Critiques

The Coral

Distance Inbetween

  • Ignition Records Ltd.
  • 2016
  • 45 minutes
7,5

The CoralLe 4 mars dernier, l’un des groupes parmi les plus appréciés en Europe, The Coral, effectuait officiellement un retour sur disque après une pause de cinq années et cette ressuscitation s’intitule Distance Inbetween. C’est au début des années 2000 que la formation britannique a réellement pris son envol grâce à l’homonyme paru en 2002. The Coral a toujours préconisé une mixture des genres assez hétéroclite, passant d’un folk rock psychédélique incluant des moments reggae (ou encore inspirés de trames sonores de films de Sergio Leone) à une pop mélodique très «brit-pop».

Coréalisé avec l’aide de Richard Turvey, le sextuor change de cap drastiquement plongeant dans un rock psychédélique nettement plus lourd qu’à l’accoutumée, une véritable antithèse à ce que le groupe créait auparavant. Ce virage un peu «poteux» est assez bien calibré avec l’utilisation d’éléments synthétiques en fond sonore venant habilement appuyer ce rock vivifiant, mais sombre. Oui, l’ancienne formation du ténébreux Bill Ryder-Jones (il a abandonné le navire en 2008) s’enfonce dans des atmosphères opaques, brumeuses et un brin mélancoliques.

La grande force de ce nouvel effort réside dans cette cohérence dont fait preuve la bande à James Skelly. Dans un passé pas si lointain, on écoutait The Coral en se disant que la formation avait parfois la fâcheuse tendance à tirer dans toutes les directions. Ça manquait souvent de personnalité. Cette fois-ci, on écoute ce disque avec un immense plaisir tant ce qui est présenté est d’une constance infaillible. On plonge avec plaisir dans les subtils abîmes narcotiques proposés par The Coral.

Et l’argent n’a rien à voir avec ce retour! Contrairement à plusieurs de ses contemporains, dont l’envie de renflouer les coffres est plus forte que de créer quelque chose de substantiel, The Coral se réinvente, tourne les talons et plonge sans gêne dans le rock des seventies, tout en le modernisant juste assez pour ne pas crier au pastiche.

C’est bon du début à la fin. Que ce soit l’entrée en matière Connector (qui fait penser à Queens Of The Stone Age en plus mollo), le clin d’œil vocal à The Byrds entendu dans White Bird, le je-ne-sais-quoi évoquant Echo & The Bunnymen dans Miss Fortune, le pop-rock Holy Revelation, la Pink Floyd-esque intitulé She Runs The Machine ainsi que la très Black Keys titré Fear Machine, vous aurez dans les oreilles un excellent album rock.

Alors ce Distance Inbetween? Maudit bon disque qui se bonifie grandement au fil des auditions; un indice de l’excellent travail effectué par The Coral. Jusqu’à maintenant (et l’année ne fait que commencer), c’est LE retour inattendu d’un groupe qu’on avait cru à tort mort et enterré à jamais. Destiné aux aficionados de rock britannique de qualité.

Ma note: 7,5/10

The Coral
Distance Inbetween
Ignition Records
45 minutes

https://www.facebook.com/TheCoral

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OJnFFHsbAYI[/youtube]

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