Critiques

Woodkid

The Golden Age

  • GUM Label
  • 2013
  • 52 minutes
9
Le meilleur de lca

woodkid500-tt-width-360-height-342-attachment_id-373047-crop-1Réalisateur, graphiste, écrivain, compositeur et musicien, Woodkid se fait connaître au travers de ses nombreuses réalisations et de ses divers talents. Ayant réalisé plusieurs vidéoclips de stars telles que Taylor Swift, Rihanna et plus encore, Yoanne Lemoine, de son nom, baignait déjà dans la renommée. Depuis 2011, il promettait un album qui ferait parler. Finalement, ses promesses ont été tenues; The Golden Age a fait surface en février 2013 et se qualifie, pour plusieurs, de chef d’œuvre musical. Accompagné d’un livret illustré d’une centaine de pages, l’album pop-rock est une épopée à écouter et à lire, nous amenant romantiquement dans des souvenirs de l’Europe de l’Est.

Dès le début, l’album nous plonge dans l’univers du chanteur et fait ressortir ses grandes inspirations reliées, entre autres, à son homosexualité ainsi que ses racines polonaises/juives/françaises. La notion d’esthétique que possède Yoanne Lemoine dans ses vidéoclips se fait également remarquer dans sa musique, avec des compositions mélodiques très imagées. Les coups de piano, de percussions tambourinant et l’ensemble des cordes nous donnent envie de s’embarquer pour une aventure remplie d’adrénaline. Bouleversant, touchant et entraînant, l’album de Woodkid se place très haut sur l’échelle de nos attentes.

Pour commencer, The Golden Age nous fait vivre une réelle évasion nostalgique, parfois naïve et réservée rappelant innocemment l’enfance. The Great Escape et Conquest Of Spaces sont dignes d’une ballade aérienne. Boat Song, Falling, ainsi que Shadows concrétisent son métier de réalisateur; des compositions cinématographiques instrumentalement sensationnelles. Ensuite, I Love You nous embarque dans la perte d’un amour ainsi qu’un abandon de soi, une course à la détresse avec la déchéance des violons. Plus harmoniques, Ghost Lights, The Shore et Stabat Mater représentent les résolutions amères et sombres de Lemoine; ses mots inspirent notre solidarité. Where I Live nous transperce par les cuivres répétitifs reposant sur une tournure funeste. Les trames Iron et Run Boy possèdent un style bien à eux; percussions énergiques, cordes exaltées et mélodies accrocheuses formant un tout épisodique sur lesquelles se pose la voix fragile et profonde du chanteur. En conclusion de l’album, The Other Side représente l’amalgame des blessures et des promesses tapissées d’une tristesse profonde du compositeur.

La sonorité orchestrale et la voix touchante du chanteur s’entremêlent avec une belle justesse dans The Golden Age, déchaînant ainsi toutes sortes d’émotions. Le ramassis de vérités bouleversantes et les illustrations imaginatives et métaphoriques que procurent ses souvenirs sont dignes du créateur qu’est Yoanne Lemoine. Son album possède une belle ouverture ambitieuse, une composition humaniste et une terminaison parfaite que représente bien ce que devrait être la musique pop en 2013. Avec son génie, ce réalisateur devenu musicien fait preuve de renouveau et sa mission s’en trouve réussie; il ne laisse personne insensible à sa musique. Nous recommandons cet album à ceux qui ont le désir de vivre un voyage indéterminé et fougueux.

Ma note : 9/10

Woodkid
The Golden Age
GUM Label
52 minutes

www.woodkid.com

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