Le troisième jour du Festival Mural s’est déroulé le samedi 8 juin, avec la même intention : démocratiser l’art urbain. Œuvres, installations numériques et spectacles musicaux sont au rendez-vous, sur et autour du boulevard Saint-Laurent. J’ai assisté au spectacle musical qui se déroulait au Bassin Peel, organisé par Moonshine, le collectif de musique afrobeat et afro house montréalais. Le Block Party était une occasion pour l’organisation de célébrer leur dixième année d’activité. Sans se faire déstabiliser par le temps pluvieux, des artistes et DJ tels que Teni, Sango, Amaal Nuux, C.Firm, Vanyfox, Talia Goddess, Adonis Bosso, Afrotonik, Pony et Kizaba ont été invités à ambiancer les festivaliers.

Pour être honnête, la température semblait être le seul inconvénient de la journée, puisqu’il y avait peu d’endroits pour s’abriter de la pluie. Les DJ de la journée ont tous mis le feu à la piste de danse et certain était accompagnée de musiciens, plus précisément Félix « Noé » Brochier à la trompette et Kizaba aux percussions, ce qui rajoutait des textures intéressantes à la trame sonore qui se dévoilait en temps réel.  De plus, voir des musiciens sur scène crée une ambiance de fête. Des danseurs étaient aussi de la partie et j’ai adoré le fait qu’ils aient chacun leur style bien à eux. Non seulement ils dansaient auprès des DJ et artistes, mais ils montraient des mouvements de danse à la foule, ce qui l’unissait davantage à la musique. J’ai eu un vrai coup de cœur pour DJ Vanyfox, grâce aux pistes de musique afrobeat angolais livrées durant sa performance. 

Talia Goddess

Talia Goddess, l’artiste multidisciplinaire basée à Brooklyn, commence sa performance avec beaucoup d’énergie, ce qui a réveillé les spectateurs refroidis par la température pluvieuse. Son concert était divertissant, merci à ses pas de danse et sa façon d’interagir avec la foule. Talia présentait des styles musicaux bien diversifiés, allant du dancehall au hip-hop en passant par du RnB. Par contre, les pistes vocales principales de la musique originale avaient été gardées, surpassant même sa voix sur scène, puisqu’on ne l’entendait pas très bien, et j’avais l’impression que l’artiste se forçait à chanter plus fort pour se faire entendre. 

Adonis Bosso

Durant sa performance, Adonis Bosso a offert du uk garage, de l’afro RnB, de l’amapiano et s’est permis de faire une primeur ainsi que d’interpréter sa dernière sortie, une collaboration avec Pierre Kwenders. La voix du chanteur ivoirien-montréalais était nickel, il a fait une bonne performance, mais il n’interagissait pas trop avec la foule et sa partie était très courte, j’aurais voulu en voir plus de lui. 

Amaal Nuux

La chanteuse somalienne de Toronto a offert la performance que j’ai le moins appréciée. La voix principale sur ses morceaux aurait dû être enlevée, c’était en dissonance avec son interprétation en direct. Elle chantait faux par moment et cela ne lui rendait pas justice. De plus, Amaal Nuux interagissait à peine avec les festivaliers, ce qui rendait son concert ennuyeux. Des danseurs pour garder la foule divertie auraient été un bel ajout. 

Sango

Mes attentes envers Sango n’ont pas tout à fait été atteintes. Pour commencer, même si c’est un producteur musical connu, je pense que la programmation aurait dû mettre sa performance plus tôt dans la soirée. La musique qu’il passait, même si c’était du trap baile funk bien rythmé, était plutôt « wavy » et relaxante, alors C.Frim, qui avait passé juste avant, avait ambiancé le public avec de l’afro techno et uk garage lourd et chargé musicalement, ce qui a cassé la montée d’énergie qui avait déjà été créée. Cependant, comme un bon DJ, il a entendu son public et a mis de la musique plus dansante. Une chose qui m’a un tantinet agacée, c’est qu’il changeait de morceau juste avant que les drops arrivent, je crois que cela a mis un frein à inciter le public à danser avec plus d’enthousiasme. 

Teni 

Finalement, ma performance préférée de cette soirée musicale était Teni, et ce n’est pas seulement parce qu’on partage le même pays d’origine. Le collectif a gardé le meilleur pour la fin, la chanteuse nigériane ne m’a pas du tout déçu. Sa technique vocale était au top et elle a eu l’audace de faire un freestyle sur scène, j’en étais vraiment impressionné. Elle a fait le meilleur travail en ce qui est de divertir et de faire chanter la foule, s’assurant que le public participait à fond à ses interactions avant de continuer sa performance. Teni est résolument une artiste à voir en spectacle.