentiel fédérateur d’un album, mais plutôt avec sa force évocatrice et sa possible durée dans le temps.

Huit ans après sa sortie, To Be Kind est toujours aussi rebutant pour certains mélomanes et exaltant pour d’autres. Mais ce qui le catapulte au firmament des grandes parutions de l’histoire du rock, c’est son intemporalité. Cette galette passe admirablement l’épreuve du temps. Signe que l’ami Robitaille avait peut-être vu juste… au risque d’en faire rager quelques-uns.

— Stéphane Deslauriers —

Septembre 2015

Le GAMIQ : la tape dans le dos après tout le travail

En 2015, quand nous avons obtenu notre première reconnaissance médiatique grâce à notre nomination au Gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ), nous étions fous de joie. Pour certains insensibles ou snobinards, ce prix ne représente probablement pas grand-chose. En partie, ces rabat-joies ont raison.

Sauf que… dans un contexte où les revenus publicitaires des médias en général étaient — et sont toujours — faméliques et compte tenu des efforts — et de la profession de foi renouvelée — de l’invincible LP Labrèche, cette approbation du milieu indépendant/alternatif/émergent a été perçue comme une marque de respect pour notre travail.

En 2019 et 2020, quand la marque de respect s’est transformée en une véritable concrétisation de notre utilité dans l’écosystème culturel, nous sommes tous devenus profondément émus. Puisque je suis une personne pour qui le « timing » est une seconde nature… je n’ai pu assister aux deux galas où nous avons remporté le prix du Média numérique de l’année.

Cela dit, lors de l’édition 2020 du GAMIQ je me souviens particulièrement du texto envoyé par La Brute du Rock m’annonçant que nous avions remporté le prix. Une mixture de joie, de tristesse et de frustration m’a alors envahi. La joie de remporter cette récompense est tout à fait compréhensible, mais la frustration, elle, résidait dans le fait de ne pas avoir pu célébrer cette petite victoire avec ces beaux êtres humains que sont LP Labrèche et La Brute du Rock. Le fait d’avoir de nouveau manqué de synchronisme m’a également plongé dans un état mélancolique. À cette époque, la maladie d’une dame qui m’était chère, aujourd’hui disparue, m’avait forcé à endosser le rôle de proche aidant. Ce soir-là, j’aurais aimé serrer mes deux chums dans mes bras un peu meurtris…

Mais vous savez quoi ? Ce LP au grand cœur m’a remis en main propre le Lucien de l’année 2020.

Au-delà de ces considérations émotionnelles, ces petites tapes dans le dos nous ont sans aucun doute donné l’élan nécessaire pour poursuivre notre route contre vents et marées.

— Stéphane Deslauriers —

Décembre 2015

Les tops annuels du Canal Auditif : représentatifs des valeurs et des goûts musicaux de nos contributeurs !

L’un des grands plaisirs à œuvrer au sein d’un média indépendant comme le nôtre réside dans la préparation de la liste des meilleurs albums, chansons et EP d’une année musicale. Lors de cette soirée, l’équipe éditoriale du Canal Auditif se réunit afin d’échanger au sujet des créations les plus méritantes. 

C’est après avoir recensé les listes remises par nos rédacteurs que notre compilateur en chef, Mathieu Robitaille, nous dévoile la liste provisoire des albums estimables de l’année. C’est sur le contenu de cette liste que nous débattons.

Quelques critères doivent être respectés afin d’en arriver à un résultat satisfaisant. Sachez que nous tendons fortement vers la parité hommes-femmes, autant que faire se peut, et que nous visons une représentation multiculturelle la plus pertinente possible.

L’une des règles immuables qui doivent être dûment respectées par tous les intervenants autour de la table, outre le respect des goûts musicaux et de l’argumentaire de tout un chacun, est la représentativité équitable des artistes québécois. De toute manière, le bon LP Labrèche nous le rappelle constamment tout au long de la soirée au point où la tonalité de sa voix prend parfois une ampleur impressionnante !

Au cours des cinq premières années d’existence du Canal Auditif, nous publiions les listes individuelles de chacun des contributeurs, mais rapidement, nous en sommes venus à la conclusion que si nous voulions professionnaliser notre média, et le rendre crédible, nous devions en venir à des listes collectives reflétant les goûts musicaux de l’ensemble des collaborateurs.

