Concerts

Santa Teresa 2022 jour 3 ― Super Plage, Les Hôtesses d’Hilaire, Douance, Calamine, Virginie B, Vanille, Thierry Larose et Pierre Lapointe

Retour sur ce troisième et dernier jour de la 6e édition de Santa Teresa, ce festival de banlieue extraordinaire.

Pour la dernière journée de festivité à Sainte-Thérèse, j’ai décidé de prendre le transport commun. J’aimerais souligner cette initiative du festival de proposer des alternatives environnementales et gratuites pour les participants du festival. Sur présentation d’un billet ou d’une passe pour le festival, les festivaliers peuvent prendre une navette ou un autobus gratuitement pour se rendre au festival. Bravo!

Crédit : content content

Super Plage

Ayant malencontreusement sous-estimé le temps que me prendrait le trajet Hochelaga – Sainte-Thérèse en transport en commun, je suis arrivée pas mal à la fin du set de Super Plage. Le ciel était gris, et mon humeur se prenait pour un caméléon en le copiant. C’est donc d’humeur un peu maussade que je me suis dirigée vers Super Plage. Leur énergie sur scène, bien que je n’en aie eu qu’un très petit aperçu, m’a accrochée. La foule dansait et semblait avoir beaucoup de plaisir, il me semblait difficile de ne pas me laisser contaminée par cette bonne humeur ambiante. Ce n’est que partie remise, promis!

Crédit : content content

Les Hôtesses d’Hilaire

Après Super Plage, je me suis rendue à la grosse scène pour y retrouver Les Hôtesses d’Hilaire. Je me suis rapprochée de la scène, un sourire amusé se dessinait sur mes lèvres alors que Serge Brideau chantait « on est Les Hôtesses d’Hilaire, on aime la vitesse et la bière, on est un washed up rock band. » D’ailleurs, le groupe est tellement un washed up rock band qu’il est disponible pour vos mariages, baptêmes et crémaillère. C’est du moins ce qu’a annoncé Serge Brideau. Les Hôtesses d’Hilaire a d’ailleurs lancé un nouvel album tout récemment, Pas l’temps d’niaiser. D’ailleurs, ce 22 mai 2022 c’était jour de fête : Maxence Cormier, le batteur du groupe, célébrait son anniversaire. « C’est le plus beau jour de ma vie » a souligné Brideau, témoignant que l’arrivée de Cormier dans sa vie avait permis au groupe de remplacer leur drum kit. Puis, à la fin de leur tour de chant, Les Hôtesses d’Hilaire ont laissé leur place à Douance et à la pluie.

Crédit : content content

Douance

Si Serge Brideau a souligné pendant sa prestation que les dieux du rock avaient décidé qu’il ne pleuvrait pas pendant leur spectacle, ils n’ont pas été aussi cléments avec Douance. Dès que Les Hôtesses d’Hilaire quittent la scène, une fine pluie commence à tomber. Elle se transforme rapidement en bonne averse. Lorsque la pluie a cessé, mon amie et moi avons décidé de sortir de notre abri pour aller écouter Douance. Alexandrine Rodrigue était accompagnée sur scène d’Agathe Dupéré (basse), Raphaël Léveillé (batterie) et de Mélanie Venditti (synthétiseurs et guitare). Cette dernière était d’ailleurs de la performance de Super Plage, donc disons que c’était une grosse journée pour elle! Douance a profité de sa présence à Santa Teresa pour proposer de nouvelles chansons. Si avant ses chansons d’avant traitaient plutôt de comment ça va mal, elle a plutôt décider d’aborder l’importance d’arrêter « de se casser le bicyk » comme elle l’a dit. Elle hésite d’ailleurs au niveau du titre entre Soucis et Psycho-pop. Disons que l’on penche pour ce dernier choix ici au Canal! Le seul bémol de cette très bonne performance, c’est qu’on n’entendait pas vraiment Agathe Dupéré, qui tentait pourtant de faire quelques blagues et d’accompagner aux chœurs. Dommage!

