Critiques

The Dandy Warhols

Distortland

  • Dine Alone Records
  • 2016
  • 34 minutes
5,5

The Dandy WarholsS’il y a un groupe qui n’a jamais fait l’unanimité dans l’univers rock psychédélique états-unien, c’est bien les Dandy Warhols. Même si la bande à Courtney Taylor-Taylor possède un petit côté racoleur qui peut agacer sérieusement, n’en demeure pas moins que les albums Come Down et Thirteen Tales From Urban Bohemia sont franchement solides. Par contre, depuis …Earth To The Dandy Warhols (2009), le groupe est en sérieux déclin… et This Machine, paru en 2012, le confirme totalement; un disque paresseux, très tisane à la camomille.

La formation originaire de Portland, Oregon, reprenait du service la semaine dernière avec un nouvel album titré Distortland. Enregistré sur un lecteur cassette des années 80 (et ça s’entend!), mixé par Jim Lowe (Taylor Swift, Beyoncé), est-ce que ce Distortland livre cette fois-ci la marchandise? De prime abord, c’est une création nettement plus animée que le très mauvais This Machine mais honnêtement, la décroissance se poursuit de plus belle.

Distortland est un album de vétéran avec tout ce que ça comporte de haut et de bas. Mélodiquement, le travail de Taylor-Taylor est plus inspiré, sans être transcendant. L’hommage à l’écrivain J.D. Salinger titré Catcher In The Rye (c’est aussi le titre du classique de Salinger), est excellent. C’est grâce au refrain imparable que l’on se surprend à taper du pied à l’écoute de cette chanson. L’accrocheuse STYGGO est également un bon moment de cette sitedemo.cauction.

Mais bizarrement, on s’ennuie de l’ambition musicale, un brin hautaine, des Dandys. On aimait ces longs moments psychédéliques et ces chansons-fleuves paisibles qui nous donnaient le temps de s’en rouler un p’tit, de respirer et de contempler. Depuis This Machine, les Dandy Warhols préconisent une approche qui va droit au but, affaiblissant ainsi la qualité générale de leurs chansons. Le groupe ne prend plus le temps de prendre son temps au grand dam des fanatiques de la première heure.

Dire qu’une certaine presse les catégorisait de pastiches psychédéliques snobinards et prétentieux. Impossible de gagner à ce jeu. Surtout quand le point de comparaison est l’éloquent travail d’Anton Newcombe (The Brian Jonestown Massacre). Néanmoins, on doit admettre que ce carriérisme les servait très bien d’un point de vue créatif.

Quelques pièces font quand même leur petit bout de chemin. On pense au pop-rock You Are Killing Me, la très brit-pop un peu années 60 All The Girls In London ainsi que le penchant Bowie-esque évoqué dans Doves; morceau le plus narcotique de ce disque. Et ce n’est pas le traitement sonore lo-fi/singulier qui vient bonifier quoi que ce soit.

Ce qui pourrait rassurer les adeptes de la formation, c’est que Distortland est une coche au-dessus de son prédécesseur, mais ce n’est pas suffisant pour obtenir la note de passage. Peut-être serait-il temps pour les Dandy Warhols d’amorcer une période de réflexion quant à leur avenir? L’enthousiasme n’est manifestement plus au rendez-vous et, peu importe le type de création (et ça s’applique dans tout!), le manque de ferveur tue toujours.

Ma note: 5,5/10

The Dandy Warhols
Distortland
Dine Alone Music
34 minutes

http://www.dandywarhols.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CJRpWsZ0kGo[/youtube]