Chaque année, notre liste des meilleurs albums de l’année est citée parmi plusieurs autres médias internationaux et se distingue par son éclectisme. Même si elle peut paraître imparfaite aux oreilles de plusieurs mélomanes, elle représente en tout point la personnalité du Canal Auditif. Pour cette seule et unique raison, nous en sommes très fiers !

— Stéphane Deslauriers —

Le premier top collectif

Janvier 2016

Les hauts et les bas du top 10 des meilleurs groupes rock/métal selon Ève Gros-Louis

À la fin de l’année 2015, Le Canal Auditif a été approché par une sympathique professeure du Collège Saint-Charles Garnier, situé dans la ville de Québec, afin de publier les fruits d’un projet d’écriture d’articles de blogue parrainé par l’établissement d’enseignement. Chez nous, c’est en plein le genre de demande impossible à refuser, car c’est une de nos priorités de transmettre l’envie d’écrire et surtout notre passion de la musique à de jeunes étudiants.

L’enseignante en question avait donc sélectionné un texte qui pouvait bien cadrer dans la ligne éditoriale de notre média. C’est ainsi que nous avions publié avec enthousiasme, mais aussi avec une tout aussi grande naïveté, le top 10 des meilleurs groupes rock/métal d’Ève Gros-Louis, une élève de 5e secondaire à l’époque.

Nous insistons. UNE ÉLÈVE DE 5e SECONDAIRE…

Ce texte a obtenu un total pharaonique de 18 172 clics ce qui, encore aujourd’hui, constitue le texte le plus « achalandé » de l’histoire du Canal Auditif. Toutefois, le succès engendre parfois des conséquences insoupçonnées…

Chers lecteurs, on vous le donne en mille, quelques métalleux frustrés et de jeunes tyrans ont tourné en disgrâce cette liste concoctée par cette jeune étudiante. Les commentaires étaient à ce point désobligeants, à la limite de la violence, qu’il a fallu intervenir fermement afin que cesse cette diarrhée verbale. Et pourtant, si vous lisez la mise en contexte servant d’introduction à l’article, nous avions alors bien expliqué et clarifié les raisons qui avaient donné vie à ce projet. Force est de constater que certains « homo sapiens bonobos » — et j’admets que c’est méprisant pour tous les bonobos de la planète — n’avaient rien compris à notre noble démarche.

À la lumière des réactions disproportionnées de certains lecteurs à l’égard de ce texte, LP et moi, ainsi que quelques collaborateurs, avons réfléchi à la nécessité de garder actif le fil de commentaires apparaissant sur le site. Après avoir subi les remarques acerbes et le raisonnement douteux de quelques autres bonobos, à la suite de certaines critiques clivantes, nous avons pris la décision, en 2019, de mettre fin aux commentaires sur le site.

Pour être honnête, nous nous en portons que mieux. Donc, si l’envie d’échanger avec nous vous prend, notre page Facebook est l’endroit tout indiqué pour le faire. Ça nous fera plaisir d’argumenter sainement … ou de vous envoyer paître avec tact et diplomatie !

— Stéphane Deslauriers —

Juillet 2016

Le Canal Auditif rejoint Culture Cible

En juillet 2016, alors qu’un membre, Camuz (R.I.P.) quitte la coopérative de médias indépendants, on convoque Stéphane et moi à un meeting aux bureaux de Culture Cible. Ayant un imprévu, Stéphane n’est pas en mesure de s’y rendre (je pense qu’il pensait que ce ne serait pas important), mais j’y vais tel un seul homme. Et là, devant moi, les 4 autres membres de Culture Cible commencent à me poser des questions. Je connaissais bien Marc-André Mongrain (Sors-tu.ca) avec qui j’avais voyagé au Texas et qui était de bon conseil pour le Canal et, un peu Éric Dumais (Bible Urbaine), qui avait déjà critiqué une pièce de théâtre que j’avais mise en scène. Mais ce barrage de questions était impressionnant. À l’issue de cette rencontre, Culture Cible nous pose la grande question : est-ce que nous voulons rejoindre la coop?

