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Santa Teresa 2022 Jour 2 — Chung, High Klassified, Tizzo, The Weather Station, Safia Nolin et Totalement Sublime

Retour sur ce deuxième jour de Santa Teresa, ce très cool festival de banlieue.

En ce second jour des festivités à Santa Teresa, j’étais très heureuse de fouler à nouveau les terres de mon cégep. Malgré les années qui ont passé, je suis toujours aussi contente de retrouver Sainte-Thérèse, une ville qui me rappelle mes meilleures années de ma jeune vie. Ce qui est vraiment super de Santa Teresa aussi, c’est comment l’organisation a réussi à transformer une partie de la ville en gros village accueillant et vivant.

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Chung

J’ai commencé ma journée avec Chung, en ne sachant pas très bien à qui j’avais affaire. J’ai retrouvé la jeune rappeuse et son DJ sur la scène Desjardins. Les deux ensemble ont réussi à mettre une belle ambiance et même faire danser quelques membres du public malgré la chaleur accablante. Dans un décor qui pouvait rappeler la banlieue (clôture blanche, fleurs de plastique dans un pot), Chung a fait preuve de son impeccable diction et de son talent pour les chansons somme toute accrocheuses. Elle a conclu sa performance avec une nouvelle chanson d’un second EP à venir. Une belle découverte, franchement.

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High Klassified

Par la suite, je me suis dirigée vers la grosse scène où commençait une soirée rap. Si j’avoue que je ne me suis pas déplacée à Sainte-Thérèse pour cette soirée particulièrement, je me suis somme toute prêté au jeu. En arrivant, j’ai découvert High Klassified en DJ Set. Comme un orage commence à menacer la Rive-Nord, High Klassified a demandé à la foule courageuse qui était prête à braver les intempéries pour lui de donner une main d’applaudissement à la pluie. D’ailleurs, c’était quand même un peu étrange de voir les techniciens mettre des bâches de plastique sur les amplis pendant qu’il continuait de faire ses trucs. Mais je le comprends, the show must go on, comme on dit. « C’est la meilleure journée de ma vie parce que je suis sur la rive nord! », a-t-il lancé, un peu avant de quitter la scène. Puis, juste après son départ, une annonce a retenti sur la scène : « Les conditions météo nous forcent à interrompre de manière temporaire le programme. » Toute la foule rassemblée à commencer à se déplacer pour trouver refuge, alors que la rumeur de tornades ailleurs au Québec commençait à nous parvenir.

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Après l’orage vient Tizzo!

Suite au passage de l’orage, je suis sortie de ma cachette. À la recherche d’un peu de chaleur (il faisait au moins 30 degrés à mon arrivée, mais avec l’orage, la température a drastiquement descendu), je me suis dirigée vers la grosse scène. Je crois avoir attrapé quelques minutes de la performance de SLM, mais je n’en suis pas tout à fait certaine. Par la suite, Tizzo est arrivé, avec le plus gros des sourires accroché au visage. Le public était apparemment très content de le retrouver et connaissait bien ses chansons. Dès la première pièce, le public chantait en cœur avec lui et semblait avoir beaucoup de plaisir. L’énergie et le plaisir étaient contagieux, même si c’est un style qui me rejoint personnellement moins.

MoKa?

Je me suis ensuite dirigée vers le Saint-Graal pour retrouver des amies qui voulaient voir MoKa. C’est drôle, car plus tôt j’ai parlé de mon passage au cégep de Lionel Groulx. À cette époque, je suis allée quelques fois au Saint-Graal. Mais, comme je l’ai réalisé en m’y dirigeant, ça fait déjà sept ans que j’ai terminé mon cégep. Malgré tout, la mémoire étant une faculté qui n’oublie pas, j’ai réussi à m’y rendre sans utiliser mon GPS (ben, presque). Le spectacle de MoKa devait commencer à 19h. Lorsque je suis partie avec d’autres amis vers 19h45 pour aller voir The Weather Station à l’église, ce n’était toujours pas commencé. Je n’aurai malheureusement pas pu voir le spectacle.

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The Weather Station

C’est toujours intimidant, je trouve, d’aller voir un spectacle dans une église. Peut-être est-ce à cause de mon éducation, mais pour moi, être dans une église, c’est du sérieux. Tamara Lindeman a ouvert le spectacle a capella, démontrant dès les premières notes l’extraordinaire acoustique de l’église. D’ailleurs, cette caractéristique sonore a permis à la voix de Lindeman de s’envoler vers nous, tout doucement. « C’est un plaisir de chanter dans cette belle église, j’ai l’impression de chanter dans l’univers », a lancé la chanteuse assez rapidement dans le spectacle. Impossible de ne pas être d’accord avec elle. Si elle a avoué que The Weather Station est plutôt habitué de jouer dans des bars rock où « ça sent la bière », leur musique se mariait très bien à l’environnement.

