FME 2017 : Jour 4
La dernière journée de FME arrivait et la course folle aux spectacles un peu partout à travers Rouyn-Noranda tirait à sa fin. Je me suis gavé les oreilles de musique éclectique passant du disco-dance-électro de Le Couleur à la lourdeur du groupe suédois Marduk.
Combattre la grisaille
C’est avec Stéphane Lafleur que l’après-midi commençait. Le chanteur d’Avec pas d’casque offrait un spectacle surprise dans la Maison Dumoulon, un ancien magasin général transformé en musée. Dans l’intimité et la chaleur du petit bâtiment, Lafleur a livré quelques pièces des albums de la formation en version solo. La douceur d’Audrey est plus forte que les camions et de L’Amour passe à travers le linge était la bienvenue par la foule opaque qui s’était entassée bien collée pour se partager de la chaleur humaine. Plusieurs festivaliers écoutaient même de l’extérieur. Lafleur a terminé avec la magnifique et touchante Les oiseaux faussent aussi. Une prestation chaleureuse et humaine au possible.
Puis, je me suis dirigé à la salle Evolu-Son pour la performance de Le Couleur. Il faut dire qu’il était tôt pour le combo qui est particulièrement efficace en fin de soirée lorsque l’alcool a déridé les danseurs les plus réfractaires. Cela n’a pas empêché les gens de se déhancher sur les rythmes entraînants du groupe qui fidèle à son habitude n’a pas dérougi après les premières notes. La fuite de Barbara, Underage, Nunca Será, Vacances de 87 et même Voyage amoureux ont fait danser la foule. C’était un contexte tout de même plus adapté au groupe que leur performance en plein soleil, il y a de ça 4 ans alors que l’EP Voyage Love venait de sortir. Le Couleur était solide comme du roc et arrivait avec un spectacle rôder au quart de tour.
Messe noire
La soirée métal, rendez-vous annuel des métalleux de Rouyn_Noranda qui ont la chance d’y voir des groupes d’envergures, était particulièrement impressionnante cette année. Elle comptait sur la venue d’Incantation et de Marduk, deux groupes dont la réputation n’est plus à faire.
Avec leur death métal classique, le groupe américain Incantation, nous a graciés de blasts beats et de gros riffs. Les « sick fucks », comme John McEntee se plaisait à nommer les spectateurs, ont eu droit à une suite de tubes plus lourds les uns que les autres. Le groupe n’a pas lésiné et le rythme était soutenu et brutal. On salue particulièrement le bassiste Chuck Sherwood qui n’y va pas de main morte avec sa basse.
Puis, c’était au tour du groupe controversé Marduk. La formation a vécu une annulation de spectacle à Oakland un peu plus tôt cette année à cause de problème de sécurité. Des antifascistes menaçaient de créer du grabuge. La scène black métal de l’époque trouve beaucoup sa source dans le mouvement d’extrême droite et l’étiquette de néonazis colle au groupe depuis des années. Il faut dire qu’avec leur thématique du Troisième Reich, ils ne font rien pour aider. Attention, en faisant quelques recherches, on se rend compte qu’il n’en est rien, si ce n’est d’une citation controversé d’un guitariste il y a plusieurs années.
Bref, les antifas québécois étaient beaucoup trop paresseux pour faire les 8 heures de route qui les séparent de Rouyn-Noranda pour venir empêcher la prestation. Cela a permis à Marduk de livrer ses chansons avec la puissance qui a fait leur réputation. Véritable machine de guerre, le groupe s’est promené à travers son répertoire qui passe du black métal lourd et lent à des variantes beaucoup plus dynamiques. Si ce n’est que le groupe prenait une éternité entre les chansons, dans la noirceur avec un white noise vrombissant, ça aurait été un spectacle de métal parfait. La difficulté technique de leurs compositions ne passe pas incognito et il est difficile de ne pas rester bouche bée devant leurs habiletés.
Finir en douceur et en mélodies
Mon périple de la fin de semaine s’est terminé sur Anemone qui présentait les chansons aux saveurs rock psychédéliques légères. Rassemblée derrière la chanteuse Chloe Soldevilla, la formation a interprété les chansons de ses démos parus au mois de juin dernier. C’était une façon douce de mettre un terme à ce 15e FME.
Encore une fois, j’ai eu le privilège de me plonger entièrement dans les festivités de ce FME grâce à l’efficacité de toute l’équipe de l’événement. Merci de rendre notre fin de semaine magique et de clore en quelque sorte la saison des festivals de la manière la plus agréable possible.
J’ai vécu de nombreux moments incroyables pendant la fin de semaine. Disons que It It Anita reste ma découverte du festival. Le groupe belge m’a scié les deux jambes et on les suivra avec attention à l’avenir. A Tribe Called Red a aussi mis le feu aux poudres avec son set d’une fluidité exceptionnelle. J’ai dansé comme s’il n’y avait pas de lendemain. A Place To Bury Strangers nous en a mis plein la vue avec sa performance aussi bruyante que belle visuellement. Et que dire des artistes qui présentaient leurs nouvelles créations : Mon Doux Saigneur, Laura Sauvage, Pierre Kwenders et Jason Bajada ont offert des prestations bien appréciables.
Merci le FME. On se revoit assurément l’an prochain pour cette magnifique célébration de la musique.