Bref, à ma sortie de cette rencontre, j’appelle Stéphane et je ne lui donne pas le choix: une bière aura lieu le soir même à La Quincaillerie (R.I.P. aussi). Nous n’avons pas hésité deux minutes et nous avons rejoint Culture Cible avec enthousiasme. C’était le début de plusieurs années de travail acharné pour tailler notre place dans le paysage musical, mais maintenant, nous avons des revenus de publicité. Les autres membres de la coopérative nous ont professionnalisés et nous ont donné les moyens de nos ambitions et pour cela, je leur en serai toujours reconnaissant. Aujourd’hui Culture Cible, c’est toujours 5 médias, une agence de contenu, 2 employés à temps plein et la preuve que même entre supposés « compétiteurs » l’union fait la force!

— LP Labrèche —

Septembre 2016

Quelques souvenirs de la soirée « 5 ans, ça se fête ! » !

D’entrée de jeu, je vous invite à lire le résumé de cette soirée mémorable, et hautement émotive, que nous avons vécu en 2016. Tout est là.

Cela dit, j’aimerais également partager avec vous quelques souvenirs épars de cette soirée :

  • En fin de soirée, fidèle à ma nature observatrice, je me suis installé seul au fond du feu Divan Orange avec un énième gin-tonic. Je venais de terminer la distribution des « vinyles plats de chips » fabriqués avec amour par l’un de nos bons amis. Klô Pelgag, seule au piano, pigeant autant dans son répertoire que dans de nouvelles compositions plus ou moins achevées, étalait avec une simplicité désarmante toute l’étendue de son talent. Un puissant sentiment de gratitude m’avait alors envahi. Pas toujours jojo la vie, mais ce soir-là, j’étais en paix.
  • Je me vois encore en train de compter les recettes de la soirée, pas mal pompette, le sourire aux lèvres, afin de distribuer les cachets aux musiciens.
  • Je pense à tous ces collaborateurs qui se sont relayés avec enthousiasme pour travailler bénévolement à l’entrée. Zéro égo. Juste de la pure générosité.
  • Que dire de la Brute du Rock et de l’ami-collaborateur Mathieu Robitaille qui, le temps d’une soirée, donnaient un coup de main senti afin que les changements d’artistes sur scène soient fluides ? Deux guerriers.
  • J’entends encore le magnifique mur de son proféré par l’une des formations parmi les plus mésestimés du rock québécois, Jet Black.
  • Je souris en pensant que le groupe qui ouvrait la soirée était Teen Seizure; formation menée à l’époque par notre Charles Laplante national…qui aujourd’hui beugle et déclame ses textes absurdes avec le quatuor « arachno-punk de bonne famille » Chou. Il en fait du chemin le bon Charles.

Je pourrais poursuivre comme ça encore longtemps, mais 5 bonnes années ont passé depuis cet événement et, quand j’y pense, je me dis que, juste pour cette soirée, toute cette folle aventure du Canal Auditif valait la peine d’être vécue !

— Stéphane Deslauriers —

Résumé de la soirée :

Janvier 2017

Le « départ » de Stéphane Deslauriers

Octobre 2016. Encore une fois à la Quincaillerie (R.I.P. encore une fois) Stéphane m’a convoqué pour jaser de tout ce qui avait un lien avec Culture Cible. Mais c’était un piège. Il m’annonce qu’il va quitter le Canal! M’expliquant qu’on ne sera pas en mesure de payer deux salaires, il préfère quitter le média et il croit que je suis capable d’en faire quelque chose. Étant un grand émotif, je fonds en larmes. Je me souviens très bien de mon sentiment lorsque je rentrais à la maison, d’un côté j’étais excité par le défi et de l’autre, j’étais si triste de perdre Stéphane qui était à ce point-ci, soyons honnêtes, omniprésent dans ma vie. 

En janvier 2017, il publie donc ce texte au retour des fêtes :

Il promet alors « une critique » par semaine. Vous pensez que ça a duré combien de semaines? Pas très longtemps… et un an plus tard, il revenait pour corriger les textes de manière bénévole. Autrement dit, il était incapable de prendre ses distances et c’était bien parfait comme ça! Par contre, je dois dire qu’il ne s’est jamais mêlé des décisions éditoriales et a toujours respecté le souffle que je donnais à la nouvelle mouture. Ça vous dit à quel point c’est un être extraordinaire.