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Je l’admets, je connais The Weather Station surtout de nom. Je doute même m’être déjà penché sur un de leurs albums. Ainsi, je ne pourrais dire s’ils ont joué plus de chansons de leur dernier album How Is It That I Should Look At The Stars ou plutôt d’Ignorance. Mais l’ami avec qui j’ai assisté au spectacle s’est penché à mon oreille à un certain moment pour m’indiquer qu’une certaine pièce venait d’Ignorance. Alors, j’en conclus qu’au moins une chanson provenait de cet album. Je peux confirmer cependant que la première première pièce était Stars, et que c’était franchement sublime. J’avais oublié le plaisir d’aller découvrir de nouveaux groupes pendant des festivals.

Si j’avais simplement un petit bémol à apporter à ce spectacle, ce serait le suivant. En parlant avec mon ami à la fin du spectacle, on a remarqué que la réverbération dans la voix était tellement présente que l’on ne comprenait pas tout ce qui était chanté. La réverbération naturelle de l’église aurait probablement été suffisante. Malgré tout, c’était très joli et très bien exécuté.

Safia Nolin et ses invités

Safia Nolin a par la suite pris place sur la scène de l’église. Quelques heures avant le spectacle, j’ai réalisé que ce serait la seconde fois que je verrais l’autrice-compositrice-interprète en spectacle. Chacune de ces fois, je vivais une rupture récente. Si je m’attendais à pleurer toute la soirée, Nolin a plutôt proposé un spectacle en formule rock. Tout d’abord, elle ne s’est pas mis au centre de la scène. Non. Elle était excentrée, vers la gauche. Le centre était plutôt occupé par la bassiste Agathe Dupéré (pataugeoire), un peu en retrait en arrière. Choix plutôt intéressant.

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Safia Nolin a lancé le mini album Seum l’an dernier, dans lequel elle se prêtait à l’expérience du full band. C’est dans cette même optique qu’elle s’est présentée avec les mêmes musiciens. D’ailleurs, mention spéciale au guitariste Marc-André Labelle qui a offert une performance enlevante. Les éclairages de l’église apportaient également vraiment un petit quelque chose à la performance. Par exemple, lors de La laideur, la salle était plongée dans le noir, avec simplement un éclairage derrière la scène qui pulsait comme un cœur qui bat. Elle a également offert 1000, tiré de son album Seum, toutes lumières éteintes, lampe frontale bien allumée sur son front. Ça donnait l’impression qu’elle devenait un phare pour toutes les âmes rassemblées dans la même pièce. Comme si elle tentait de nous dire : « ne vous inquiétez pas, ça finit par aller, suivez votre lumière et d’ici là, je serai là pour vous. »

C’était intéressant aussi de retrouver Safia Nolin dans son personnage un peu maladroit et très drôle. À plusieurs reprises, elle a fait rire la salle soit parce qu’elle avait chaud et qu’elle n’arrivait plus à se concentrer, soit parce qu’elle blaguait simplement avec son public très réceptif. Entre autres, elle a présenté une nouvelle chanson écrite en groupe, censé être « peut-être notre entrée vers les radios, vers l’argent », comme elle l’a présentée. Tout ouïe, j’avais hâte d’entendre, jusqu’à ce qu’elle propose une reprise (franchement bien réussie, ce n’est pas la première fois qu’elle se prête aux reprises après tout) de Boulevard of Broken Dreams. Elle a d’ailleurs bien amusé la foule lorsqu’elle a expliqué avoir écrit cette chanson après que le groupe et elle aient fait une panne et qu’ils aient dû marcher sur le bord de la 20.

Si chacun des invités de Safia Nolin, soit N Nao, pataugeoire et Bibi Club, a eu le temps de présenter une pièce originale, le moment où ils ont le plus brillé, c’est lors de leur reprise de Lesbian Break-up Song. Pour cette dernière, l’autrice-compositrice-interprète s’est assise à l’écart et a laissé Agathe Dupéré, N Nao et Adèle Trottier offrir leur version toute en beauté de cette fabuleuse chanson de rupture.

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Totalement Sublime

Comme je sors de l’église, mes amis, qui ont décidé d’aller voir Princess Nokia sur la grosse scène, m’envoient un message pour me dire qu’ils sont à la Protestante pour voir Totalement Sublime. Je m’y dirige alors immédiatement. Je pousse les portes de la chapelle pour être accueillie par une chaleur intense. Si j’ai vraiment apprécié ce que j’ai entendu et même dansé un peu, je dois avouer que la chaleur était si intense qu’en fin de spectacle, nous sommes sortis, alors que j’étais secouée d’un mal de cœur vraiment désagréable. Je prévois malgré tout essayer de retourner voir le groupe dès que possible en spectacle.

Nous avons alors pris la décision de quitter le site, trop découragés par la chaleur de la Protestante pour vouloir y retourner écouter Robert Robert. Si la fatigue était au rendez-vous sur le chemin du retour, le bonheur de retourner dans les festivals et de passer de bons moments avec des amis était également bien présent.