Critiques

Clark

Death Peak

  • Warp Records
  • 2017
  • 43 minutes
9
Le meilleur de lca

Clark, comme dans le britannique Christopher Stephen Clark, nous épate depuis le début de sa carrière musicale avec une approche du courant IDM qui se renouvelle (presque) à chaque album. On s’entend, il y en a eu des meilleurs que d’autres. Comme sa bombe homonyme publiée en 2014, greffée à ma liste d’écoute jusqu’à ce qu’Andy Stott réussissent enfin à la déloger deux semaines plus tard avec son sublime Faith in Strangers. Depuis il y a eu The Last Panthers (2016), sa première trame sonore de série télévisée, projet réussi, mais un peu discret à côté de son travail habituel. Heureusement, le compositeur est de retour cette année avec Death Peak, une autre bombe qui joue à merveille avec l’anticipation, et qui prend le temps de planer dans les nuages avant de tomber sur la piste de danse.

Spring But Dark ouvre sur un chœur échantillonné et des pulsions synthétiques cuivrées par l’effet de réverbération. Butterfly Prowler prend d’assaut la piste avec son arpège au clavier enveloppé par une succession de boucles rythmiques dont la combinaison change aux quatre mesures; légèrement prévisible, mais très satisfaisant. Peak Magnetic reprend l’arpège central entouré de boucles mélodiques, d’abord en introduction ambiante et ensuite en hymne house jusqu’au point où tout le monde lève les bras dans les airs pour toucher à la lumière.

Boom! Le début de Hoova explose dans les haut-parleurs avec son gros rythme, sa toile de cliquetis et un son de synthé qui se plaint comme un ogre numérique. La mitraillette techno industrielle fait sourire avec sa séquence 90s, mais on pardonne rendu au bridge, qui reprend la ligne mélodique de Peak Magnetic pour la terminer plus doucement. Slap Drones ouvre sur une base house avec une teinte tropicale, genre Îles Baléares. La palette sonore est bien colorée et passe du techno à l’industriel naturellement en prenant le temps de faire taper du pied. Le clavecin d’Aftermath surprend au début, le déploiement harmonique nous ramène dans un paysage nordique avec la neige qui tombe et le soleil qui se couche, rideaux.

Catastrophe Anthem continue dans la trame sonore avec un rythme ralenti et une structure mélodique qui rappelle un classique de The Cure. Le chœur d’enfants élève ça au niveau de la communion céleste, en contraste au synthé sursaturé, et explose finalement sur des accords de claviers distorsionnés. Living Fantasy amène la scène suivante, comme une variation du thème musical formé de nouvelles boucles et arpèges. Un U.K. assure la suite de façon tribale, et passe à une séquence atmosphérique quelque part entre Giorgio Moroder et Vangelis tout en conservant le kick du début. Le crescendo harmonique se volatilise rendu au passage expérimental, qui gronde comme un rave dissout dans du acid, fondu dans une chaudière industrielle. La ligne mélodique revient lentement pour terminer en harmonie.

J’avoue être un grand fan de la musique clarkienne, et Death Peak renouvelle cette appréciation encore une fois. J’ai le sourire collé au visage et des frissons durant certains passages tellement l’album est bien monté. La constance dans les changements aux quatre mesures parait parfois un peu trop, mais la somme va bien au-delà de ce détail. Clark a su tirer profit de The Last Panthers pour apporter un côté introspectif à ses nouvelles pièces, qui oscillent entre la communion tribale dans un party rave et la communion solitaire quelque part en randonnée dans un décor nordique. Bravo.

Ma note: 9/10

Clark
Death Peak
Warp
43 minutes

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