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Santa Teresa 2022 Jour 1 — Gab Paquet, Lydia Képinski, Choses Sauvages, Hubert Lenoir et Mat Vezio

C’est officiellement lancé pour la saison des festivals alors que se mettait en branle au cours des derniers jours le FIMAV, Santa Teresa, le Pouzza Fest et Metro Metro. Retour sur cette première soirée relevée à Sainte-Thérèse.

Deux ans sans pouvoir faire de festivals, c’est long pour une organisation. Hier, enfin, celle de Santa-Teresa pouvait souffler en lançant son édition 2022 qui se vit sans contraintes. Déjà, on croisait les amis partout, comme si les deux ans n’avaient pas eu lieu. La preuve que j’étais en festival : je suis tombé sur le collègue Philippe Fehmiu, toujours aussi bien habillé.

Gab Paquet

Ma soirée a débuté avec les déhanchements habiles de Gab Paquet qui chantait l’amour à Sainte-Thérèse pour la première fois. Pas de doute, étant donné la foule présente, il est certainement reparti de la ville de la couronne Nord en laissant derrière lui des cœurs remplis d’un amour nouveau qui accompagne merveilleusement le temps des lilas. Son groupe toujours aussi solide, mené par la batterie de Jean-Étienne Collin-Marcoux, a assuré que le plaisir soit au rendez-vous à coup de solos de guitares, de sourire et d’harmonies vocales. Si vous n’avez jamais vu le charmeur légendaire, il est temps de vous trouver une façon de l’attraper pour une bonne dose de tendresse.

Lydia Képinski

Il y a une chose qui frappe assez solidement quand on voit Lydia Képinski sur scène pour la première fois depuis quelques années : allô la confiance! Alors qu’elle a toujours eu du plaisir sur les planches, il fut un temps où elle n’habitait pas la scène avec la même présence. De plus, Képinski a fait le pari de la sensualité pour le spectacle qui suit le lancement de Depuis. Ça fonctionne très bien. Elle s’assume du début à la fin et donne généreusement sur scène.

Le groupe qui l’entoure, mené par Blaise Borboën-Léonard, est particulièrement efficace est la performance dans son ensemble est convaincante. Elle nous a servi une bonne dose de nouvelles chansons, dont Depuis, L’Imposture, Vaslaw, Vacances-travail et on peut dire que dans l’ensemble, elle a fait le choix d’y aller avec les pièces dynamiques du deuxième album. Ce qui ne veut pas dire qu’elle a complètement délaissé le premier. Au contraire, elle a aussi livré quelques pièces de Premier Juin, dont 360 jours. C’était très bon.

Choses Sauvages

Choses Sauvages était en forme en ce vendredi soir de festivités. Le groupe a pris la scène avec énergie en lançant rapidement une succession de titres dansants principalement tirés de leur deuxième album paru l’an dernier. La formation a travaillé son enfilade avec un creux un peu plus intime en plein milieu du concert avant de repartir de plus belle avec des pièces comme La Musique et Chambre d’écho. Le tout a été livré avec une énergie qui a viré à l’agressivité en fin de performance alors que Félix Bélisle faisait tomber régulièrement son micro sur le sol, ce qui envoyait un bon pop à travers le son. Choses Sauvages arrive toujours avec l’intention de faire danser et c’est précisément ce qui s’est passé ici.

Hubert Lenoir

Pis, est-ce qu’Hubert est plus calme qu’avant sur scène avec ce nouvel album? OH QUE NON ! Au contraire. Entouré d’un solide groupe de musiciens : Félix Petit (FELP), Cédric Martel (Apophis), Antoine Bourque (Les Lunatiques), Gabriel Desjardins (La Controverse), Melissa Pacifico (Fredy V & the Foundation) et Nadia Baldé (Hawa B) et PE Beaudoin (Ping Pong Go), il a tout simplement fait ce qu’Hubert Lenoir fait : donner une performance hautement dynamique avec des bouts punks et une liberté totale qui rend envieux. Rajoutez à cela, Noémie B. Leclerc et une autre caméra qui butinait autour du chanteur pour retransmettre le tout sur écran géant.

Ce qui est le fun, c’est qu’Hubert est allé rôdé son show en Europe et aux États-Unis avant de venir nous le présenter. Bon, c’est peut-être pas exactement ça qui est arrivé, mais il est arrivé avec une machine bien huilée. Il a lancé les hostilités avec GOLDEN DAYS et s’en est tenu principalement à des titres de son deuxième album en glissant quelques chansons de Darlène ici et là. Il a présenté Secret, tirée de PICTURA DE IPSE : Musique directe, en disant que c’était une des meilleures chansons qu’il avait écrite de sa vie. On sent la satisfaction d’un projet qu’il a mené à sa manière qui transpire du deuxième album de l’auteur-compositeur-interprète.

Alors que le concert a commencé avec une facture Nü-métal, les différents courants qui traversaient la performance, nous ont même menés vers le ska dans une improvisation semi-intéressante. C’est peut-être le point faible de la performance, parfois dans le chaos, on se perdait un peu. Cette liberté extrême peut être un atout important, mais parfois ça se retourne un peu contre Lenoir. Ce n’est rien de dramatique, mais il y aurait là un peu de resserrement à aller chercher en prenant une direction un peu plus claire. Encore une fois, c’était impressionnant de voir ce que Fille de Personne II a eu comme impact sur une génération de mélomanes. Quand ça part, tout le monde vire capot.

Hubert Lenoir, fidèle à son habitude, est revenu pour un rappel qui a été écourté après que l’heure de tombée de 23h soit passée. Refusant que la personne à la console ait le dernier mot, Hubert Lenoir et la foule s’est mise à chanter à tue-tête Recommencer en chœur. C’était magnifique. Lenoir est vraiment une bébitte unique dans notre paysage musical et c’est tellement important qu’il ose remettre en question les limites de la performance sur scène. Le rock, c’est surtout un danger qui vient avec le spectacle, et c’est exactement ce qu’il amène avec lui sur scène.

Mat Vezio

J’ai terminé mon périple à Sainte-Thérèse avec un arrêt à la chapelle pour un concert de Mat Vezio qui lançait hier son troisième album, Couleur ciel ecchymose. Il a livré quelques nouvelles chansons et plusieurs titres de Garde-fou dans un concert qui était plus distorsionné que ce à quoi je m’attendais. En trio avec Olivier Cousineau (Comment Debord) et Charles St-Amour, il a livré le tout avec une bonne dose d’amour en laissant notamment quelqu’un venir exaucer son rêve sur scène. Finalement, un fan a pu exprimer son envie de faire du karaoké avec un de ses amis. Ça fait ça de réglé.

C’était une bien belle manière de terminer cette première journée de festival de l’année et j’étais tout sourire sur l’autoroute de retour vers Montréal. Visiblement, le festival n’affichait pas complet et c’était le fun pour l’expérience festivalière : tu n’attends jamais pour le bar ni pour les toilettes. Vivement tout de même le retour des grandes foules!

Crédit photo: Santa Teresa / Content Content