Crédit : content content

Calamine

Lorsque Douance a quitté la scène, je me suis dirigée vers l’autre scène pour attraper la fin de la performance de Calamine. Armée de son micro avec une mousse rose et de sa casquette Santa Teresa (la ville au Costa Rica, pas le festival), la rappeuse lançait ses verses toujours aussi engagées comme on la connait avec le grand sourire. Je crois que c’est impossible de ne pas se laisser gagner par l’énergie de la rappeuse. Comme l’a dit Vanille un peu plus tard sur la scène, « Calamine m’a donnée le goût d’être badass. » J’étais contente de la revoir en spectacle, car la dernière fois, c’était de ma fenêtre lors de son passage à Metro Metro, le vendredi 19 mai. Elle en a d’ailleurs parlé, soulignant qu’elle était la seule femme du line-up de cette journée-là. Elle a par la suite tenu à remercier Santa Teresa, qui d’une part l’a invitée, mais qui a d’autre part proposé une programmation plutôt paritaire. Elle nous a d’ailleurs annoncé que son album Lesbienne Woke sur l’autotune est attendu pour le 8 juillet! Vous dire comme on a hâte!

Crédit : content content

Virginie B

Je me suis ensuite dirigée au St-Graal pour y entendre Virginie B. J’espérais ne pas avoir la même malchance qu’hier avec MoKa, que je n’ai jamais pu entendre. Le tout commence de manière plutôt solennelle, comme si on était à l’église Sainte-Thérèse-d’Avilla plutôt que dans un bar. Puis, l’autrice-compositrice-interprète s’est finalement adressée à la foule plutôt importante pressée devant la scène. Elle a expliqué qu’elle arrivait à la fin d’une série de spectacles et qu’elle se sentait plutôt submergée. On la sentait d’ailleurs émotive entre ses chansons. Elle nous a invités dans son intimité avec seulement Mathilde Jonquille à ses côtés. Je connais quelques chansons de Virginie B, mais j’avais hâte de la découvrir sur une scène, dans son projet à elle (comme je l’ai vue aux Francouvertes 2022 aux côtés de Xela Edna & Eius Echo). Elle a offert sa chanson Sexus (avec Calamine), et malgré le fait que Calamine n’était pas très loin (on l’imagine, comme elle venait de donner un spectacle à quelques pas du St-Graal), Virginie B a relevé le défi de chanter sa partie elle-même. Défi relevé. Elle a également profité de cette chanson pour se mettre debout sur le haut-parleur posé devant la scène, danser et même… me chanter l’un des refrains en me regardant droit dans les yeux. Je l’avoue, je suis sortie du St-Graal complètement envoûtée par Virginie B.

Crédit : content content

Thierry Larose

Je suis ensuite retournée sur la scène secondaire pour retrouver Thierry Larose. Mais, coup de théâtre! C’était plutôt Vanille qui y était. Elle assurait la première partie de ce spectacle extérieur en compagnie d’Arielle Soucy, artiste nouvelle signée par la maison de disque Bonbonbon. Elle a offert quelques chansons, certaines tirées de son album Soleil ’96, d’autres nouvelles à venir sous peu (on imagine). Sa belle voix fragile et aérienne s’élevait dans les airs alors que le soleil se couchait derrière la scène. C’était franchement féérique. Merci Santa Teresa, pour tout ça, vraiment.

Puis, Thierry Larose est finalement monté sur scène. Dès son arrivée, il a opté pour une énergie très rock. Tellement rock, qu’un enfant qui se tenait à quelques pas de moi s’est protégé les oreilles avec ses mains. Cette énergie, cependant, ne servait pas toutes les chansons. Notamment Chanson pour Bérénice Einberg, qu’on a pu sentir un peu plus garrochée que d’habitude.

Crédit : content content

Les nuages oranges et roses qui se prélassaient au-dessus de la scène offraient un tableau franchement parfait pour recevoir la musique de Thierry Larose. À ses côtés, on a reconnu Sam Beaulé (Gazoline) et Lou-Adriane Cassidy, qui se donnait à fond comme d’habitude. Quelle bête de scène cette fille, quand même! Puis, vers le milieu de sa performance, l’auteur-compositeur-interprète nous a offert un nouvel extrait prévu pour la semaine prochaine! Du nouveau Thierry Larose, ça se prend toujours bien, surtout en contexte de festival où la foule était déjà gagnée par le jeune artiste. Ça dansait, ça sautait, bref, ça s’amusait à fond dans l’audience. Lorsque les premières notes de Les amants de Pompéi ont retenti, la foule n’a pas boudé son plaisir de chanter très fort avec le chanteur. J’ai finalement dû quitter le concert alors que les premières notes de Cantalou se faisaient entendre, alors que j’avais rendez-vous avec Pierre Lapointe dans l’église juste à côté.

