Critiques

Speedy Ortiz

Foil Deer

  • Carpark Records
  • 2015
  • 42 minutes
8
Le meilleur de lca

Speedy OrtizParmi les albums qui étaient attendus ce printemps, on retrouve la nouvelle offrande de Speedy Ortiz. Après un Major Arcana qui avait été bien reçu et un maxi très appréciable titré Real Hair, on retrouve la formation de Northampton qui a subi quelques petites transformations. Tout d’abord, il y a eu un changement de personnel puisque Matt Robidoux a quitté la formation au cours de l’année 2014 et a été remplacé par Devin McKnight qui officiait dans Grass Is Green, un autre groupe du Massachusetts.

Foil Deer est un excellent album de rock qui mélange influences garage et grunge tout en faisant les choses à la manière Speedy Ortiz, ce qui veut dire avec une bonne couche de Sadie Dupuis. La jeune femme prend la place qui lui revient et l’habite à merveille sur ce nouvel opus. La formation américaine nous envoie des pièces bien construites, aux riffs accrocheurs, à la mélancolie parfois pesante et à la musique finement fignolée.

Speedy Ortiz n’avait jamais passé autant de temps en studio pour un album et ça s’entend sur Foil Deer. On le remarque dans les nuances bruyantes d’Homonovous ou encore sur la ronde et accrocheuse Puffer. Là où le groupe aurait pu faire l’erreur d’adopter une esthétique plus léchée avec le temps supplémentaire passé en studio, ils ont plutôt opté pour ce même vieux son qui est moins précis, mais drôlement plus riche.

De plus, il est difficile de parler de Foil Deer sans parler de féminisme. Sadie Dupuis est un exemple de femme confiante, assurée et solide comme le rock! Ça transparaît dans ses paroles et dans Raising The Skate elle y va d’un: «I’m not bossy, I’m the boss/Shooter, not the shot (..) I’m chief, not the overthrown/Captain, not a crony». En entrevue, elle a aussi parlé de la pièce My Dead Girl: «La pièce est passée d’une ode à l’indépendance féminine à un chant sur la notion déprimante qui vient avec: qu’il faut constamment être sur nos gardes contre la violence et le harcèlement. Et c’est un résultat direct de la culture du viol».

Outre tout cela, Speedy Ortiz a fait sa réputation grâce aux mélodies garage foutrement bien construites et le groupe nous gâte encore une fois sur Foil Deer. On retrouve l’intoxicante Ginger, l’entraînante The Graduates et la vaporeuse Mister Difficult.

Speedy Ortiz ne s’est pas trompé avec ce nouvel opus et Foil Deer est un digne successeur à Major Arcana. Le groupe fait partie des groupes rock/garage parmi les plus intéressants sur le marché et vous devriez y glisser une oreille si vous aimez ce qui flirte avec l’alternatif.

Ma note: 8/10

Speedy Ortiz
Foil Deer
Carpark Records
42 minutes

http://speedyortiz.com/

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