La Saint-Jean de Laval 2022 : Une soirée des plus réussies
Après deux ans d’arrêt pour des raisons qu’on connait très bien, le spectacle de la Fête nationale était de retour au Centre de la nature de Laval.
FouKi, High Klassified, Hubert Lenoir, Isabelle Boulay, Klô Pelgag, Les Louanges, Lisa LeBlanc, Patrice Michaud, Samian et Sarahmée se sont succédé dans cette soirée festive. Ces artistes ont chacun offert leurs chansons, à l’exception de quelques reprises. Isabelle Boulay, par exemple, a repris Désenchantée alors que la chorale, dont chaque membre était habillé en drapeau du Québec, a offert une reprise pimpante de Mon pays.
Sarahmée a fait preuve, une fois de plus, qu’elle est une excellente rappeuse. D’ailleurs, après sa première apparition, elle s’est fait applaudir longuement. Elle était visiblement émue. Ce n’était pas le seul moment d’émotion de la soirée. En toute fin de spectacle, tous les artistes se sont retrouvés sur scène pour offrir un hommage à Karim Ouellet. Klô Pelgag était si émue, qu’elle a dû arrêter de chanter pendant Karim et le loup. Sarahmée s’est ensuite glissée à ses côtés, pour la réconforter, et tous les artistes ensemble ont terminé la pièce.
De plus, il faut souligner que Lisa LeBlanc a décidé d’offrir uniquement des pièces de son dernier album. Celle qui est connue entre autres pour sa pièce Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde, a plutôt décidé d’offrir Pourquoi faire aujourd’hui, Entre toi pi moi pi la corde de bois et Gossip. Ses mélodies ont d’ailleurs gagné la foule, prouvant une fois de plus leur efficacité.
Une présence primordiale des artistes de la relève
Je me rappelle que quand j’ai vu la programmation, il me semblait impossible de ne pas y aller. Est-ce qu’il s’agissait d’une offre artistique pour faire plaisir à l’industrie? Peut-être un peu. J’y étais avec une amie, qui n’est pas aussi à l’affût de ce qui se fait musicalement au Québec que moi, et qui ne connaissait pas beaucoup de chansons ni d’artistes. Ça m’a permis de voir l’événement d’un autre œil.
Parce que si on regarde ces noms-là, la moitié au moins se trouve à l’affiche dans la plupart des festivals cet été au Québec. Klô Pelgag par exemple, roule sa bosse depuis des années. Mais lorsqu’elle a tout raflé l’an dernier au Gala de l’ADISQ, on pouvait lire des commentaires sur les réseaux sociaux qui disaient, en résumé, : « mais qui est-elle, je ne la connais pas, je ne l’ai jamais entendue. » Grâce à l’initiative de Laval de miser sur une offre artistique issue de la relève, la prochaine fois qu’un de ces artistes remportera un prix dans un gala populaire, j’espère que les gens ne seront pas aussi surpris.
De plus, j’ai beaucoup apprécié le fait que ces artistes, notamment Klô Pelgag et Hubert Lenoir, ne se soient pas édulcorés pour l’occasion. C’était la troisième fois en un mois et des poussières que je voyais Lenoir en spectacle. Fidèle à lui-même, il a demandé à la foule de faire un cercle pour créer un mosh pit avant une de ses chansons. Si cette initiative a peut-être moins pris qu’à l’habitude, elle indiquait ainsi qu’il restait le même, fête nationale ou non.
Parlant d’un autre qui a été fidèle à lui-même : FouKi. Ce dernier, qui a ouvert la soirée avec la chanson St-Han bien « autotunée », a offert quelques-uns de ses succès. Gayé, par exemple, a semblé faire plaisir à la foule rassemblée. Surtout lorsqu’il a décidé d’offrir son immense joint, classique de cette chanson, à la foule. « On le partage de l’autre côté hein? On partage au Québec! », a-t-il lancé à ceux et celles qui en bénéficiaient.
Une soirée excellente, mais…
Un des bémols que j’aimerais relever de cette soirée est l’absence de reprises. J’étais contente de voir les musiciens interpréter leurs propres chansons. Selon moi, ça permet de les faire découvrir, et c’est primordial dans un tel contexte. Or, les musiciens auraient pu somme toute se prêter au jeu des reprises à leur sauce. Imaginez Les Louanges et Klô Pelgag qui reprennent Lindberg ensemble. Ou Patrice Michaud et Sarahmée qui chantent un morceau de La Chicane. Ça aurait fort probablement plu à la foule rassemblée en plus.
En outre, il aurait pu être intéressant de faire des duos ou même des trios sur les chansons originales des artistes. Isabelle Boulay est bien allée rejoindre FouKi pendant Oui toi, mais on ne l’entendait pas clairement. Ce qui était décevant. Je veux dire, Isabelle Boulay qui chante du FouKi, combien de fois on va pouvoir voir ça dans notre vie? C’est ce que je me disais. Je dois quand même souligner le plaisir que c’était d’entendre cette grande interprète offrir quelques-uns de ses succès, dont Parle-moi et Le saule.
Finalement, je veux parler des navettes. J’adore que les événements de grande envergure mettent de plus en plus en place des navettes gratuites pour transporter leur public et les encourager à laisser leur automobile à la maison. Santa Teresa, par exemple, avait mis en place un excellent système de navette. Même un autobus de la ville amenait gratuitement (sur présentation de billet) les festivaliers à bon port. Laval offrait une navette. Seulement, elle n’était disponible que pour le retour. Pour y aller, il fallait plutôt prendre un autobus de ville régulier. Pour l’avoir pris, il était bondé. Le chauffeur a d’ailleurs dû ne pas s’arrêter à plusieurs arrêts, comme il était rempli. Il aurait été idéal de proposer davantage de passages ou simplement un système de navette qui fait l’aller-retour. L’an prochain, peut-être!
Honnêtement, le spectacle qui commence alors que le soleil se couche sur le Centre de la nature, ça donne une ambiance superbe. Et comme l’a dit à la blague le maire de Laval : « Je n’ai pas vu autant de monde au Centre de la nature depuis le cocothon! »