Concerts

Spectacle : KJT, La Carabine et Rednext Level

Jeudi soir dernier, Les sitedemo.cauctions de la Source de la Martinière n’ont sûrement pas eu besoin d’allonger quarante milles sur la table pour faire venir Rednext Level dans son bar sportif/salle de spectacle du quartier Limoilou, mais ça ne veut pas dire que les gars n’étaient pas prêts à nous faire faire de la vitesse pour autant.

Robert Nelson, Maybe Watson et DJ Tiestostérone (lol), en kits de course, ont fait danser une foule compacte et énergique en guise de cerise sur le sundae d’un pas pire mini-showcase rap qui mettait également en vedette KJT et La Carabine.

Retour sur une soirée pas comme les autres au Bas-Canada.

Avec sa chemise à manches longues, boutonnée jusqu’en haut, sa casquette vissée creuse sur sa tête et ses lunettes à la monture fine, on n’était pas sûr lorsque KJT a surgi sur la terrasse de la Source de la Martinière pour nous inviter à nous regrouper à l’intérieur pour le début du spectacle. Pour le dire franchement, il avait davantage l’air de l’organisateur de la soirée qu’artiste.

Après une brève présentation a capella dans laquelle il explique pourquoi il se nomme KJT en utilisant que des acronymes ou des mots dont les syllabes sonnent comme des lettres, le MC a invité ses musiciens à le rejoindre sur scène.

Un batteur, un guitariste et un bassiste, pieds nus, se sont affairés pour la demi-heure suivante à rythmer la trame que met en mots KJT. Je n’ai jamais été tant fan de ces mash-ups funk/rap à la Boni Suba ou New Apple Taste, deux formations talentueuses techniquement, mais qui n’ont jamais pu s’affranchir d’un son cégépien.

KJT ne m’a pas convaincu du contraire, mais il a livré une prestation honnête et authentique. En prime, il a entonné avec la foule le refrain de Saint-Roch d’Alaclair Ensemble avant que’out of the blue, son bassiste n’empoigne le micro pour rapper les couplets. Un moment inattendu et assez efficace.

Au moment de quitter la scène, KJT a remercié la foule avant de l’inviter à accueillir « La Caravane ». Oups.

La Carabine a repris la balle au bond à son arrivée sur scène remerciant KCLMNOP pour sa première partie! C’était de bonne guerre!

Dom Polski et Fillion, tous deux debout devant leur pied de micro, ont livré de manière plus que convaincante les pièces de Chasser ses démons, solide premier LP du duo. Accompagné d’un DJ et d’un batteur les gars ont interprété Billy The Kid, Cadenas en U et autres Love Hate avec une énergie punk témoignant à la fois une colère intérieure et une grande sincérité.

Sur le plan du son et de la livraison, c’était tout à fait au-delà des attentes et c’est vraiment en concert que la musique de La Carabine prend tout son sens.

Si vous ne connaissez pas, essayez d’écouter Cadenas en U sans l’avoir dans la tête pendant une semaine. Prometteur, il est ce duo de MC.

 
 

Déjà vers la fin du set de La Carabine, on a pu apercevoir à l’entrée du bar Ogden et Maybe, le premier serrant des mains, le second se déhanchant tout bonnement, avec son sac en bandoulière.

La rumeur de leur arrivée s’est rapidement répandue et dès la fin du set de La Carabine, la pièce a commencé à se remplir sérieusement, annonçant le début imminent du spectacle de la bande de minces.

Et ça s’est fait vite, laissant à peine à quelques comparses le temps d’une proverbiale tournée de shooters, Robert, Wats et Tiestostérone étant en position pour brizâsser.

Après les présentations d’usage, le discours d’ouverture de Bobby Nel, président d’la République libre du Bas-Canada et une entrée en matière avec Argent Légal, le trio a fait sauter le toit une première fois avec Sri Lanka.

Y’a pas à dire, on était relax tantôt, mais Bobby a cassé l’ambiance et ce n’était pas parce qu’il était tanné de pas manger d’viande. Je dis ça de même!

J’ai vu plusieurs fois Alaclair Ensemble en concert et j’ai toujours été fasciné par leur présence scénique à six. Mais à six personnalités, six personnages sur le stage ça fait des grosses soirées si on veut tout assimiler ce qui s’y passe.

Avec Rednext, c’est du gros condensé avec Robert et Wats, les deux plus survoltés MC du sextuor. Leur présence et leur complicité ne fait aucun doute et entraînent dans leur sillage les spectateurs, même les plus frileux. Tsé ceux du type « pieds dans l’béton ». Même eux se trémoussaient sous les rythmes de Tiestostérone et se rapportaient aux enseignements de Robert et Wats.

Il faut dire que le trio a tout un arsenal de hits pour que ça vire su’l top. 40K, Danse avec Ogden, Baby Body, Passerelle, Clip Avec Baz : l’intention dance, le clin d’œil street et le gangsta’ d’la classe moyenne, tout y est pour qu’on laisse nos soucis au vestiaire et qu’on Get Lit.

Les gars ont même interprété Menaces de mâle, entendu sur leur récent album de remixes. Un incontournable jam. Bref, personne n’a été déçu de ne pas avoir vu d’panda.

« Rednext Level va vous faire faire d’la vitesse, on va privilégier une formation en V pour en prendre un maximum » annonçait Robert Nelson. Vu la proximité de la Source de la Martinière avec le Centre Vidéotron, je nous aurais bien vu faire de la drag dans l’parking du mausolée à PKP avec Wats, Tiestostérone et el’ Président Bobby célébrant la vitesse et l’Bas-Canada pour finir la soirée.

Dommage, ça aurait fait un bon clip avec Baz! Mais sinon, meilleure soirée.

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