Récapitulatif de mes 24 premières heures au Festival en chanson de Tadoussac, où l’air, les sourires et la musique du Fjord ont comblé mes sens.

Gab Paquet : Des frissons d’émotion jusque dans le chag’

Je ne peux plus camoufler mon amour inconditionnel pour la «perfection faite homme». Son tout récent album pop-rock-world kitsch La Force d’Éros, paru en février, a été la lumière qui m’a guidée lors de cette pandémie hivernale. Alors on peut dire que le concert de Gab Paquet était certainement LE moment que je ne voulais pas rater de cette 37e édition. Comble de mon bonheur, c’est avec lui que j’ai eu la chance de débuter mon festival.

Gracieuseté de la chanteuse des Deuxluxes, la bande à Paquet portait capes, toges et habits plus sexy et colorés que jamais. Sont entré.es tour à tour Odile Marmet-Rochefort (claviers, voix sublime), Alexis Goulet-Bouchard (aux solos de guitare endiablés), Jean-Etienne Collin-Marcoux (batterie et choeurs très masculins) et Cédric Martel (basse et cigarettes) pour garnir l’autel à Éros de divers objets de culte. Frissonnant d’émotion «jusque dans le chag’», le chanteur de charme a enfilé toutes les chansons de La Force d’Éros en ponctuant sa prestation de bons vieux classiques comme Santa Barbara et Coach de vie, Casio, pad et moustaches ainsi que Consommations. Exprimant une fois de plus sa reconnaissance envers la foule rassemblée pour lui, il a comparé la chaleur de son public au mystique Dieu Soleil… C’est ÇA, un show de Gab Paquet. Beaucoup, beaucoup d’amour et de rires.

Lisez notre entrevue en toute intimité avec Gab Paquet.

Cédrik St-Onge, Guillaume Arsenault et des bélugas

Parfois, je commence ma journée avec un café et un jogging. Hier, je la débutais à la Pointe de l’Islet de Tadoussac, assise sur un cap de roches avec une vue imprenable sur l’entrée du Fleuve dans le Fjord Saint-Laurent. Le meilleur endroit pour l’observation de bélugas (!!!). J’ai littéralement pu admirer ces mammifères marins en voie de disparition... Les auteurs-compositeurs-interprètes Cédrik St-Onge (Vendôme) et Guillaume Arsenault, tous deux Gaspésiens, nous ont bercé lors d’un plateau double 100% acoustique, en solo.

Le premier, natif de la Baie-des-Chaleurs, se promène depuis trois ans avec le collectif Nikamu Mamuitun — Chansons rassembleuses, qui se donnaît justement en spectacle la veille à l’Église de Tadoussac. Sa prestation sympathique et chaleureuse s’est bonifiée d’une demande spéciale — sa propre requête –, une version guitare-voix simpliste de Ring of Fire (Johnny Cash) qu’on a chanté en choeur avec lui. Du côté de Guillaume Arsenault, sa poésie touchante, bohème et imagée inspirée par les montagnes de l’arrière-pays de Sainte-Anne-des-Monts a pris tout son sens dans un décor comme celui-là. Celui qui donne des ateliers d’écriture à Petite-Vallée a aussi présenté une nouvelle composition co-écrite avec l’artiste McClean. Le Tour de l’Islet fut un moment tout simplement magique.

Écouter Cédrik St-Onge.
Écouter Guillaume Arsenault.

Marie-Pierre Arthur en forme

La bassiste et chanteuse sortait Des feux pour voir en 2020, un album qui m’avait étonné pour son inventivité et son groove. Il faut le dire, Marie-Pierre Arthur a beau être une artiste de grand public, elle est aussi très champ gauche. Puis, ça s’entend dans ses compositions et sur scène! En direct, on a assisté à des jams bien sentis — exécutés par ses solides musicien.nes — caractérisés par une tonne de synthétiseurs et d’harmonies de voix. La foule rassemblée (et distancée) dans l’Église de Tadoussac a eu droit à un début en force avec des chansons comme Des feux pour voir, la trépidante Dans tes rêves ou encore Je te vois, et une version adaptée de Tiens-moi mon coeur. Malgré cette entrée en matière de lion, on aurait aimé que Marie-Pierre Arthur garde cette énergie tout au long, ou du moins qu’on y retrouve plus de nuances pour éviter un léger creux au milieu de la prestation.

Écouter Marie-Pierre Arthur.

Plants and Animals tout feu tout flamme

Comme les substances alcoolisées commençaient à faire leur effet sur mon organisme réveillé et sur le gros nerf depuis beaucoup trop tôt en ce samedi des festivités, les notes que je retiens de la prestation de Plants and Animals sont assez simples. Incroyable, flamboyant, mais ils n’ont pas joué Bye, bye, bye tiré de Parc Avenue, qui date de 2008… Tristesse ! À l’orée des bois, toutefois, aura réussi à me donner le sourire aux lèvres lors de leur rappel. Bon, on imagine que le trio montréalais s’est évidemment fait plaisir en offrant pour la toute première fois devant public les chansons de leur décapant album The Jungle paru en octobre 2020. Le public a eu beaucoup de difficulté à respecter les places assignées, surtout lors de l’intoxicante House on Fire. Oups!

Écouter Plants and Animals.

Crédit photo: Jay Kearney (FCT 2019)