The Dirty Nil
Higher Power
C’est en 2006 que la formation The Dirty Nil a vu le jour lorsque trois adolescents fréquentant la même école secondaire, à Dundas, pas très loin d’Hamilton en Ontario, ont décidé de s’unir pour former un band punk.
Maintenant devenus des hommes dans la vingtaine, Luke Bentham, David Nardi et Kyle Fisher ont lancé il y a un an, plus précisément le 26 février 2016, leur premier album en carrière. Il est judicieusement intitulé Higher Power. Disons que l’énergie et la fougue que l’on retrouve sur cette galette punk tendent à donner raison au titre choisi.
De nos jours, avec tous les sous-genres de musique punk existants, le public est devenu beaucoup plus varié et par le fait même, moins homogène qu’à une certaine époque. Voilà pourquoi le terme « musique punk » me semble plus galvaudé que jamais… et qu’il me tombe parfois royalement sur les nerfs. Cela dit, je ne peux décrire la musique de The Dirty Nil comme étant du blues ou du hip-hop, ce serait un grossier mensonge digne de Donald Trump, ce grand toupet orangé qui semble détenir la vérité absolue; un spécialiste des « faits alternatifs ».
Ce serait aussi une fausseté d’affirmer que la formation canadienne vise le public qui écoute le pop-punk bonbon/soporifique de Simple Plan. Bien qu’elles soient parfois bruyantes et enragées, ce serait également une tromperie que de faire croire que les chansons de The Dirty Nil sont aussi assourdissantes que celles des anglais Blacklisters ou Pulled Apart By Horses.
Alors où se situe exactement le punk de The Dirty Nil dans tout ça? Je dirais qu’il se rapproche davantage de la musique de groupes tels que Greys, Titus Andronicus, Fidlar et Meat Wave. À noter que certains riffs ou sonorités peuvent facilement rappeler certaines excellentes formations des années 90. Je pense entre autres à Handsome, Quicksand, Seaweed et Nirvana.
Avec son énergie débordante et ses mélodies qui savent captiver l’attention, Higher Power devient vite une invitation au péché sonore. Effectivement, l’offrande de dix chansons, pour un court total de 27 minutes, incite fortement à mettre le volume à fond de train et de faire du « air guitar ». S’il y a un seul bémol à ce disque, c’est sa trop courte durée. Au moins, ça ne donne absolument pas le temps à l’auditeur de s’ennuyer et ça permet de n’y retrouver aucune chanson moche dans le lot.
La collaboration entre les trois membres est bien plus qu’une simple addition de talents et de vieilles amitiés, mais bien une vraie alchimie musicale construite au fil des ans, et ça s’entend de la première à la dernière seconde.
Bien que la formation ne compte que quelques maxis à son actif, Higher Power représente pour l’instant que leur seul album officiel au compteur. En espérant que la guigne du deuxième disque ne leur tombe pas dessus comme bien d’autres groupes qui mélangent le punk et le grunge. Disons que pour le moment le futur semble brillant pour The Dirty Nil, ce qui est tout le contraire de la politique internationale actuelle.
The Dirty Nil
Higher Power
Dine Alone Records
27 minutes
Paru en 2016
Liste des chansons :
1. No Weaknesses
2. Zombie Eyed
3. Wrestle Yü To Hüsker Dü
4. Lowlives
5. Friends In The Sky
6. Violent Hands
7. Know Your Rodent
8. Fugue State
9. Bruto Bloody Bruto
10. Helium Dreamer
11. Bury Me At The Rodeo