Critiques

Chelsea Wolfe

She Reaches Out to She Reaches Out to She

  • Loma Vista Recordings
  • 2024
  • 43 minutes
7,5

Il s’est passé près de 5 ans depuis la sortie de Birth of Violence. Chelsea Wolfe n’a pas été inactive entre les deux, puisqu’elle a aussi participé à un projet avec Converge. Il faut dire que dans l’intervalle, il y a aussi eu les grands remous chez Sargent House qui a mené à son départ et Wolfe a pris la décision de devenir sobre.Après un album qui versait plus dans son côté folk, la grande dame du gothique est de retour à des ambiances plus lourdes et muscles sur She Reaches Out to She Reaches Out to She. On revient aux sonorités de Hiss Spun et Abyss et aux thématiques de la croissance personnelle et de grand changement.

Le titre en soi veut dire : le passé qui tend vers le présent pour tendre vers le futur. Une allégorie de la nécessité de changement et de l’importance de trouver une direction pour mieux évoluer. Tout ça évoque terriblement les grands changements amoureux qui peuvent bouleverser la vie. Une chose est sûre, Chelsea Wolfe se replonge dans une musique plus lourde pour évoquer ces émotions. Le côté gothique de sa musique revient à ce qu’il était il y a plusieurs années et ça lui va bien. Sa voix plutôt aiguë au ton langoureux se plaît dans ce genre d’atmosphère.

Whispers in the Echo Chamber qui est paru en amont de la sortie et qui ouvre l’album est un bon exemple. C’est grinçant et lourd avec des sonorités de musique industrielle qui sont très présentes. Chelsea Wolfe se fait parfois très puissante avec sa voix, mais prend aussi des tons de chuchotements pour nous chanter des confidences qui résonnent avec le thème général de l’album.

Si les sonorités industrielles étaient très présentes sur cette première chanson, elle se mêle à des grooves trip-hop sur Tunnel Lights. D’ailleurs, à partir de ce moment sur l’album, la lourdeur s’efface pour plonger davantage dans des sonorités vaporeuses. The Liminal est encore un peu musclée dans son refrain et compte sur de belles textures sonores. Eyes Like Nightshade est, par la suite, très dynamique et use de glitch sonore, mais abandonne la force de frappe au profit d’une ambiance éthérée. Ça ne fait que continuer avec Salt sur laquelle Chelsea Wolfe démontre à quel point sa voix sans artifice est efficace. Elle est une très bonne mélodiste qui cherche toujours à l’extérieur des cadres convenus. Puis avec Unseen World et Dusk qui termine l’album, on reprend un peu de lourdeur et de la grandeur sonore.

She Reaches Out to She Reaches Out to She ramène la Chelsea Wolfe qu’on aime avec des sonorités gothiques et des ambiances sombres. Elle utilise cette noirceur pour exhumer les grandes émotions qui l’habitent et les traiter à travers des mélodies convaincantes. Musicalement, Chelsea Wolfe reste tout de même dans ses zones de confort, ce qui est surprenant étant donné le thème général de l’album qui est tant tourné vers l’évolution. Elle ne pousse pas l’enveloppe du monde qu’elle a créé, mais ça demeure terriblement efficace.

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