Critiques

Gus Englehorn

Death & Transfiguration

  • 1704982 Records DK
  • 2020
  • 26 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Ancienne vedette internationale de snowboard convertie en musicien professionnel, Gus Englehorn a un parcours aussi original que ses chansons. Né en Alaska, le musicien américain et maintenant québécois d’adoption a accroché sa planche pour sortir son tout premier album Death & Transfiguration : un ovni musical captivant. 

Si Gus Englehorn approchait le snowboard avec créativité et excentricité, il suit heureusement la même démarche sans compromis pour sa musique. Loin des tendances actuelles redondantes et lassantes, cet album rappelle autant le garage rock des années 60 que le lo-fi des années 90. Alors que les mélodies pop irrésistibles peuvent s’apparenter à The Kinks, la voix au ton amusé et au débit rapide ressemble parfois à celle de Daniel Johnston. Sans surprise, la musique de Gus Englehorn rappelle aussi l’indie rock des années 90, un style musical qui s’est souvent retrouvé en trame sonore de vidéos de skateboard et de snowboard. Mais l’intérêt de l’album vient principalement du son frais et unique qu’il réussit à extraire de cette combinaison de genres. 

Death & Transfiguration commence en force par l’énergique My Own Paradise qui donne le ton grâce au charme punk d’une voix imparfaite et désinvolte et au rythme changeant de façon agréablement surprenante. Stay Little confirme ces premières impressions avec un style à mi-chemin entre folk et garage punk. L’excellente Visions escalade vers un refrain puissant et sensible et la toute aussi mémorable Johnny Colt propose une lente mélodie absorbante et entraînante. 

En plus de sa chanson dédiée à sa clavicule cassée, Gus Englehorn aborde aussi des sujets intrigants sur une musique parfois inquiétante. Si déjà le titre de Patty Sees Her Soul paraît étrange, les paroles tout comme la musique confirment cette pensée. Il explore d’autres expériences sombres surréalistes en affrontant un mauvais rêve dans Dead Swan (« A dead swan looked down at me I could hear every word through his teeth »), une aventure au Botswana dans le folk cauchemardesque de Okavanga (« When my eyes see what they want to see Hell Hell Hell Hell ») et les conséquences d’un voyage astral dans le refrain accrocheur de Transform (« My mother was scared my brother was scared my mother was scared my brother was scared »).

Avec Death & Transfiguration, Gus Englehorn offre un vent de fraîcheur à saveur de guitares lourdes, de mélodies accrocheuses et de sujets étrangement intrigants. Mais l’album est court. Ce « défaut » permet cependant de couper les potentiels temps morts en offrant seulement de la qualité, ce qui est le cas ici comme chacune des neuf chansons a un charme indéniable… et ça donne l’occasion d’en redemander plus! 

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