Je me félicite encore d’avoir fait signer un papier (tout à fait informel) à Stéphane qui disait : si le Canal s’incorpore en deux ans, il reçoit 50% des parts et avant 5 ans (30%). Cela l’a « obligé » à reprendre des parts dans le Canal lorsque nous sommes devenus une société hautement capitaliste prête à être coté en bourse… c’est une blague! On couvre la culture, pas le hockey, gang !

— LP Labrèche —

Février 2017

Plaque Tournante : la naissance d’une émission culturelle alternative

En automne 2016, Marc-André Mongrain de Sors-tu.ca, Guillaume Lombard de Livetoune et moi-même (LP Labrèche), nous nous rencontrons pour parler de l’envie d’essayer de faire une émission culturelle. Ce sera la naissance de Plaque Tournante, une des aventures les plus folles et ambitieuses de ma vie. Il y a quelque chose du daredevil à faire du live avec des performances musicales. C’est tout un défi.

Le premier épisode a eu lieu pendant RIDEAU en février 2017. On retrouvait dans l’émission des segments sur des albums et des clips qui sortaient, des entrevues avec des artistes et des professionnels de la musique. Nous avons parlé d’un paquet de sujets dans différents festivals et événements : RIDEAU, gala Trille d’Or, Festival en chanson de Petite-Vallée, Festival International de la chanson de Granby et même le gala de l’ADISQ. Cette dernière aventure avec notre amie et collègue Jannie Potvin Duval était complètement ridicule. 3h de live dans une salle de presse. Je me souviens d’avoir plié en deux une fois que les caméras se sont éteintes. 

Nous avons eu des moments mémorables, dont Serge Brideau en Père Noël pour notre spécial de fin d’année et même Philippe Brach qui était venu faire une apparition. Nous avons eu énormément de plaisir. Par la suite, nous avons créé des sessions plus courtes où nous avons reçu un jeune FouKi, Maude Audet, Fishbach et bien plus. 

Plaque Tournante est toujours vivant en filigrane, un projet qui n’attend que le bon moment pour revenir à l’avant-scène. En attendant, vous pouvez toujours vous gâter avec les bloopers de la première saison ci-dessous.

— LP Labrèche —

Janvier 2018

La version actuelle du Canal Auditif passe bien l’épreuve du temps

2017. Sixième année d’existence du Canal Auditif. L’année précédente, j’ai dû léguer en totalité ce projet entre les mains de mon frère d’armes, LP Labrèche… non sans avoir ressenti un petit pincement au cœur. À cette époque, il était impossible pour notre petit média de générer assez de revenus pour subvenir à nos besoins respectifs, et pour LP, de même que pour l’auteur de ces lignes.

Depuis un bon moment, nous avions entamé une réflexion approfondie sur la prochaine destination du Canal Auditif : devenir un média numérique et culturel à part entière. Pour ce faire, il fallait accomplir un boulot important : créer une nouvelle plateforme Web plus performante et surtout plus complète.

Nous rêvions d’ajouter des sections vouées aux actualités, aux chansons, aux concerts, aux concours ainsi que des pages biographiques regroupant toutes les publications portant sur les artistes que nous couvrons. Ainsi, un calendrier des albums à venir (aujourd’hui consultés par plusieurs mélomanes et professionnels de l’industrie, semble-t-il) et un autre dédié aux spectacles se sont ajoutés en cours de route. Aussi, nous devions ajouter des espaces publicitaires plus polyvalents et plus nombreux que la version alors en ligne.

Pas une mince tâche.

En équipe, nous avons réfléchi à ce que nous pouvions réaliser concrètement compte tenu des moyens financiers que nous avions alors à notre disposition. Nous inspirant visuellement de notre plateforme en ligne du moment, mais aussi des meilleures pratiques de nos semblables, nous avons également mis à contribution cette chère Brute du Rock — l’homme qui n’échappe aucun détail — afin d’être bien certains que la nouvelle mouture du Canal Auditif soit la plus professionnelle et moderne possible.

Julie Dumas, alias Mademoiselle Rouge, a bien sûr conçu le design et réfléchi à la navigation de ce nouveau joujou. Karine Robert, alias Xaomé, a travaillé d’arrache-pied pour bâtir une arrière-scène qui soit facile d’utilisation (intégration des textes, automatisation des calendriers, etc.).

