Critiques

Fuudge

Les Matricides

  • Lazy At Work
  • 2018
  • 36 minutes
8
Le meilleur de lca

« J’ai souvent raconté que mon but était de marier du vieux Pink Floyd avec du Nirvana, un mariage qui peut sembler singulier, mais moi, ça me paraissait logique et intéressant comme mariage un peu singulier ». C’est dans une entrevue publiée sur le site acadienouvelle.com que le maître d’œuvre de Fuudge, David Bujold, a fait cette déclaration. Après avoir épaté l’auteur de ces lignes lors des Francouvertes 2016 et après avoir conçu deux EP fort bien reçus par la critique, on attendait de pied ferme cette première production officielle.

En toute franchise, allons-y droit au but, Bujold dépasse ses propres attentes avec la parution du premier album de Fuudge intitulé Les Matricides. Même si Fuudge est l’affaire d’un seul homme, Bujold a bien choisi ses accompagnateurs. Olivier Laroche (batterie), Pierre Alexandre (basse) et Vincent Laboissonnière (claviers et mellotron) viennent bonifier le stoner psychédélique prescrit par le meneur de la formation.

Au programme ? Des moments inspirés directement du rock psyché des années 60, des grosses guitares puissantes et explosives ainsi que des mélodies qui font parfois penser aux meilleurs moments de la bande à Olivier Langevin (Galaxie)… comme si Gros Mené avait flirté avec King Gizzard & the Lizard Wizard.

Bujold voulait, semble-t-il, que ça bûche. Eh bien, le dégraissage d’oreilles est total, et ce, sans perdre une seule once de subtilité, de raffinement et de pertinence ! Et le talent de Bujold ne se résume pas seulement au « songwriting », le bonhomme s’est également occupé de la réalisation, prises de son et mixage inclus.

Parmi les moments forts de cette première offrande ? On a viré fou sur la conclusion purgative d’À temps, comme si un ovni était sur le point d’exploser en plein vol ! Pauvre enfant est aussi lourde que mélodique. La pièce titre est un jouissif délire qui alterne entre le space-rock et le stoner. On est une gang de moumounes met le feu aux poudres à l’aide d’un riff irrésistible qui a fait « headbanger » votre humble scribe. La superposition de larsens dans la conclusion de Si c’est ça que tu veux est magnifique et l’incursion dans le garage rock, titré Toi aussi, est une réussite.

En vérité, on vous le dit, puisque Fuudge a en sa possession « les clés de la mort et de l’enfer » (voir l’extrait biblique, tiré du livre de l’Apocalypse, qui orne la pochette), on serait dans le gros trouble si on octroyait à ce disque une mauvaise note ! Sans blague, c’est le meilleur album de rock keb de l’année en cours.

Vraiment, David Bujold est un musicien à surveiller de très près.

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