Critiques

Vanille

Soleil ’96

  • Bonbonbon
  • 2021
  • 33 minutes
7,5

Le projet Vanille est une conception de l’auteure-compositrice Rachel Leblanc. Créé en 2017, le groupe avait jusqu’alors lancé une seule parution. Le EP My Grandfather Thinks I’m Going to Hell versait plus dans le grunge des années 1990, avec ses guitares et le son plus rugueux. À ce moment, Rachel Leblanc s’était adjoint les services de Victor Tremblay-Desrosiers (qui a joué avec Mara Tremblay, Valery Vaughn), entre autres. Elle chantait en anglais aussi. Pour son premier album complet Soleil ’96, le projet désormais francophone emprunte aux influences des années 1960 et 1970, avec la présence plus grande de claviers.  Ces influences donnent un album vraiment très réussi et agréable. 

Le retour aux années 1960 et 1970 est dans l’air du temps dans la musique québécoise ces jours-ci. Notamment, 2020 a vu arriver We Are Sunshine du Blaze Velluto Collection et Boîte aux lettres des Hay Babies. Alors que ces deux albums étaient plus proches respectivement de la musique psychédélique et du folk, Vanille, elle, verse dans le yéyé issu de ces années-là. Plus proche de France Gall que de Pink Floyd, mettons.

Il faut dire que Rachel Leblanc a la voix qui sied tout à fait à ce type de son. Flûtée et douce, elle vogue très bien tant sur les chansons plus rock que les plus pop. Sa voix fait beaucoup penser à une jeune Françoise Hardy. Elle propose des textes assez mélancoliques, par ailleurs, avec des amours déçues.

« À l’aube de demain là-bas je t’attendrai
Revenir en arrière ou bien m’évader

Si je m’arrête je coule
Si tu t’arrêtes tu pars à la dérive »

Les tempêtes

Si je pleure est probablement la chanson dans laquelle on sent le plus l’influence des Hardy et Gall nommées plus haut. Non seulement, l’interprétation et l’instrumentation y sont proches, les paroles, elles, le sont aussi avec ce « non, non, non » répété dans le refrain.

Il y a des moments plus rock sur Soleil ’96, comme les chansons Nouvelle vague et Phonème. Toutes les deux ont des lignes très efficaces de guitare électrique. La touche du réalisateur Emmanuel Éthier (membre de Chocolat) transparaît de manière évidente. Dans Nouvelle vague, il y a même une pointe de Beach Boys dans les arrangements vocaux. Quant à Phonème, les guitares plus mordantes en font la chanson la plus éloignée de l’ambiance sixties installée sur l’album.

C’est ce qui rend Soleil ’96 intéressant. Vanille réussit à rendre hommage à cette musique sans la pasticher, alors qu’il aurait été bien facile de tomber dans ce piège avec la voix de Leblanc. Or, elle réussit à garder un bel équilibre entre l’influence et la création, ce qui en fait un des beaux albums de ce début d’année.

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