Critiques

Saycet

Mirage

  • Météores-Music
  • 2015
  • 29 minutes
7,5

SaycetSaycet est le projet solo du compositeur français Pierre Lefeuvre, qui se démarque par son électro contemplatif et introspectif. Saycet nous avait chuchoté à l’oreille une première fois en 2006 avec One Day At Home, premier album particulièrement planant et résonnant comme un rêve d’enfant. Avec Through The Window paru en 2010, le thème du rêve s’était complexifié, autant dans la structure que dans le phrasé mélodique. Lefeuvre est de retour avec son troisième album Mirage, dont l’imaginaire est clairement arrivé à maturité. C’est homogène, et ça s’écoute du début à la fin avec plaisir.

Ayrton Senna débute l’album sur des notes synth-pop en délai, et s’intensifie progressivement sur un air nostalgique qui rappelle curieusement Where The Streets Have No Name. Mirages dépoussière la balade des années 80 et y ajoute une dimension percussive à la Woodkid, complété par le duo Lefeuvre et Phoene Somsavath à la voix. C’est du solide, malgré un léger arrière-goût kitsch. Meteores consolide la forme piano et idiophones, combinaison épaissie par un électro IDM bien réparti.

Volcano change complètement de direction avec une balade d’une beauté, merci à Phoene, mais aussi au contraste entre le rythme assez lourd et la mélodie aérienne. Ça s’envole vers une mélancolie qui fait penser à de quoi entendu quelque part sur Black Celebration; ça fonctionne très bien. Half Awake confirme l’inspiration synth-pop, et en remet avec une performance vocale à la Dave Gahan, lien étrange estompé par le duo avec Phoene. Northern Lights revient à la balade avec une performance bien sentie au piano, et un fond synthétique spatial; ça laisse une impression de grande respiration. Kananaskis termine l’œuvre en douceur avec une palette sonore scintillante, rythmée de façon world music.

Mirage ne s’écoute pas tout à fait comme les deux premiers opus. Les pièces ont plus de personnalité, il y a une poésie omniprésente qui fait changement de l’électro centré sur les prouesses technologiques. L’imaginaire de Lefeuvre lévite quelque part entre Björk et Air (deux excellentes sources quotidiennes de musique), et nous emmène dans des contrées numériques comme on le ferait dans un rêve éveillé. Le voyage est bien réussi.

Ma note: 7,5/10

Saycet
Mirage
Météores-Music
29 minutes

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