Critiques

BNQT

Volume 1

  • Dualtone Records / Last Gang Records
  • 2017
  • 42 minutes
7

À première vue, l’idée d’un super-groupe qui réunirait des membres de Grandaddy, Franz Ferdinand et Band of Horses, entre autres, semble alléchante et presque trop belle pour être vraie. C’est pourtant le défi que s’est donné Eric Pulido, leader du groupe Midlake, en assemblant une brochette de vedettes pour son projet BNQT (prononcé « banquet »), et dont le premier opus s’intitule Volume 1.

La formation est centrée autour de cinq chanteurs, chacun ayant contribué à deux morceaux sur l’album : Pulido lui-même, Jason Lytle de Grandaddy, Alex Kapranos de Franz Ferdinand, Ben Bridwell de Band of Horses et Fran Healy de Travis. L’album semble d’ailleurs avoir été créé dans des conditions un peu particulières, sans doute à cause de la difficulté de réunir tout le monde en studio en même temps. Ainsi, c’est en bonne partie par le truchement d’internet que les gars se sont échangés les pistes de base de ce Volume 1. Et c’est Pulido qui a tout assemblé dans son studio au Texas, les autres membres de Midlake assurant l’instrumentation.

Le concept de super-groupe n’est pas quelque chose de courant dans l’indie-rock et les premiers exemples du genre qui nous viennent en mémoire remontent aux années 70 et 80, les Crosby, Stills, Nash & Young et Traveling Wilburys en tête. Ça tombe bien puisque BNQT s’abreuve essentiellement à des influences du passé. Un peu de Beatles par-ci, beaucoup de Fleetwood Mac par-là, en passant par les Kinks, The Band ou même Donovan. En fait, ça sonne un peu comme du Midlake, le côté prog en moins, bien qu’on y sente l’empreinte de chacun des cinq vocalistes.

Le résultat se veut agréable à l’écoute, quoique parfois inégal. Les contributions les plus intéressantes viennent de Jason Lytle, qui signe la très-grandaddyesque 100 Million Miles et la balade Failing at Feeling, même si on aurait voulu qu’il sorte un peu de sa zone de confort. Alex Kapranos se met davantage en danger, d’abord sur le pastiche psyché-folk-hippie Hey Banana, puis sur la dramatique Fighting the World. Mais c’est sur Real Love que BNQT touche à l’extase et sonne comme un véritable groupe pour la première fois. Bien sûr, il y a le fait que les cinq chanteurs y signent les harmonies, mais les arrangements sont somptueux, presque baroques, avec ces lignes de cuivres sur une mélodie digne de Lennon-McCartney.

Mais d’autres titres ne lèvent pas, ou s’insèrent plus difficilement dans le lot. C’est le cas des deux collaborations de Ben Bridwell, un peu pâles en comparaison des autres. L’Écossais Fran Healy s’en sort bien sur la jolie Mind of A Man, mais tombe dans le rock convenu sur L.A. on my Mind. Sur Restart, Pulido signe la chanson la plus rock de l’album, mais ses clins d’œil au Elephant de Tame Impala et au Rock and Roll (Part 2) de Gary Glitter laissent une vague impression de déjà-vu.

De toute évidence, l’objectif de Pulido avec BNQT était surtout d’avoir du plaisir avec ses copains. En cela, le pari est réussi puisque Volume 1 se révèle un album tout à fait correct, plein de moments agréables. Mais il ne fallait pas s’attendre à ce que le résultat corresponde nécessairement à la somme de ses parties. De toute évidence, un Volume 2 est dans les cartons, alors ce sera une histoire à suivre…

Ma note: 7/10

BNQT
Volume 1
Last Gang/Dualtone
42 minutes

http://bnqtband.wixsite.com/bnqtband

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