(L’avant-)Noce 2022 : Les Shirley, Les Hôtesses d’Hilaire et Québec Redneck Bluegrass Project
À peine remise de mon périple au Festival de la chanson de Tadoussac (je parle encore avec émotion du concert d’Édith Butler à qui veut bien m’entendre), j’ai pris la route vers le Saguenay pour assister à La Noce pour la première fois.
Depuis aussi loin que je me rappelle (ben, mettons cinq ans, comme le festival présente sa 5e édition cette année), j’ai toujours voulu aller à La Noce. Quand l’occasion s’est donc présentée à moi, je me suis garroché, comme on dit. Rien, même pas les revirements de situation pour m’y rendre, n’allait m’empêcher de célébrer la Noce de Cire. Or, comme je devais faire la route de Montréal à Chicoutimi, j’ai manqué le premier spectacle de la soirée, gracieuseté du groupe de Jonquière Vie de Quartier.
Les Shirley
Je suis arrivée alors qu’une chanson des Shirley résonnait à la Pulperie de Chicoutimi. Clairement, la foule réunie l’était pour Québec Redneck Bluegrass Project, dont le spectacle était prévu à la toute fin de la soirée. Malgré tout, on sent que certains se laissent gagner par l’énergie de Raphaëlle Chouinard et sa bande. D’ailleurs, le groupe joue avec le dynamisme de ceux qui ont sorti du matériel pendant la pandémie et qui n’ont, de ce fait, pas pu le jouer énormément depuis. C’est le cas des Shirley, qui ont sorti leur premier album Forever is Now en mars 2021.
Je les avais d’ailleurs vues en première partie de Gazoline pendant Coup de cœur francophone 2021. J’avais adoré leur énergie sur scène. Le trio m’avait tout simplement époustouflée. C’est la même énergie que j’ai retrouvée ce soir, avec leurs mélodies qui déménagent juste ce qu’il faut. Les Shirley préparaient d’ailleurs une surprise pour la foule rassemblée : quelqu’un devait venir les rejoindre sur scène. C’est armé d’une bouteille de Fireball et sur l’air de Shots de LMFAO scandé par le public que la bassiste Agathe Dupéré (pataugeoire) est montée sur scène. Cette dernière avait entre autres remplacé Sarah Dion lors de la tournée européenne du groupe. Pour leurs quatre dernières chansons, Les Shirley ont décidé de les offrir en formule « double basse. » Une idée brillante. D’ailleurs, j’adore voir Dupéré accompagner d’autres groupes. Elle a toujours l’air de vraiment s’amuser et connaître toutes les paroles, ce que je trouve admirable.
Les Hôtesses d’Hilaire
C’est par la suite Les Hôtesses d’Hilaire qui ont pris place sur la Scène SiriusXM de la Pulperie. Comme j’ai déjà offert un compte-rendu de leur spectacle à Santa Teresa le mois dernier, je ne m’étendrai pas trop sur le sujet. La formation a offert un spectacle d’ailleurs plutôt similaire à celui de Sainte-Thérèse, si ce n’est qu’il m’a paru plus rock un peu.
Serge Brideau, le chanteur des Hôtesses d’Hilaire, a indiqué être content d’être de retour à La Noce, « le festival le plus fongique de l’histoire. » La formation a réchauffé la foule de la meilleure manière qui soit pour Québec Redneck Bluegrass Project (QRBP), qui allait se faire attendre une bonne trentaine de minutes tout de même. «Si vous nous trouvez plates », a lancé Brideau en fin de performance, « oubliez pas de boire, on est ben plus cool sua brosse », a-t-il lancé à la foule, en référence à la chanson Chu ben plus cool su’a brosse de QRBP.
Québec Redneck Bluegrass Project
Selon ce qu’a dit Jean-Cimon Tellier (Gazoline, Andy Jon), le présentateur de la soirée, c’était la première fois qu’il y avait autant de monde réuni à la Pulperie. J’ai entendu entre les branches que 4000 billets se seraient écoulés pour cette soirée précise. Si Loud Lary Ajust avait une Volvo bleue sur la scène des Francos, eh bien Québec Redneck Bluegrass Project avait quant à eux un Pantera Arctic Cat Triple 800 (un skidoo) sur scène, en référence à leur chanson du même nom et au nom de leur tournée actuelle.
Rapidement, on sent que la formation a du vrai de vrai fun à jouer ensemble. Ils se déplacent pour jouer les uns contre les autres (oui, même le contrebassiste soulève son instrument pour se rapprocher de ses acolytes), les jambes se font aller, les têtes et les cheveux aussi. JP « Le Pad » Tremblay, le chanteur de la formation, fait également rire très fort la foule très nombreuse. En enfilant des dossards pour interpréter la pièce T’as-tu tué, le frontman lance : « C’est ça nos effets de scène. Il y en a qui ont de la pyrotechnie, nous autres, on met des dossards! » La foule rit de bon cœur, visiblement gagnée par l’énergie et le personnage du musicien. Malgré le côté très festif de la performance, la prononciation de Tremblay reste sans faille.
« 3 ans de break c’était trop long, on dirait que je sais plus me contenir » lance le chanteur en fin de performance. Et s’il y a bien une preuve de ça, c’est le rappel. Lorsque la formation quitte la scène la première fois, la musique qui signe habituellement la fin de spectacle commence. La foule ne se laisse pas abattre et continue de rappeler le groupe. La musique s’éteint : il y a de l’espoir. Puis, elle recommence. Finalement, JP « Le Pad » Tremblay remonte sur scène, suivi rapidement par ses musiciens. Il lance qu’il n’a pas beaucoup de temps, et commence le rappel. Il décide d’en jouer une seconde.
Après celle-ci, il lance « moi j’ai le goût de t’en faire d’autres pareil! », donc il recommence. Il quitte finalement la scène après une troisième chanson (il me semble), sous les applaudissements nourris d’un public visiblement heureux d’avoir pris part à la fête organisée par QRBP. De plus, les nombreux body surf, canettes de bière et vêtements qui volent dans la foule et les gens qui chantent fort sont d’autant de preuves de l’appréciation globale du spectacle.