Crédit : content content

Pierre Lapointe

C’est dans une salle (oups, une église) comble que j’ai rejoint Pierre Lapointe dimanche soir. L’auteur-compositeur-interprète, qui était en France 48h plus tôt, était sobrement habillé. Souffrant du décalage horaire, il a annoncé d’entrée de jeu que le tout risquait d’être un bon spectacle. Et comme d’habitude, Lapointe a livré la marchandise. Pour ce spectacle à l’église, Pierre Lapointe était seul au piano. L’expérience pourrait rappeler ce que l’on retrouve sur son album Seul au piano, mais avec l’addition de plusieurs pièces tirées de ses albums parus depuis, dont L’heure mauve, Chansons hivernales et Pour déjouer l’ennui. Il a choisi de recréer la formule en raison de la COVID. Comme il s’avérait parfois difficile de tourner avec ses musiciens, il a décidé de proposer un spectacle en formule solo. Ce qui ne devait être qu’un soir s’est rapidement transformé en une quarantaine de dates, dont celle de ce dimanche 22 mai.

Pierre Lapointe brille comme un astre lorsqu’il est en formule solo. Il brille en tout temps, peu importe ce qu’il fait, mais la formule seul au piano met de l’avant encore plus ses textes mélancoliques. Chacune de ses chansons a été accueillie par un silence religieux et un tonnerre d’applaudissements. Il y avait quelque chose de thérapeutique dans son offre, ce soir-là. Récemment séparée, j’appréhendais beaucoup le spectacle de Lapointe. Mais finalement, ça m’a plutôt fait le même effet que de mettre du peroxyde sur une plaie : ça fait mal sur le coup, mais quelque part, on sait que c’est nécessaire et que ça permettra de guérir au final.

Crédit : content content

Il a glissé quelques mots sur la création de son dernier album, L’heure mauve. Ce dernier, créé en lien avec l’exposition du même nom de son ami Nicola Party, propose 14 chansons. Sept sont des reprises, et les sept originales répondent aux reprises. L’artiste qui était au Zénith et à l’Olympia de Paris plus tôt dans la semaine n’arrivait pas à trouver de réponses de sa reprise d’Hymne au printemps de Félix Leclerc. C’est lorsque son ami Michel Robidoux est décédé qu’il a trouvé sa réponse. Il a composé Hymne à l’automne en son hommage. Expliquant qu’en agissant ainsi, il avait l’impression de l’amener un peu avec lui partout et de continuer de le faire vivre musicalement, il lui a dédié sa pièce. Dans le décor de l’église, ça donnait un tout autre sens à ses paroles.

Pierre Lapointe est reconnu pour son personnage de scène plutôt rigolo. Il s’est beaucoup amusé avec le public une fois de plus. J’ai réalisé qu’il s’agissait de la troisième fois que je voyais Pierre Lapointe en moins de 12 mois. La dernière fois, c’était au mois de février dans le cadre de Montréal en lumière. Si les anecdotes restent sensiblement les mêmes (évidemment), j’ai apprécié voir comment certaines changent et évoluent au fil du temps. Par exemple, l’artiste originaire d’Alma a rajouté quelques détails à l’histoire de son film de Disney, qui ne rate jamais sa cible d’amuser la foule. C’était une fois de plus un sans faute pour Lapointe. Le seul bémol, qui ne lui appartient évidemment pas du tout, c’est que vers le milieu de sa performance, on a commencé à entendre le boom boom des spectacles extérieurs. Qui était le coupable? Jimmy Eat World ou Le Couleur? À que cela tienne, l’expérience, qui pouvait rappeler un peu les spectacles Candlelight lorsque les éclairages étaient chauds, n’a pas été ruinée malgré tout.

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.