Concerts

POP Montréal 2017 : Soirée du 14 septembre #2

Pour cette deuxième soirée, j’allais au Rialto pour Doldrums et le groupe torontois Austra.

Doldrums

Doldrums était de passage au magnifique théâtre Rialto hier. De leur concert on retenait principalement deux choses : premièrement, le groupe sur scène ne fait pas de faveurs au groupe studio, et l’acoustique du Rialto est tout sauf prête à accueillir une aussi mauvaise sonorisation de musique électronique. Le concert peut être résumé sans trop d’exagération par une overdose de fréquences basses et une carence fatale en clarté. On aurait dit que le
concert se déroulait sous l’eau.

Le groupe est formé d’un guitariste qu’on n’a pas entendu du spectacle, d’une percussionniste et d’un chanteur – DJ. On entendait quand même la voix du chanteur (et dans ce sens, tout allait bien), et quand on se rapprochait de la scène on décelait les coups de cymbales et de floor tom de la percussionniste, qui pourtant ne ménageait pas son énergie. Tristement, une fois rapprochés, on voyait bien que, à l’image du guitariste, cette dernière ne servait guère plus qu’à être sur la scène. Non seulement son jeu ne complémentait en rien la musique, mais ses quelques coups discernables étaient plus fréquemment qu’autrement loin d’être synchronisé avec le drum machine. Une chance, à bien y repenser, qu’il prenait toute la place. Je ne serais pas prêt à dire que le spectacle était mauvais, parce que le chanteur avait une énergie symbiotique avec la musique, mais surtout parce que pour émettre une telle opinion je dois d’abord comprendre ce que j’entends, et je n’ai rien capté de clair.

Austra

Austra les suivait de près avec leur esthétique rétrofuturiste assez intéressante à intégrer dans la grandiose salle. Leur performance est terriblement solide; leur gros 4/4 disco-ish sonnait la tonne (malgré que le son soit encore assez médiocre, quoique beaucoup mieux que pendant Doldrums), mais c’est vraiment la chanteuse qui met les points sur les « i ». Sa voix perçante était juste jusque dans ses plus vertigineux falsettos et percutante à souhait. Tout comme en studio, elle procurait aux gros synthés et aux encore plus gros rythmes une dimension presque opératique poussée parfois jusqu’au scream. C’est par moments aussi impressionnant que musicalement jouissif.

Le groupe nous a joué en majorité des pièces tirées de leur dernier album. La musique certes nous marque d’un considérable manque de diversité compositionnelle avant longtemps, mais pour une raison obscure, le tout ne paraît pas si redondant – du moins pas aussi rapidement qu’en studio. La section rythmique est assez solide, mais sans plus. Je pense surtout à la batteuse quand je dis qu’il y avait par-ci par-là quelques instabilités rythmiques, et ce malgré le click track qui réunissait les quatre musiciens. Oui, la performance en tant qu’entité est solide, mais c’est beaucoup une question d’addition de bons coups chorégraphiques – enchaînement des pièces, cohérence de l’énergie des musiciens, éclairage, présence scénique de la chanteuse, etc. On voit qu’ils ont du plaisir ensemble, et ce autant dans leur figure que dans leur musique. Pour quelqu’un qui aime leur œuvre studio, c’est une solide performance.

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