Andre Papanicolaou
Strange Nights
- Spectra Musique
- 2015
- 47 minutes
Andre Papanicolaou, le songwriter, sitedemo.caucteur, guitariste de studio et de tournée (Vincent Vallières, Daran, Pascale Picard Band, etc.) fait paraître cette semaine son deuxième album titré Strange Nights. En 2013, Papanicolaou avait attiré l’attention avec un solide première offrande: Into The Woods, Out Of The Woods. Cette fois-ci, l’armada qui accompagne l’artiste est constituée de Brad Barr (The Barr Brothers) à la coréalisation, Simon Blouin à la batterie, Ben Morier à la basse ainsi que l’incontournable Ghyslain-Luc Lavigne à la prise de son et au mixage.
Si vous êtes fanatiques de rock classique made in USA à la Ryan Adams, conjugué aux atmosphères un tantinet The War On Drugs (en moins «poteux», il va sans dire) vous serez séduits par le travail du musicien. Papanicolaou nous offre des chansons douces-amères, homogènes et juste assez accessibles portant sur la famille, l’insuccès relationnel ainsi que les hauts et les bas de la vie de jeune adulte. Ce Strange Nights se catégorise dans la catégorie folk rock aux accents pop, mais cette classification ne constitue en rien un frein à l’appréciation de ce disque.
On a affaire un musicien fort compétant et à une équipe qui en connaît passablement sur l’art de concevoir un disque. Ça sonne magnifiquement bien, les arrangements sont minutieusement soupesés et ne viennent jamais écraser les compositions de Papanicolaou. Seul ombre au tableau? On dénote un manque d’intensité au niveau de l’interprétation et une certaine redondance au niveau mélodique, mais musicalement plus on enfile les écoutes, plus on est séduit par cet «americana/classic rock» totalement maîtrisé et moderne.
La grande force de ce Strange Nights réside dans le jeu de guitare sans esbroufe inutile, subtil et astucieux de Papanicolaou. On comprend mieux à l’écoute de cette conception sonore pourquoi l’homme est l’un des instrumentistes les plus recherchés et appréciés sur le territoire québécois. Papanicolaou dompte sa panoplie d’effets comme un gourou, entre autres, sur la conclusion de Disposable qui fait penser à l’univers musical sitedemo.caigué par Adam Granduciel (The War On Drugs).
Andre Papanicolaou propose plusieurs morceaux de luxe que l’aficionado du genre saura apprécier à sa juste valeur. On pense au petit penchant Tom Petty évoqué sur Never Let The Truth, à Nothing Like A Hard Time qui constitue un alliage folk parfait entre Ryan Adams et les Barr Brothers, à la balade intimiste For A While ainsi qu’au rock carré qui met les guitares à l’avant-plan intitulé We Can’t Start We Can’t Stop; ritournelle qui prouve hors de tout doute le grand talent guitaristique de Papanicolaou.
N’eût été ces minuscules incartades vocales, ce Strange Nights aurait pu obtenir une note plus accentuée. Cela dit, ce deuxième chapitre est réussi et vient asseoir la crédibilité artistique d’Andre Papanicolaou. On va le suivre de très près, car il est bien possible qu’il nous gratifie d’un grand disque dans un avenir rapproché.
Ma note: 7/10
Andre Papanicolaou
Strange Nights
Spectra Musique
47 minutes
http://www.andrepapanicolaou.com
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