Vendredi soir, Milk & Bone et Lia Kuri étaient en concert dans le cadre du festival Montréal en Lumière.

Bien que le thème de la soirée était de fêter le dixième anniversaire du premier album de Milk & Bone, Little Mourning, on s’attendait quand même à entendre quelques pièces de leur nouveau EP Baby Dreamer, publié à la mi-janvier. Pour ce qui est de Lia Kuri, la sortie de son premier album MOTHERLAND en octobre dernier laissait présager une performance en direct en ouverture de soirée.

Lia Kuri

L’Espace SAT se remplissait encore lorsque Lia Kuri est monté sur scène pour présenter ses nouvelles pièces. Encadrée par les deux écrans qui projetaient des mots et images inspirés de l’activisme écologique, elle a ponctué la musique avec des présentations des sujets de chaque pièce, un peu comme une conférence sur les problèmes reliés à l’activité humaine. Le contraste entre les deux était marqué, dans la mesure que l’on entrait d’abord dans un état d’esprit réaliste et cérébral pour ensuite passer à une musique électro pop énergique, proche du party sans lendemain. Néanmoins, Kuri était totalement investie dans son concept, sa sincérité durant les présentations et sa maîtrise vocale durant les pièces ont conquis le public.

Milk & Bone

Après un certain temps d’attente et énormément de fumée, les lumières se sont éteintes pour laisser démarrer une trame qui annonçait l’arrivée du duo Milk & Bone. Une ou deux minutes plus tard, les silhouettes de Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin sont apparues derrière un voile de lumière pour entamer Easy to Read, deuxième piste de Little Mourning. Lorsque les mille personnes ont applaudi comme si c’était la fin du show, on savait qu’on avait affaire aux fans fidèles, et que ça allait être un dixième anniversaire mémorable. Dans cette atmosphère surchargée de bonheur, le duo a revisité leur premier album presque en entier, créant beaucoup de moments forts avec des classiques comme Elephant, New York et Coconut Water, en passant par Pressure qui a été chanté en chœur avec le public. Il y avait résolument beaucoup d’amoureux dans la salle qui ont apprécié le moment.

Le duo a ponctué chacune de ces retrouvailles avec quelques pièces de leurs autres albums. Deux nouvelles pièces jouées pour la première fois provenaient de leur EP Baby Dreamer (avec la pochette sur laquelle elles sont habillées en bobby-soxer). La pièce FORGONE démontrait super bien l’évolution du projet avec son inspiration de rock gothique qui approfondit le thème de la mélancolie, une spécialité du duo. Il faut mentionner l’interprétation enjouée de Daydream (Deception Bay), segment qui a fait bouger une salle qui surchauffait déjà, et la fin du show qui s’est terminé avec leur première pièce, Poison.

Fêter les dix ans de Little Mourning venait avec les dix ans de Milk & Bone. Camille a pris le temps de lire un texte dédié au projet, qui devait être entendu à la radio, mais a finalement trouvé sa place pendant le show, un moment auquel le public a réagi en leur chantant bonne fête. C’était un programme unique performé une seule fois, par deux voix qui créent des harmonies d’une finesse qui rappelle Agnetha et Anni-Frid (ABBA). Pas de pression, mais avec autant de talent, le public a très hâte au quatrième album. Bonne fête Milk & Bone!