Le 22 janvier 2018, la version actuelle du Canal Auditif a été mise en ligne avec succès.

Il n’y a rien de parfait dans la vie. Nous lui trouvons bien sûr quelques petits défauts, mais grosso modo, cette version passe bien l’épreuve du temps.

— Stéphane Deslauriers —

Février 2018

La passion du balado nous prend

En 2017, influencé par mon ami Marc-André Mongrain qui est un grand amoureux de la radio, je me mets à écouter et à réfléchir au podcast. J’avais déjà animé à CISM à travers les années et ça semblait le choix logique de créer du balado. C’est donc un peu naïvement qu’on trouve une commandite de Moog Audio pour se lancer dans la production de nos premiers épisodes. Il y a d’abord eu le balado Culture Cible, qui a été de courte durée, puis Ta pire gig (qui est toujours sur la glace, mais qui contient encore la meilleure histoire que Philippe Brach m’a racontée à vie).

Au fil de nos expérimentations, nous avons acquis des connaissances qui nous ont permis de créer un produit de plus en plus léché. Puis, en 2018, la Place des Arts nous demande de produire pour la première fois pour un autre organisme. Nous nous lançons dans la série Regard qui contient encore aujourd’hui des balados dont je suis si fier. En compagnie de Marc-André Mongrain et Jean-François Roy, nous avons commencé à nous amuser réellement avec la forme. Plusieurs séries suivront : La Sentinelle et ses 40 épisodes créent en pleine pandémie avec un certain désarroi dans le cœur et l’envie de parler du monde artistique que nous aimons tant, la série Par les temps qui porte sur la danse contemporaine, des balados sur les 50 ans de la Marche Monde d’Oxfam-Québec, et bien plus!

Intemporel

Le meilleur et le pire du Canal Auditif

Dans la vie comme dans l’industrie du disque, le meilleur côtoie toujours le pire. C’est la nature humaine, semble-t-il. Pour les plus curieux d’entre vous, nous avons recensé les meilleures et les pires notes accordées sur Le Canal Auditif, mais nous vous invitons aussi à parcourir à nouveau nos meilleurs albums de la décennie 2010-2019.

Amusez-vous et allez relire ces textes aussi dithyrambiques que mordants. Peut-être aurez-vous l’envie de revisiter certains de ces albums, qui sait ?

Les 5 meilleures notes de l’histoire du Canal Auditif :

10/10 : Swans – To Be Kind

9,5/10 : Swans – The Seer

9,5/10 : The Knife – Shaking the Habitual

9,5/10 : Kendrick Lamar – To Pimp a Butterfly

9,5/10 : Floating Points, Pharoah Sanders & the London Symphony Orchestra – Promises

Les 5 pires notes de l’histoire du Canal Auditif :

2/10 : Mumford & Sons – Wilder Mind

2/10 : Tegan & Sara – The Con X : Covers

1,5/10 : Nosfell – Amour Massif

1,5/10 : Coldplay – Ghost Stories

1/10 : Incubus – Eight

Les meilleurs albums de la décennie 2010-2019 selon LCA

Présentation d’album ou critique ? À vous de choisir !

Le débat fait rage depuis de nombreuses années. Quelle est l’utilité de la critique? Tous ces moments passés à écouter en profondeur et à décortiquer des albums m’ont permis de constater que la critique musicale avait encore, à mon très humble avis, sa nécessité.

Le mot « critique » n’est peut-être plus le bon vocable à employer. En ce qui me concerne, j’utilise de plus en plus l’expression « présentation d’album ». En fait, je vous présente des albums et, accessoirement, je vous donne mon avis sur ladite création. C’est la contextualisation d’une création sonore qui prend aujourd’hui plus d’importance dans mon travail. À la fin de mes textes, l’opinion émise sert simplement à guider les lecteurs partageant des sensibilités musicales similaires aux miennes.

Certains mélomanes mettent l’emphase sur le point de vue d’un critique jusqu’à en oublier l’explication de la démarche artistique empruntée par un artiste ou un groupe. Peu importe l’appréciation que je porte à une œuvre, c’est la cohérence entre l’objectif artistique et le résultat final d’un enregistrement qui doit être retenu par le lecteur.

