Critiques

Totalement Sublime

Parhélie

  • Bonbonbon
  • 2024
  • 38 minutes
7

Totalement Sublime y va d’une proposition audacieuse en ce début d’année 2024 en faisant paraitre un album en deux volets. Après la sortie d’Albédo en février dernier, la formation constituée des multiinstrumentistes Marc-Antoine Barbier (Choses Sauvages), Élie Raymond (Foreign Diplomats, Frais Dispo), auxquels s’est ajouté dernièrement Thomas Bruneau Faubert (Foreign Diplomats, Frais Dispo), met en ligne en avril le deuxième volet de cet ambitieux projet intitulé Parhélie.

Issue des mêmes performances improvisées devant public qu’Albédo (consultez notre critique d’Albédo pour en savoir plus), Parhélie s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur, mais développe en même temps une identité propre. Si le premier volet du projet laissait de la lumière filtrer au travers du voile de mélancolie qui s’étend sur la musique de Totalement Sublime, Parhélie s’affirme comme la face sombre du projet, moins pop, plus ambiant et plus expérimental.

Comme son prédécesseur, l’album démarre en trombe avec une proposition très rythmée intitulée La montagne secrète et l’artéfact. Les mélodies pop qui abondent sur Albédo laissent ici la place à des sons percussifs rocailleux contrastant avec de longues notes de synthétiseur. On plonge ainsi dans un univers un peu glauque, qui rappelle Jon Hopkins, période Immunity.

Ce départ coup de poing ne donne toutefois pas le ton, car Parhélie se veut généralement dépouillé. Cela est particulièrement vrai sur I-IV, second morceau de l’album, où dominent des accords de guitare joués presque sans tempo, ou encore sur RTPC, pièce qui s’articule autour de deux pistes de saxophones superposées, jouées presque sans accompagnement.

La force de Parhélie réside toutefois dans ses moments où les mélodies reviennent en force. Le dépouillement dans les arrangements et l’interprétation retenue d’Élie Raymond permettent une impression de proximité, voire d’intimité, qui se charge même parfois de sensualité. Cela est notamment le cas sur Des joies partout. Le refrain va comme suit :

L’eau roule dans ses contraires
S’agite solitaire
Puisqu’elle compte ses semblables
Sur les doigts de sa main

Des joies partout

Comme sur Albédo, la thématique environnementale reste ainsi omniprésente sur Parhélie. Cela est particulièrement évident dans les textes de Dominique Rivard, autrice et artiste multidisciplinaire, qui a prêté sa plume au projet, mais pas seulement.

Entre expérimentation et dépouillement, entre intimité et sensualité, on a l’impression de pousser un peu plus loin la contemplation déjà présente sur Albédo, jusqu’à un peu faire corps avec la nature. Parhélie complète ainsi admirablement bien le parcours débuté sur Albédo.

Si la formule s’avère moins efficace lorsqu’elle verse dans le kitsch, comme c’est le cas sur Le plancton, les pics enneigés du Groenland et les tropiques, au final, l’ensemble du projet s’avère d’une grande force conceptuelle. Portée par de très belles mélodies et des textures sonores originales, il se démarque par son éclectisme où se mélangent musique atmosphérique, expérimentation sonore, mélodies pop et même quelques bribes de techno.

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