Critiques

The Vaccines

English Graffiti

  • Sony Music
  • 2015
  • 35 minutes
4

The VaccinesÀ quand remonte le dernier album de la formation anglaise The Vaccines? À l’automne 2012, avec un quelconque Come Of Age; un disque amalgamant le punk des Ramones et l’ancien garage rock des Strokes incorporant quelques éléments de surf rock… On cherche encore LA révélation du rock britannique dans cette conception sonore. Cette semaine, le quatuor est de retour avec English Graffiti qui voit le groupe emprunter un virage pop 80. Est-on surpris? Pas du tout, puisqu’on dirait que c’est la norme depuis quelques années!

Enregistré au Tarbox Studio appartenant à Dave Fridmann (Flaming Lips, Tame Impala, MGMT), co-réalisé par Fridmann lui-même et les Vaccines, on y entend clairement les influences des artistes rock qui sévissaient dans cette foutue décennie (on n’en sort pas!). Des Romantics, en passant REO Speedwagon, détenant quelques petits relents de Stevie Nicks, le groupe n’a pourtant pas complètement remisé le petit ascendant punkisant qui l’animait. Il se situe loin dans l’équation, mais il demeure présent… un tout petit peu quand même. On pense, entre autres, à l’entrée en matière titrée Handsome. Un morceau qui sonne gros. C’est puissant et étonnamment, ça fait le travail.

Bien entendu, après le deuxième chapitre titré Dream Lover, la sauce se gâte sérieusement. Et pourquoi croyez-vous? Parce que même si ce disque est bien réalisé et renferme quelques bonnes idées, il n’y a pas de véritables chansons bien construites au programme. On retourne au même problème qui anime tous ces groupes rock incapables d’écrire une pièce qui se tient debout du début à la fin. Pour ça, il faut y mettre beaucoup d’efforts, mais ces créateurs semblent plus intéressés par l’esbroufe sonore que par le travail consciencieux et plein d’humilité que demande l’écriture d’une bonne chanson. On vous le confirme, Dave Fridmann ne vient pas sauver les Vaccines du naufrage.

Il y bien une chanson énergique comme 20/20 pour nous faire prendre conscience qu’il y un certain talent résidant subtilement chez les Vaccines, mais en contrepartie, on est pétrifié d’ennui devant une ballade pianistique/orchestrale aussi inutile que cette (All Afternoon) In Love. Par la suite, English Graffiti se transforme en une séance d’inhalation de chloroforme nous poussant dans un état léthargique hors du commun… ce dont on n’a vraiment pas besoin ces jours-ci étant donné l’énorme quantité de boulot à abattre!

Que dire de plus? Est-ce qu’on préférait les Vaccines en format plus décapant? Probablement. Néanmoins, l’énorme problème de ce groupe, c’est qu’il semble inapte à écrire et à composer une chanson digne de ce nom. Donc, les Vaccines auront beau changer l’enrobage sonore ad vitam æternam, ça ne changera rien au fait que les ritournelles ne sont pas au rendez-vous. Un autre groupe à ajouter au foisonnant cimetière du rock!

Ma note: 4/10

The Vaccines
English Graffiti
Sony Music
35 minutes

http://www.thevaccines.com

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