Critiques

Tim Presley

The Wink

  • Drag City
  • 2016
  • 36 minutes
7

Tim PresleyWhite Fence est le pseudonyme sous lequel habituellement se camoufle l’auteur-compositeur-interprète Tim Presley. J’avais critiqué les deux dernières parutions du bonhomme: For The Recently Found Innocent (2014) et Cyclops Reap (2013). Presley est reconnu pour sa sitedemo.cauctivité hors du commun comme en témoigne sa discographie foisonnante. Curieusement, le créateur a pris une pause de plus de deux ans avant de faire paraître la semaine dernière The Wink. Je classe normalement la musique du songwriter dans une sorte de rock psychédélique assez brumeux, comme si The Brian Jonestown Massacre s’accouplait avec les Stones et les Who.

Malgré ce minuscule hiatus, Presley a été actif au sein de divers projets musicaux, entre autres avec DRINKS, groupe mené par la Galloise d’origine Cate Le Bon… et réalisatrice attitrée de ce The Wink. Presley avait accumulé une tonne de démos disparates et grâce à cette relation qui s’est développée avec Le Bon, les deux musiciens se sont enfermés en studio jouant de tous les instruments. Une orgie de pistes a été colligée et Presley a remis le polissage final de ses chansons entre les mains de Le Bon. Belle prise de risque.

Ça donne quoi? Ça donne un disque nettement moins embrouillé qu’à l’accoutumée. The Wink est le disque de Presley le plus minimaliste qu’il a conçu jusqu’à présent. On y retrouve des moments bizarroïdes un peu inutiles comme ER, mais en contrepartie Presley nous offre de petits bijoux bien ramassés comme l’excellente pièce titre.

Presley sort clairement de sa zone de confort sans perdre son identité. Ça demeure bel et bien un album de rock psychédélique, mais notre homme s’assume pleinement. La réalisation est limpide, la voix de Presley n’est pas noyée dans un tsunami d’effets, les guitares évoquent parfois Television ou encore les Strokes et les quelques éléments électros font correctement le travail.

Cela dit, je crois que cette création se veut une habile transition en vue d’une sitedemo.cauction encore plus intéressante lors de la prochaine aventure. Si Presley peut peaufiner encore plus l’aspect mélodique de ses chansons, on pourrait assister prochainement à l’avènement d’un disque plus «focusé»… car on ressent pleinement le désir de l’artiste d’aller à l’essentiel sur The Wink, mais ce n’est pas toujours réussi. Parmi les bons moments, j’ai noté le petit côté «velvet» dans Solitude Cola, le penchant glam rock dans Long Bow et l’utilisation du clavecin dans Kerouac.

The Wink demeure un album étrange et un peu assis entre deux chaises, mais je salue l’intention et la prise de risque de Tim Presley. Ce n’est pas encore complètement abouti, mais si l’artiste persiste, on pourrait se retrouver sous peu avec un fichu de bon disque dans les oreilles.

Ma note: 7/10

Tim Presley
The Wink
Drag City
36 minutes

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