FME 2020 jour 1 — Gus Englehorn, Jesse Mac Cormack et Fuudge
C’est un moment en lequel je ne croyais plus. L’année 2020 aura été faite de deuils pour plusieurs travailleurs culturels, mais voici que le FME, tel un phœnix, nous propose trois jours de festivités pour mélomanes.
En toute franchise, je ne tenais plus en place. Et ce matin, lorsque j’écris ces lignes, le familier mal de tête de « j’ai eu trop de fun à une première soirée de FME est bien présent ». Je pense qu’on peut s’entendre pour dire que malgré les règles très différentes, malgré les publics restreints, l’âme du FME elle, est bien en vie et propose une programmation qui rassemble des artistes locaux de talents.
Vous pouvez aussi consulter le retour de ma collègue Eloïse ici!
Un trou d’un coup
J’ai commencé mon périple sous la pluie tel un Mario Pelchat des pauvres pour écouter Gus Englehorn qui était accompagné de sa batteuse Estée Prada. Le ciel gris et les gouttes d’eau n’ont pas réussi à effacer le sourire du visage d’Englehorn qui nous a livré des chansons de son excellent Death & Transfiguration avec un aplomb appréciable. C’est tout un personnage sur scène et il se permet quelques bonnes lignes entre les chansons. Pour présenter Patty Sees Her Soul, il nous a expliqué que c’était à propos de la renaissance spirituelle de sa belle-sœur. En plus des pièces qu’on connaît déjà, il nous a livré deux nouvelles créations. Mère Nature ne voulait pas coopérer, mais le duo a tenu son bout… et des spectateurs ont tenu la tente qui couvrait l’ingénieur de son qui voulait se transformer en Mary Poppins. Tout pour le rock.
Une vibe intime pour Jesse Mac Cormack
La grande différence avec un FME « standard » est qu’on a le temps de souper entre deux spectacles. Ce qui n’est pas rien! Après m’être sustenté, je me suis dirigé à l’Agora des Arts pour le concert de Jesse Mac Cormack. Celui qui a lancé il y a un an son premier album, Now, nous a offert une prestation égale à ce qu’il a déjà livré. C’était un spectacle réconfortant, intime mené par un Jesse Mac Cormack visiblement heureux d’être sur scène à nouveau. Les solides musiciens qui l’entouraient livraient la marchandise. Ça faisait un peu bizarre de voir l’Agora des Arts si peu remplie, elle qui normalement déborde, où les seules places disponibles sont debout sur les côtés en espérant ne pas avoir la colonne de cette ancienne église trop dans l’angle des musiciens. On dirait que ce sentiment relax dans la salle s’est transféré sur les musiciens qui sans être mous, semblaient tout à fait sereins.
Mon premier avertissement
Bon, j’ai poussé un peu ma luck au Cabaret de la Dernière Chance. Le groupe Fuudge était de passage avec ses gros riffs de guitares et comme je ne suis plus allé voir mon barbier depuis quelques mois, ma chevelure est à la bonne longueur pour faire un vrai headbanging. J’ai appris rapidement que malgré le port du masque, il n’était pas accepté de se faire aller le toupet devant le groupe de musique. Dommage. Je salue le sympathique garçon qui m’a averti avec douceur, mais fermeté. J’ai donc continué de me faire aller la touffe capillaire sur ma chaise comme un grand garçon content de retrouver des guitares qui déménagent. Fuudge nous a surtout livré des pièces des deux derniers albums : Fruit-Dieu et Les Matricides. Ce n’était pas toujours très serré dans certaines transitions, mais ça se faisait excuser par l’énergie débordante des chansons.
C’est donc dire que cette première soirée de FME 2020 était tout à fait réussie! Il y a de grosses différences entre un festival pré-COVID et ce qu’on connaît aujourd’hui : moins de monde, plus de masques et de désinfectant, moins de folies dans le public, mais aussi plus d’écoute! Tout le monde écoutait le spectacle. Ce n’est pas rien! Oubliez les bruits des conversations entre les chansons, c’est terminé! Le public est là pour la musique et ça, c’est quand même très plaisant. De plus, il y a toujours moyen de faire des débordements, mon mal de tête imposant de ce matin en est la preuve. On se reparle demain pour la deuxième soirée!