Gab Bouchard et invité.e.s, avec Marco Ema au Théâtre Corona le 9 septembre 2022
Deux semaines après avoir lancé son deuxième album Grafignes, Gab Bouchard présentait, pour la première fois à Montréal, son premier album à travers sa tournée Gab Bouchard et invité.e.s où tous les profits étaient remis à la fondation Evenko.
Avant même d’annoncer la sortie de son nouvel album Grafignes, paru le 26 août dernier chez Bravo Musique, Gab Bouchard annonçait sur ses réseaux une nouvelle tournée de spectacle partout au Québec qui lui permettrait d’être sur scène avec plusieurs de ses amis. Ce soir, c’était Vincent Vallières, Valence et Marie-Pierre Arthur qui allaient l’accompagner sur scène le temps de deux chansons de leurs répertoires respectifs.
Marco Ema
Bien qu’il allait y avoir 4 artistes invités pendant le concert principal, il y avait une première partie pour briser la glace. Marco Ema est arrivé sur scène avec sa guitare pour réaliser cette mission seul sur scène. L’artiste originaire de Thetford Mines a profité de son passage pour interpréter six chansons tirées de son premier album Où nos corps s’en vont pour mourir paru chez Rosemarie Records l’année dernière. Il est clair que son univers romantique et rempli d’aventure était parfait pour ouvrir un concert de Gab Bouchard. N’empêche que tant qu’à l’avoir en première partie, j’aurais vraiment aimé le voir avec tous ses musiciens. Cependant, il pouvait quand même compter sur le public du parterre avant pour effectuer les backing vocals lors de ses chansons. Pour citer une spectatrice : « Marco Ema a slay sa performance. »
En moins de 25 minutes, il avait fini sa mission. Et nous avions un autre 25 minutes à attendre avant que l’acte principal entre sur scène. C’est vrai que c’est important d’être bien préparé avant de commencer un spectacle, mais aussi longtemps ? Je ne pense pas. Autant j’aime Marco Ema, autant la glace n’avait pas besoin d’être brisée. Le monde était déjà prêt pour ce qu’il allait se passer par la suite.
Gab Bouchard et Invités
Accompagné de ses fidèles musiciens, Gab Bouchard est entré sur scène et a commencé le concert avec le premier extrait de son nouvel album : Dépotoir. Toujours vêtu de sa camisole blanche et de ses pantalons lignés, on constate que peu de choses ont changé depuis Triste pareil. Toujours en pleine réflexion sur sa vie, Bouchard a partagé ses questionnements devant un Théâtre Corona heureux et enthousiaste.
Avant de rentrer dans la salle, je me suis demandé si ce spectacle était un lancement d’album ou non. C’était son premier concert à Montréal depuis la sortie du nouvel album. À mon arrivée sur les lieux, on apercevait la mise en scène qui était à l’image de la pochette du nouvel album et de ses vidéos. C’est-à-dire beaucoup de lumière chaude et d’instruments ainsi que des lettres formant le nom du nouvel album qui s’allumait au fur et à mesure que progressait le concert. L’annonce de cette nouvelle tournée a été présentée quelques mois avant l’annonce de Grafignes. Tout ça était, évidemment, un excellent prétexte pour proposer du nouveau matériel, mais au fil des chansons, l’ambiance « lancement » était de plus en plus de mise puisqu’il a fallu attendre environ six chansons avant d’entendre du matériel du premier album et encore un peu plus avant de voir le premier invité de la soirée.
«Vallières, es-tu prêt ?» lance un Gab Bouchard détendu après avoir brisé la glace. C’est Vincent Vallières, humble et armé d’une guitare qui a lancé le jeu des invités en interprétant Homme de rien tiré de son dernier album. Vallières n’a jamais arrêté d’écouter ce qui se fait de neuf dans le paysage musical québécois. Il a, d’ailleurs, fait plusieurs fois mention de son amour de la musique de Gab Bouchard. C’était donc un beau moment de voir les deux artistes mêler leurs univers. Nous sommes même retournés en 2006 avec l’interprétation de Un quart de piasse, Vincent Vallières a laissé sa place avec un sentiment de mission accomplie.
Quelques minutes plus tard, c’était au tour de Valence de venir faire son tour pour interpréter America, tirée de son premier album paru en 2021. Puis, c’est Marie-Pierre Arthur qui armée de sa basse, est venue jouer à son tour sur scène le temps de deux chansons. L’énergie du public était palpable et a ravi l’autrice-compositrice-interprète.
La belle mise en scène et les performances, c’est beau en soi, mais ce qui distingue le spectacle de la plupart que j’ai eu la chance de voir cette année fut l’enthousiasme du public qui était vraiment à son comble. En seulement deux semaines, le public, dans son ensemble, avait appris la plupart des paroles et chantait à coeur joie. Que ce soit les chansons de Bouchard ou celles de ses invités.
Avoir autant de musiciens et d’artistes sur une même scène pour moins de 30$ le billet était un bon rapport qualité / prix, il faut le souligner. Avant de terminer son spectacle avec Même si, Gab Bouchard annonçait que le spectacle de ce soir avait permis d’amasser environ 10 000$ en profits pour la Fondation Evenko qui donne les moyens à tous les jeunes du Québec de s’épanouir par l’art et la musique.
Après deux rappels qui se terminaient avec la chanson Triste Pareil, seul sur scène avec sa guitare, j’ai quitté le Théâtre Corona heureux avec des souvenirs qui vont durer longtemps. Je ne sais pas quelle est la prochaine étape pour Gab Bouchard, mais il est clair qu’il est là pour longtemps. Ce n’est pas qu’un simple phénomène musical. C’est un artiste au coeur mélodique qui s’embellira au fil des jours.
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte