Critiques

pêle-mêle

Valence

Pêle-mêle

  • Chivi Chivi
  • 2021
  • 38 minutes
8
Le meilleur de lca

Valence est le projet de Vincent Dufour. On l’a d’abord rencontré en format EP en mai 2019. Puis, l’auteur-compositeur-interprète de Québec a remporté la finale des Francouvertes 2020 après s’être adapté aux nombreux changements que nous avons vécus durant cette année pas comme les autres. Sur scène, le charisme de Vincent Dufour et de ses musiciens est efficace, mais qu’en est-il en album?

Eh bien, on découvre toutes les nuances des compositions de Valence et surtout son talent pour la mélodie un peu mélancolique. Le tout est couché sur de la musique de qualité qui tire ses influences des années 60 et 70, mais sans quitter une facture assez contemporaine. On est dans le royaume du pop-rock assez fédérateur avec des airs accrocheurs et de belles envolées vocales.

So so sorry
J’ai craqué
J’ai menti
Pour des fleurs
Et des prix
So sorry

So so sorry
J’ai menti
J’ai gagné
Que des fleurs
Aucun fruit
So sorry

Rosier

Il faut dire que les premiers simples parus de l’album promettaient déjà de beaux moments : America et son air entraînant, ses chœurs enveloppants et ses petits riffs de guitares nerveux offrent de bons moments qui donnent rapidement le goût de taper du pied et même d’y aller de quelques coups de bassins. Même son de cloche de la part de la groovy La vie attend pas ou encore de la Destroyer-esque Rosier. Cette dernière pourrait bien être sur Kaputt qu’on n’en serait pas étonné compte tenu des élans de cuivres et de son soft-rock qui tout doux. Jamais (j’aurais pensé) est aussi coloré d’une mélodie sonore forte que la voix de Dufour vient bien compléter.

Encore hier se reposait ma tête sur ton coeur
J’essaierai demain d’être quelqu’un qui te rend fier
Car maintenant m’appelle l’envie d’explorer mes couleurs

– America

La nostalgie occupe une place importante dans Valence, comme c’était le cas dans Medora, son groupe précédent. La sensibilité de Vincent Dufour y est pour quelque chose avec son ton de voix unique et ses thèmes de chansons qui portent souvent un regard sur des événements passés avec le détachement de quelqu’un qui y a réfléchi. La douce pièce-titre intime frappe aussi l’imaginaire avec ses arrangements magnifiques. Ceux-ci sont l’œuvre de Vincent Dufour aidé de ses fidèles acolytes Alexis Taillon-Pellerin, Raphaël Laliberté-Desgagnés  et Antoine Bourque. De plus, la coréalisation de Steeven Chouinard colle à merveille à l’esprit des chansons.

On remarque toute la maturité dans l’écriture de Vincent Dufour qui offre un album avec peu de pièces faibles. Il y a Didi qui est la seule composition qui manque un peu de couleurs. Elle tombe à plat dans une mélodie lancinante qui peine à se démarquer de celles entendues par le passé. À part celle-ci, tout le reste frappe dans le mille.

Il y a aussi un petit côté « coming of age » à cet album. C’est vraiment un album d’amour de vingtaine, à la recherche d’une certaine stabilité. La nostalgie touchante des compositions et leur interprétation juste se combinent et donnent un album qui sera taillé sur mesure pour les journées d’automne qui viennent (même s’il reste du soleil d’ici là). Valence passe le test du premier album avec brio.

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