Pop Montréal Jour 5: le compte-rendu de S. Deslauriers
Ça y’est. Je me suis rendu sain et sauf, avec mon corps un peu fatigué et mes oreilles en chou-fleur, à la cinquième et dernière soirée de Pop Montréal. Je dis «je», car Mademoiselle Rouge a contracté un vilain rhume qui l’a contrainte à annuler sa présence au Divan Orange. Je me suis donc déplacé en mode esseulé afin d’aller voir trois groupes méconnus de votre vieux vadrouilleur: Fake Limbs de Chicago, Heat de Montréal et Bully de Nashville.
Et la séance de dessuintage d’oreilles a débuté avec Fake Limbs et son tonitruant chanteur qui a arpenté de long en large le Divan Orange au grand complet. Une véritable bête de scène que l’on pourrait comparer à Garou… Sans blague, ceux qui connaissent la mythique formation (originaire de Chicago elle aussi) Jesus Lizard ne seront pas dupes: Fake Limbs a énormément à voir avec la bande à David Yow. Disons que l’influence est majeure. Rien de bien préjudiciable me direz-vous, car il se fait franchement bien pire comme ascendant, mais je préférais vous le faire savoir afin que vous soyez bien au fait qu’avant Fake Limbs, ce rock nerveux, lourd et dissonant, dynamisé par une voix sourde et décapante, avait déjà été créé. Néanmoins, une excellente prestation.
[youtube]https://youtu.be/yuaKHVC-1Mw[/youtube]
C’est le quatuor post-punk/shoegazien montréalais Heat qui avait l’honneur de fouler la scène après Fake Limbs. Après un début hésitant qui m’a laissé quelque peu perplexe, le groupe a pris rapidement confiance et cette mixture de Swervedriver (dans ses moments plus posés), de Ride et de Lush (les guitares arpégées entre autres) est venue, lentement, mais sûrement, me séduire. Le collaborateur Francis Berthelot aurait assurément fait un meilleur descriptif de la musique de Heat que moi, mais une chose est sûre, la formation sait créer des chansons juste assez accessibles pour envoûter l’amateur de rock mélodique tout en conservant un certain mordant dans le son. Belle découverte!
[youtube]https://youtu.be/UgkbGNeZDyM[/youtube]
Et mon éPOPée (pour paraphraser l’acolyte LP Labrèche) s’est terminé avec tout ce qui s’est fait de mieux dans le rock alternatif des années 90, mais dans le même band: Bully. Menée par une chanteuse aussi suave, hargneuse que criarde, Alicia Bognanno, ce quatuor sonne comme un alliage parfait de Hole, Nirvana, Pavement, Veruca Salt (les moments harmonieux) et Weezer. À l’écoute de la musique de Bully, on pense également aux contemporains Hop Along et Speedy Ortiz, mais avec un je-ne-sais-quoi de plus cru et de plus assumé. Paru l’été dernier, je vous parlerai de leur plus récent album Feels Like en critique/rattrapage quelque part au mois de novembre. Ça en vaut vraiment la peine! Mon coup de cœur de cette soirée.
[youtube]https://youtu.be/Z3JQ4tqGGz0[/youtube]
Voilà qui termine ce périple musical dur pour le corps, mais ô combien libérateur pour l’âme et l’esprit. Je tiens à remercier LP Labrèche pour son travail exceptionnel… et Pop Montréal pour le plein de découvertes.
On a également besogné tout le week-end avec un petit bijou de microphone, le MV88 (qui se branche aisément dans le connecteur Lightning® iPhone) qui nous a permis d’effectuer des captations sonores de qualité, vous permettant (du moins, je l’espère) d’apprécier un peu plus notre couverture de Pop Montréal. On s’est couché tard et levé tôt, mais ça en valait le coup!
Coups de coeur: Mikal Cronin, OBN IIIs, Viet Cong, Crosss et Bully