Concerts

FIJM 2023 : The Weather Station, Mezerg, Shabason, Black Midi et Debby Friday

Grosse soirée au jazz alors que Black Midi était de retour à Montréal au Club Soda avec le musicien torontois Joseph Shabason en première partie.

Ça fait de longues soirées (qui passent en un éclair) quand on saute d’un concert à l’autre sans arrêt au Jazz. Il y avait beaucoup de choses à voir en ce chaud mardi de juillet sur les diverses scènes du festival. Voici mon périple de la soirée qui s’est terminée avec Debby Friday sur l’Esplanade de la Place des Arts.

Crédit : Benoit Rousseau

The Weather Station

Le groupe de Tamara Lindeman était de passage au FIJM après une rencontre avortée en 2022 pour cause de maladie. Cette fois-ci, le groupe était bien en forme pour présenter les pièces issues des albums des 5 dernières années principalement. Il a fallu quelques chansons pour que le groupe se dégêne devant nous. En fait, jusqu’à Better Now qui a donné de beaux moments alors que Lindeman prenait ses aises devant la foule qui était bien fournie.

Le groupe a offert de nombreux moments plus doux où une certaine intimité s’installait entre eux et nous. Puis, pour terminer, la formation s’est lancée dans les titres qui bougent un peu plus du répertoire. Comme elle peut s’en remettre à Christine Bougie à la guitare, Lindeman a souvent les mains libres et la liberté de se promener sur scène, ce qui rajoute à son interprétation. The Weather Station a joué Robber pour laquelle est entré un très grand garçon qui est venu joué de très petites percussions : un petit coup de bâton par-ci, un petit coup de tambourine par-là et pourquoi ne pas rajouter quelques mouvements de shaker. C’était… improbable comme présence.

Ce qui frappe le plus dans la livraison des pièces, c’est l’espace pour se surprendre que se donne le groupe. Il y a notamment le bassiste Ben Whiteley qui semblait particulièrement fier d’une petite passe un peu plus bruyante à la fin d’une chanson et qui a échangé des sourires avec les autres membres de la formation. Ça laisse présager un peu d’improvisation. Bref, c’était un concert tout à fait satisfaisant.

Crédit : Benoit Rousseau

Mezerg

J’avais entendu parler de Mezerg quelques fois déjà, mais j’étais peu familier avec sa musique électronique qui incorpore des rythmes issus des Balkans. Même s’il était tôt pour ce genre de prestation, la foule était nombreuse sur la rue Sainte-Catherine pour danser sur ses pièces entrainantes. Il était seul sur scène avec quelques machines, mais surtout son clavier qu’il jouait tout au long de la prestation. Sa prestation a piqué ma curiosité et j’y retournerai.

Joseph Shabason

Il y a parfois des premières parties surprenantes à des concerts, puis il y a celle de mettre Joseph Shabason et son jazz new age en première partie de Black Midi. Malgré le drôle de casting, ce fut plutôt agréable d’entendre des petits oiseaux faire de « cui-cui » pendant que Shabason ajoutait des couches de saxophones par-dessus. Lui-même était très conscient de ce contre-emploi et a averti la foule dès le début : « ça va être pas mal plus tranquille ».

Il nous a raconté ce qui a inspiré la chanson Broken Heart Kota : la relation entre les lutteurs Kota Ibushi et Kenny Omega. De cette histoire queer dans le monde la lutte, il a créé une magnifique pièce aux doux élans de saxophones. Il a aussi livré la chanson November, tirée de son album Anne, une collaboration avec Gigi Masin, un musicien italien qui était tombé dans l’oubli populaire avant qu’une suite de réédition de ses albums ravive l’intérêt chez Shabason. Il a contacté le musicien quarantenaire et le résultat est cette pièce bien intéressante. Malgré l’étrangeté sur papier, c’était une première partie bien intéressante.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Black Midi

La dernière fois que le groupe anglais est passé à Montréal, c’était à la SAT après la sortie de Cavalcade. Cette fois-ci, Black Midi avait un autre album en poche et se présentait devant un Club Soda plein pour jouer ses pièces de rock excentrique. Avant de lancer 953, le groupe s’est fait présenté encore une fois à la manière d’un boxeur sur le ring avant que Même si tu revenais de Claude François retentisse dans le Club Soda. Une fois les instruments bien en place, le trio, devenu quatuor pour la version sur scène, s’est lancé, avec une furieuse application, à jouer les pièces de leurs trois albums, avec une prédominance de Hellfire paru en 2022.

L’humour était toujours au rendez-vous et à un moment donné Geordie Greep y est est allé d’un : « Bonsoir Québec, où est le bifteck? » Peut-être que Greep est nostalgique de ce bon vieux Bifthèque sur Côte-de-Liesse qui servait des gros steaks, mais c’est fermé depuis 2015. Désolé, mon chum. Revenons à nos moutons bruyants, le groupe a offert une solide performance haute en couleur comme à son habitude. Seul bémol, il manquait un peu de définition dans le son de la basse, mais outre cela, Black Midi livrait ses pièces avec toute la fureur appliquée qu’on lui connait. Le tout avec les nuances qui accompagnent leurs compositions. Quel bon band.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Debby Friday

J’ai quitté quelques minutes avant la fin pour attraper un moment de Debby Friday qui a lancé l’excellent GOOD LUCK un peu plus tôt cette année. La Canadienne a offert une performance à l’image de ce qu’on a pu voir d’elle au cours des derniers mois. C’est plutôt dynamique, un peu sensuel et elle occupe bien l’espace sur une scène. Ce que j’ai vu était tout à fait convaincant et j’ai déjà hâte de pouvoir passer un concert complet avec Friday.

Crédit photo: Couverture : Frédérique Ménard-Aubin

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.