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Crédit : Dupaul

Nicolet lance «Dans la nuit lente» le 3 juin 2021

C’est au cabaret La Tulipe à Montréal que le groupe Nicolet lançait son deuxième album Dans la nuit lente, paru le 21 mai sous l’étiquette Bravo Musique. Un concert captivant et honnête.

C’était mon premier show en présentiel de l’année 2021 et je ne l’ai pas choisi au hasard. Dans la nuit lente est une oeuvre pénétrante aux textes visuels qui m’a profondément touchée, parce qu’elle nous amène à la rencontre intime du monde d’Étienne Hamel, la tête pensante de Nicolet. Le Montréalais s’est installé à Sutton pour de bon, là où les forêts et les campagnes sont à perte de vue. À travers l’album, on entend le calme, on voit la nature. L’oiseau s’est posé quelque part, la lumière filtre à travers les feuilles d’un prunier et on observe patiemment la glace fondre dans un ruisseau.

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Hier soir, je n’étais pas la seule dans la salle à avoir le privilège de casser la glacedu confinement culturel. La salle était comble et on annonçait plus tôt cette semaine qu’une supplémentaire allait avoir lieu plus tard en juin. Il faut dire que Nicolet rassemble la crème des participants à la scène actuelle : C’est le genre de spectacle où, d’avance, tu sais que ça va bien sonner et qu’il y aura de la magie sur scène. Étienne Hamel était flanqué des excellents Étienne «Duu» Dupré à la basse (Klô Pelgag, Mon Doux Saigneur, zouz), Étienne Côté à la batterie (LUMIÈRE, Bon Enfant), David Lagacé (Louize, Étienne Dufresne) à la guitare et Guillaume Guilbault (Constance, Mélanie Venditti) aux claviers et au pedal steel. Eux quatre ont d’ailleurs participé activement aux arrangements des chansons de Dans la nuit lente. Le son en salle était assuré par Christophe Lamarche-Ledoux (Chocolat, Organ Mood, feu doux).

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L’enrobage étant maintenant commenté, allons-y avec la viande et l’os. Sous des éclairages tamisés, Nicolet a humblement entamé un enchaînement contrasté de pièces douces et dynamiques. Ce rythme a été plutôt bien balancé du début à la fin. Étant un homme de peu de mots, Hamel a toutefois tenu à remercier chaleureusement toutes les précieuses personnes qui ont rendu son projet possible. « Travaillez moins, créez plus », a lancé le timide musicien sous une salve d’applaudissements. Inspirant, non? Hamel a aussi soutenu que la scène n’est pas « réservée à ceux qui s’y trouvent déjà » et « qu’elle est à tout le monde ». Quelque chose comme ça, je paraphrase.

Du fond de la salle, le réalisateur de ses trois vidéoclips Charles-André Coderre, qui travaille sur pellicule 16mm, s’activait à créer des projections sur grand écran derrière les protagonistes à l’aide de plusieurs projecteurs analogues à la fois. L’artiste manipulait, superposait et créait des loops d’images en direct avec les rubans, dont les photographies ont été captées au fil des quatre saisons à Sutton. L’habillage du concerta vraiment su tenir les spectateurs et spectatrices captivés tout au long de la soirée.

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Il y eut plusieurs moments où l’on a senti l’électricité circuler parmi la foule, notamment lors de la frissonnante L’errance, ou encore Aveugle, pâle et sonné avec ses choeurs puissants. On a souvent eu envie que le niveau d’énergie reste aussi haut après des morceaux plus actifs comme Et je mettrai ma vie en danger pour me rendre au travail ou Dans l’étang filtrait la lumière. Une simple question d’ajustement très excusable au fait qu’hier fut leur première du concert. Après avoir exécuté l’entièreté de Dans la nuit lente, le groupe s’est retiré pour rapidement revenir sur scène, en laissant le concept du rappel à ceux qui aiment se faire désirer. Nicolet a finalement présenté deux chansons tirées de Hochelaga, puisant dans la pop alternative et urbaine légèrement world. Cet écart de style a mis en lumière le chemin stylistique parcouru par Hamel lors de ces quatre dernières années. On se trouve maintenant devant un hybride d’art-rock et d’indie-pop exploratoire et au filon concis.

Je l’ai déjà dit et je continuerai de l’affirmer : on parle trop peu de Nicolet. Vous savez maintenant qu’il vous faut du moins tendre l’oreille à ce beau projet.

Supplémentaire du lancement de Dans la nuit lente le 19 juin au cabaret La Tulipe, à Montréal.

Crédit photo: Dupaul

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