Présenté le 16 septembre en direct de Toronto, le gala / concert du prix Polaris récompense le meilleur de la musique canadienne. Cette année, 6 artistes québécois étaient en lice.

Notez que c’était le 20e prix Polaris qui était célébré. Pour cet anniversaire, le prix ajoutait aussi un prix chanson. C’est Marie Davidson qui a été la première à prendre la scène au Massey Hall qui a lancé avec la pièce Sexy Clown tirée de son album City of Clowns qui est en nomination sur la courte liste. Elle s’est adressée de manière directe à la foule, comme c’est le cas sur l’album et en général sur les derniers albums qu’elle a produits. C’était une bonne manière de lancer les festivités, même si elle-même s’est questionné sur le choix de faire appel à elle et sa musique électronique qui a tendance à faire bouger les gens en fin de soirée.

Fleur de lys

Après un silence plutôt long, c’est Haviah Mighty qui est montée sur scène en tant qu’hôte de la soirée. Yves Jarvis a été le deuxième artiste à s’exécuter en se lançant immédiatement dans des passes de guitares intéressantes avec sa chanson With a Grain. L’artiste montréalais en est déjà à sa quatrième nomination pour l’album All Cylinders.

Le feu roulant québécois s’est poursuivi avec le duo Bibi Club qui a entamé la pièce Le feu de l’excellent Feu de garde qui est nommé sur la courte liste. Dommage pour eux que la technique de la salle n’était en mesure de traduire ce que le duo offre normalement sur scène. CBC devrait demander quelques conseils à leurs compères franco qui font sonner le gala de l’ADISQ comme une tonne de brique chaque année. Espérons pour les gens sur place que le son était un peu plus adéquat.

Ribbon Skirt a aussi pris la scène pour présenter leur rock poignant et langoureux. Cette fois-ci, le son était heureusement au rendez-vous et a pu rendre justice au côté plus bruyant de leur proposition. Le groupe a offert une solide performance qui a joué là la fois sur des visuels efficaces et sur une proposition musicale puissante.

POPULATION II a tenu à remercier les gens en arrière-scène qui travaillait fort pour que la soirée se passe bien avant de dire : « Lucien est avec nous. Vive le Québec libre! » Ce qui a évidemment jeté un silence de glace à Toronto dans une foule qui parlait fort depuis le début de la soirée. Puis le trio, s’est lancé avec énergie dans La Trippance.

Lou-Adriane Cassidy est venue à son tour et malgré quelques petits enjeux techniques, elle a lancé avec force l’excellente Dis-moi dis-moi dis-moi. Elle en rajouté avec la chanson-titre de Journal d’un Loup-garou toute en force.

Coulé dans le ROC

Première artiste du reste du Canada à présenter ses chansons pour ce gala, Saya Gray a présenté sa pop weird et tout à fait agréable avec Shell (Of a Man). Enfin, on peut dire que la sonorisation était de retour à une qualité acceptable. Puis, elle a enchâinée avec l’intoxicante LIE DOWN….

Puis, ce sont les punks de The OBGMs qui ont pris la scène pour l’intro WATCHER de Sorry It’s Over pour ensuite enchaîner CHANGES qu’ils ont transformé en BUFFALO. Une fois de plus, la technique a peiné à suivre la puissance musicale habituelle de la formation.

Nemahsis pour sa part n’a pas hésité à rappeler que l’art peut et doit être politique entre deux pièces de sa pop métisée qu’elle a proposée en deuxième moitiée de gala.

Finalement, la québécoise Yara El-Soueidi a présenté l’album de Mustafa puisqu’il n’a pas pris la scène pour célébrer ses pièces de son Dunya avant de lancer Lou-Adriane Cassidy.

Les gagnant.e.s

Et le grand gagant pour l’album de l’année du prix Polaris est Yves Jarvis.

Le premier prix de la chanson SOCAN est allé à Mustafa pour Gaza Calling.

Les deux albums ayant remporté le prix Héritage qui récompense les albums qui ont été créés avant la mise en place avant le prix Polaris sont Jane Siberry pour The Speckless Sky paru en 1985 et The Organ pour Grab the Gun. La première a été nommée par le jury alors que les seconds ont remporté après un vote du public.

Crédit photo: Casanova Cabrera