Hélas, il m’est arrivé de me laisser guider par mes émotions lors de la rédaction d’un texte. En fait, ce qui me sidère, et me met parfois en colère, ce sont ces artistes bien nantis qui obtiennent un budget de production monstre et qui consacrent beaucoup trop d’énergie à plaire plutôt qu’à développer une réelle vision artistique.

Traitez-moi de jusqu’au-boutiste ou de puriste, mais je suis trop respectueux du travail des musiciens pour ne pas mettre en lumière cette forme de compromission qui, je vous assure, s’entend très bien lorsque j’écoute un album.

Cela dit, parmi les cinq coups de gueule controversés ci-dessous, je ne regrette que le texte portant sur l’album Tropical Passion de la formation Orange Orange. On parle ici d’un groupe local qui aurait mérité un peu plus de clémence de ma part…

Pour ce qui est des Coldplay, Todd Rundgren, Foo Fighters et Pearl Jam de ce monde, je suis incapable d’indulgence à leur endroit pour les raisons susmentionnées.

Voilà donc 5 de mes critiques qui ont suscité de fortes réactions :

Orange Orange – Tropical Passion

Coldplay – A Head Full of Dreams

Todd Rundgren – White Knight

Foo Fighters – Concrete and Gold

Pearl Jam – Gigaton

— Stéphane Deslauriers —

Les chroniques disparues : mythe ou réalité?

Il n’y aura pas de grand débat autour de ceci, elles étaient bien réelles et menées par des collaborateurs motivés de prendre parole de manière un peu plus personnelle. 

Les trois étoiles (RIP 2015-2017)

Ce qui a motivé les ajouts au Canal Auditif a toujours été une sensation des limites imposées par la structure que nous avions mis en place. C’est en raison de l’envie de parler aussi de chansons qui paraissaient toutes les semaines que j’ai suggéré à Stéphane Deslauriers qu’on crée une chronique consacrée à la chose. Étant deux fans de hockey, nous nous sommes rapidement entendus sur la formule des 3 étoiles. Cela nous permettait de braquer le projecteur sur des artistes qui n’avaient pas encore sorti d’albums ou d’EP. Avec la troisième mouture du Canal Auditif qui comportait une section dédiée aux chansons, la chronique a perdu de sa pertinence et nous avons décidé de la remiser. 

Les trois premières étoiles : Fred Woods, PONCTUATION et Failure ! 

La playlist à Boubi (RIP 2015-2018)

Sébastien Moffett nous a approché pour écrire au Canal Auditif en 2014. Celui-ci avait une feuille de route beaucoup plus fournie que celle de Stéphane et moi. Nous ne lui avons pas dit qu’il commençait à collaborer avec un blog d’amateurs. Puis, en 2015, je voyais qu’il publiait des listes de lecture intéressantes sur Facebook. Je lui ai signalé qu’on pourrait les publier et faire un petit article pour les présenter. Il a accepté avec plaisir et c’est ainsi que les playlists à Boubi ont fait leur entrée au Canal.

C’est quoi ton genre? (RIP 2018-2019)

C’est Jean-Simon Fabien qui a proposé d’explorer des micro genres dans cette chronique nichée qui nous permettait de mieux comprendre le black métal américain contemporain, le sludge métal, le sadcore et bien plus. Principalement axé sur les styles de rock lourd, il reliait les genres à des groupes de manière concrète. 

Chronic Rap d’ici (RIP 2020-2021)

L’idée est venue à Jonathan Travers, un fan fini de rap québécois, de mettre sur pied une chronique hebdomadaire qui se concentrerait sur la scène locale. Vous imaginez bien que nous n’avons pas été difficiles à convaincre. En plus de pièces sorties de cette foisonnante scène, notre passionné mettait en vedette des podcasts et des concerts intéressants. La chronique a pris fin lorsque Jonathan a traversé les lignes pour aller travailler dans une maison de disques (MERCI 7ième Ciel!). 

Les expéri-mentions (RIP 2020-2021)

C’est difficile de trouver des collaborateurs qui s’y connaissent en musique actuelle et en musique expérimentale. Heureusement, il y avait Mathieu Aubre qui s’est joint à l’équipe pendant un an et des poussières. Celui-ci connaissait très bien la scène et, pendant plusieurs mois, il nous a offert d’excellentes recommandations pour les oreilles averties.