Concerts

Festival de la chanson de Tadoussac 2023 – Jour 2: Chloé Sainte-Marie, Peanut Butter Sunday, Zouz, Valaire et les Hôtesses d’Hilaire

Malgré une fin de semaine qui s’annonçait pluvieuse, le soleil s’est pointé pour la deuxième journée du Festival de la chanson de Tadoussac. L’occasion de profiter de la vue et de passer un peu de temps à marcher et à rencontrer des gens en attendant les spectacles. L’occasion, de (re)découvrir notre beau territoire.

Chloé Sainte-Marie

Crédit photo: Philippe Ruel

Parlant de territoire, on le sentait au moment de notre entrevue avec elle en début de semaine, mais Chloé Sainte-Marie avait préparé un spectacle qui prenait beaucoup de sens dans le village de Tadoussac. Accompagnée de Catherine Le Saulnier, Guillaume Bourque et Yves Desrosiers, celle qui se fait le porte-voix des poètes de l’Amérique semblait autant excitée qu’émue de revoir le public de la Côte-Nord. Chaque spectacle de Chloé Sainte-Marie est différent, car il s’agit toujours d’un concept. Celui-ci étant articulé sur les pièces de son dernier disque Maudit Silence, c’était l’occasion de présenter les voix qui luttent pour ne pas s’éteindre sur la grandeur du continent. Des poèmes en créole de son ami James Noël aux textes en français de Jack Kerouac ou Louis Riel en passant par une composition de Nancy Huston, le spectacle se voulait un tour d’horizon de l’histoire américaine.

En début de spectacle, Sainte-Marie a posé la question suivante: « Comment une langue peut-elle survivre si on refuse de lui faire l’amour à travers ses phonèmes? » Ceci résumait bien l’heure et demie qui allait suivre.

Peanut Butter Sunday

Crédit photo: Chloé Gagné

Changement de registre après une marche le long du fleuve pour se diriger à la Microbrasserie pour voir les punks de Peanut Butter Sunday. L’occasion de se dire qu’eux aussi font l’amour à leur langue d’une certaine manière. Dignes héritiers de tous ces groupes avec un le mot day, de Sunny Day Real Estate à Green Day, le quatuor était en feu dans la petite salle qui débordait de fans prêts à en découdre. Il a suffi d’un seul accord de guitare pour encourager les gens à sauter. Après des encouragements de Michael Saulnier, les mosh-pits ont également commencé rapidement. Le groupe semblait ravi de l’énergie du public en admirant le «cardio on point» des gens de Tadoussac. On a eu droit à une chanson inédite jouée pour la première fois sur scène (probablement qu’elle s’appellera «Fatigué») et aux morceaux de leur plus récent EP.

Une salle minuscule avec des plafonds bas, ça ne décourage pas les punks. Durant Howard on a même eu droit à des tentatives de crowd surfing. Concluant son concert avec Soleil, le groupe a mis tout le monde dans sa poche avant de revenir en rappel interpréter de manière improvisée All the small things. Parfait!

Zouz

Crédit photo: Philippe Ruel

On continue dans le rock avec Zouz. Sur une scène inondée de fumée, le groupe présentait les pièces de l’excellent Vertiges sorti durant la pandémie. Le public arrivait clairement conquis d’avance. Ça sautait, ça chantait et ça essayait de compétitionner la boucane de la scène avec les moyens du bord. Le son à mi-chemin entre indie et stoner rock fait vraiment la personnalité de la formation. Le talent des musiciens n’est pas à remettre en question non plus. Même s’ils sont excellents sur disque, c’est en live que leurs compositions prennent tout leur sens et les gens réunis à Tadoussac seront d’accord.

Valaire

Crédit photo: Chloé Gagné

Les concerts de Valaire sont toujours une fête. Virtuoses qui ne se prennent pas au sérieux, les membres du groupe sont tous, à différents niveaux, des bêtes de scène. Présentant un spectacle ininterrompu qui survolait plusieurs moments de leur carrière, ils se sont permis de remixer et retravailler un grand nombre de leurs pièces. C’est le petit dernier Jazz Futon qui était la vedette, mais le groupe a quand même souhaité flatter ses fans des débuts. Luis Clavis l’a scandé haut et fort en début de spectacle: Tadou est un lieu important dans l’histoire du groupe et ils ont la mémoire longue.

Accompagné par Alan Prater qui rend tout ce qui se passe sur scène immédiatement plus cool, les musiciens s’amusaient clairement avec leur mise en scène qui passait de mouvements de danse chorégraphiés en mode boys band à des interludes de piano émouvants. Valaire a également souhaité rendre hommage à Karim Ouellet en lui dédiant un nouvel arrangement plus doux de l’Amour est un monstre. Le public particulièrement réceptif a également pu s’époumoner sur By my side qui s’est étirée de la meilleure manière possible. Du grand Valaire comme on l’aime!

Les Hôtesses d’Hilaire

Se laissant désirer avant d’envahir le sous-sol de l’église, les Hôtesses avaient compris leur mandat et s’étaient préparés en conséquence. Les musiciens se sont présentés sur scène avec des cols romains avant d’appeler Serge Brideau à venir les rejoindre pour répandre la bonne parole. Ce dernier, déguisé en pape, s’est empressé de bénir la foule en entamant une version rebaptisée de Washed up rock band.

On est les Hôtesses d’Hilaire,
On aime le vin et la prière,
On est un christian rock band

La mise en scène ne s’est pas arrêtée là avec les multiples interventions de Brideau qui ne quittait pas son rôle et introduisait les chansons comme un curé sermonnant ses ouailles. On a varié les plaisirs avec des pièces de Viens avec moi (Post ta shit et All in the bus), de Pas l’temps de niaiser (Safe to say, This is my pencil) en plus des classiques du groupe. La meilleure manière de clore une deuxième journée remplie au Festival de la chanson de Tadoussac.

Crédit photo: Couverture : Philippe Ruel

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