Incubus
8
- Island Records
- 2017
- 41 minutes
Après plusieurs années de tergiversations à savoir s’ils reviendraient sur disque, après un EP pas complètement raté, mais pas nécessairement captivant pour autant, Incubus débarque avec 8, un huitième album qui, s’il était attendu par une poignée d’irréductibles fans, devrait normalement sceller le sort de la bande à Brandon Boyd.
Parce qu’en écoutant ça, on se demande franchement qu’est-ce qu’on est en train de se faire. Car 8, c’est 41 minutes de votre vie qu’on ne vous redonnera pas.
Après avoir atteint le sommet, tant dans la création que dans son niveau de popularité, avec Morning View en 2003, Incubus se cherche en capitaine. Avec un nouveau bassiste sur A Crow Left Of The Murder (2004), on nous annonçait un retour aux années de S.C.I.E.N.C.E, mais on n’a eu qu’un pastiche semi-assumé de Rage Against The Machine, mais avec Brandon Boyd qui se caricature en chantant des textes poches.
Avec Light Grenades (2006), on nous disait que le groupe allait de l’avant en emboîtant des sonorités plus modernes. On s’est retrouvé avec un pastiche des Strokes, mais avec Brandon Boyd qui se caricature en chantant des textes poches.
Bon vous avez compris le principe? Donc on n’a pas écouté If Not Now, When (2011), sans doute un pastiche d’Arcade Fire, au rythme où le groupe recycle les idées en vogue. Mais sûrement que Brandon Boyd se caricature aussi sur ce long jeu. Sûrement aussi que les textes sont poches.
Sur 8, Brandon Boyd se caricature, les textes sont poches et hormis, une poignée de bons riffs signée Mike Einzinger, Incubus fait du scrapbooking (ou du patchwork, c’est selon) d’idées prédigérées. Parfois, correctes, mais souvent mauvaises et surtout mal assorties les unes avec les autres.
Mais l’ambiance de cirque sur When I Became A Man, le son de modem 56k qui ouvre Love In A Time Of Surveillance (ce titre, voyons) et le refrain infect de Glitterbomb devraient être suffisants pour que les quelques bons flashs de ce 8 ne vous permettent pas de rester avec une impression positive de l’album.
Et cela dit, je ne me réjouis pas (à 100 %) de la médiocrité de ce nouvel album. Au final, c’est dommage que les gars ne soient plus capables de ficeler un succès, parce qu’ils sont de bons exécutants.
Bref, la seule chanson potable sur ce huitième album est la première, la prémonitoirement nommée No Fun. C’est exactement ce que nous aurons sur le reste de l’album. Aucun plaisir à voir Incubus s’éparpiller entre des réminiscences du passé et cette obstinée volonté de sonner comme les groupes populaires d’aujourd’hui.
Ma note: 1/10
Incubus
8
Island Records
41 minutes