FME 2017: Jour 2
Encore une fois, le FME nous en fait voir de toutes les couleurs. Résumé de la deuxième journée d’activités musicales où la bière coule à flots.
Beach party et émotions fortes
Mon vendredi a commencé avec le classique BBQ de la maison de disque Bonsound. Cette année, c’est Duchess Says qui était responsable de nous dégraisser les oreilles pendant qu’on s’enfilait des hot-dogs et des épis de maïs. La formation montréalaise reconnue pour ses prestations endiablées n’est pas habituée de jouer à la lueur du jour. Encore moins autour d’une piscine quand le mercure affiche un peu moins de 15 degrés. On s’attendait à ce qu’Annie-Claude Deschênes finisse dans la piscine (d’ailleurs, même l’un de membres de l’équipe lui a demandé d’au moins ne pas plonger avec le micro), mais ce n’est pas arrivé. C’était un peu trop frette. Mais ça n’a pas empêché le quatuor d’offrir un peu plus d’une demi-heure de spectacle et Deschênes se promenait allègrement à travers les spectateurs réunis. Elle est impressionnante sur une scène, à trois pouces de ton visage, c’est carrément intimidant.
En après-midi, je me suis rendu à la salle des Chevaliers de Colomb pour voir un petit gars de la place se faire aller la guitare. Louis-Philippe Gingras était visiblement ému de jouer pour sa famille et ses amis. En plus, le musicien a fait partie de l’équipe de montage du festival. Parce que le FME, c’est avant tout une affaire de famille. Il a livré les chansons de son dernier EP, La rangée des popsicles, dont la touchante Sutton et quelques chansons de son album Troisième Rangée. Il a démarré avec Tigre Géant et nous a aussi livré Parc à Chien qu’il avait chanté la veille avec La Bronze. Pendant Rahan, il a incité les gens à faire un mosh pit et comme la foule semblait frileuse à l’idée de se cogner les coudes, il est descendu lui-même dans le public. Sa tactique a fonctionné au point où le tout s’est terminé en Wall of Death. Je ne m’attendais pas à en voir avant la soirée métal… beau travail.
L’alliance du FME avec le Pow-Wow de Pikogan donne aussi des scènes pitoresques comme la suivante en surprise sur la rue Murdoch.
Il n’est pas le seul qui avait l’émotion dans la voix. Jason Bajada lançait Loveshit II (Blondie & the Backstabberz) en direct du Cabaret de la dernière chance. Accompagné de Philippe Brault, Sam Joly et Guillaume Doiron, il a livré les chansons du disque avec beaucoup de chaleur dans la voix et une fragilité authentique et palpable. Il nous a aussi expliqué que l’album est né d’une rupture qui a mal tourné après que « son ex-copine psychopathe lui ait annoncé qu’elle l’avait trompé. » Il a interprété Final Breath, In What World Do You Savages Live Where You Thought I’d Be Cool?, Little Yellow Heart, Let’s Go to the Airport et Painkiller. C’était très réussi et ce lancement a certainement charmé plusieurs spectateurs.
Rock et dissonance
La suite de ma soirée s’est déroulée coulée dans le rock… mettons. Tout d’abord, c’est le jeune quatuor de Zen Bamboo qui officiait au Théâtre du Vieux-Noranda. Ils étaient en forme et se sont fait aller la distorsion et les pas de danse. Ils ont même joué quelques chansons avec Tommy qui a remplacé tour à tour le chanteur et le guitariste suite à des clavicules brisées dans les derniers mois. C’est dangereux dans Zen Bamboo, faut avoir un bon régime d’assurance. Leurs chansons sont bien rendues sur scène et le groupe déborde d’énergie. Ils font un peu des sparages pour masquer certaines faiblesses dans leur composition par contre. Certains moments plus ordinaires sont masqués par des sauts, des cris et des dandinements surfaits. Mais bon, on leur pardonne volontiers, ils en sont encore à leurs premiers pas.
J’ai réussi à attraper les deux ou trois dernières chansons de Julien Sagot qui avait Frannie Holder (Random Recipe, Dear Criminals) à ses côtés pour l’occasion. C’était pas mal bon et je m’en veux d’avoir manqué le spectacle au complet.
Je me suis rattrapé en allant voir A Place To Bury Strangers qui visitait Rouyn-Noranda pour la première fois de leur carrière. Le groupe possède une réputation en spectacle et ils n’ont pas fait mentir la rumeur. Non seulement le jeu d’éclairage est magnifique avec des spots éclairants par-derrière, ce qui laisse le groupe dans une semi-pénombre constante, mais ils débordent d’énergie. On a eu droit à une guitare fracassée dès le début du spectacle. Et ça ne s’est pas calmé par la suite. Pour la dernière pièce, le saxophoniste de Sun Watchers, Jeff Tobias, et le chanteur/joueur de sitar d’Elephant Stone Rishi Dhir ont rejoint le groupe pour un jam mémorable.