Critiques

Midnight Masses

Departures

  • Century Media Records / Superball Music
  • 2014
  • 48 minutes
8
Le meilleur de lca

midnight_masses-departuresTout d’abord, qui c’est ça Midnight Masses? C’est le groupe aux allures de collectif mené par Autry Fulbright II, actuel bassiste de …And You Will Know Us By The Trail Of Dead, confrères d’Austin, Texas. On retrouve d’ailleurs l’un des deux membres fondateurs de ce groupe à l’acronyme dodu dans les rangs de Midnight Masses, soit Jason Reece (qui s’occupe ici de la batterie).

En 2009, le groupe a sorti un EP fort louable nommé Rapture Ready, I Gazed At The Body. On retrouvait sur cette première offrande une reprise intéressante de la pièce Do You Believe In Rapture de Sonic Youth, en plus de quatre compositions originales convaincantes. Cinq ans et plusieurs drames humains plus tard (décès de membres de la famille, amis et collaborateurs), Fulbright II récidive avec un premier véritable album, intitulé Departures.

Est-ce que ça veut dire que je vais capoter là-dessus si j’aime déjà Trail Of Dead?

Pas nécessairement. Le projet de Reece et Fulbright II est beaucoup moins prog et beaucoup plus soft. C’est un rock psychédélique assez sombre qui tire souvent vers le folk et même le krautrock! La voix de Fulbright II évoque parfois celle de Kele Okereke (Bloc Party) et même, à quelques reprises, celle de Josh Homme (QOTSA). Les tounes rock plus conventionnelles (Golden Age, All Goes Black, entre autres) font figure de points d’ancrage parmi les moments plus flyés de l’album (Broken Mirror, Am I Nomad?, etc.) et elles ne sont pas dépourvues de moments «trippys» non plus. Au moment où le synthétiseur prend le contrôle de la pièce titre, on flotte en plein Dark Side Of The Moon!

Thématiquement parlant, Departures se range aux côtés du Funeral d’Arcade Fire parmi les albums qui traitent surtout de la mort et du deuil, sujet inspirant s’il en est un. C’est moins viscéral, larmoyant et urgent que l’album de Butler et cie, mais c’est beaucoup plus mélancolique, vaporeux et «spychédélique». Les effets de guitares d’Hugo Vargas-Zesati aidant beaucoup à bien faire passer les idées kaléidoscopiques du leader.

Parmi une pleine assiette de collaborateurs, on retrouve également sur ce disque la voix d’Haley Dekle des Dirty Projectors, le synthé d’Isaiah Owens (feu Mars Volta), la guitare du TV On The Radio Jaleel Bunton et la batterie de Peter Hale (Here We Go Magic). Bref, une myriade de talents pour un disque éclectique et fort bien foutu que tu te dois d’inscrire sous ta rubrique découverte si tu souhaites prendre une courte pause de toute la musique de «motté» que tu écoutes au cours d’une année.

En passant, j’ai découvert l’existence de ce band-là en allant les voir jouer dans le cadre des festivités entourant le premier anniversaire d’Analogue Addiction. Des gars d’ici qui ont vraiment du goût et qui bookent des événements desquels on se réveille toujours avec un mal de bloc pas croyable et le sentiment d’avoir fait quelque chose de pas correct tellement c’était le fun.

Ma note: 8/10

Midnight Masses
Departures
Superball/Century Media
48 Minutes

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