Critiques

Hélène Barbier

Have You Met Elliott?

  • Michel Records
  • 2019
  • 27 minutes
6,5

Hélène Barbier fait partie de la scène montréalaise depuis son arrivée dans la métropole en 2012. D’abord avec Moss Lime, puis avec Phern qui ont proposé du post-punk lo-fi qui n’était pas piqué des vers. De ces groupes, Hélène Barbier a émergé et continue de faire son petit bonhomme de chemin dans le paysage musical.

Have You Met Elliott? propose des chansons qui utilisent les constructions musicales pop, mais en les passant dans le tordeur du slacker rock et du post-punk minimaliste. Ce premier album d’Hélène Barbier n’est pas reposant, même si ses sonorités ne sont jamais agressantes. La tension provient plus de l’esthétique sonore générale où le relâchement est roi. Il est difficile d’avoir l’air si relâché et qu’en fait ça soit assez resserré.

Point de vue des mélodies, Where Is the Dog? est bon exemple de ce qui prime sur Have You Met Elliot?. C’est accrocheur, la guitare nous parle presque, alors que la section rythmique est plutôt lente. On passe à travers de bons moments musicaux qui entrecoupent les moments chantés. Au niveau des paroles, Barbier affectionne les répétitions exhaustives qui apportent un certain effet psychédélique. Il n’y a pas que sur cette chanson qu’elle utilise le procédé. Elle le fait aussi sur She Is A Bully. On y entend même des violons et une mélodie qui laisse perplexe. Est-ce qu’elle est douce ou non? Difficile à dire.

Country Club fait partie des pièces qui sont plus fournies musicalement parlant avec un rythme entraînant qui fonce comme un train. I Forgot sort ce que Barbier a de groove dans les doigts alors que sa voix s’y glisse facilement et efficacement. Wide pour sa part est peut-être la pièce qui marque le plus par ses variantes intéressantes.

Dans son ensemble, les pièces de l’album nous donnent un sentiment de chantier. On a parfois l’impression d’être face à des idées qui n’ont pas été portées au bout de ce qu’elles peuvent donner. Country Club est un bon exemple alors que la répétition est là et qu’on sent plus Barbier qui s’essoufle qu’une force de frappe réellement calculée. Musicalement, on reste souvent dans les mêmes couleurs et le même ton. Un peu plus de variantes auraient sans doute rajouté de la couleur à l’album.

Ça demeure un premier effort bien intéressant de la Montréalaise qui continue de créer avec une régularité sans failles. Quel sera le prochain projet d’Hélène Barbier? Difficile de le dire, mais il y aura certainement du post-punk et du lo-fi dans tout ça.

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