Critiques

FouKi

Zayon

  • 7e Ciel
  • 2023
  • 42 minutes
7

FouKi est devenu au fil des années un artiste très établi dans note Belle Province. Et ce même si notre Ginette nationale l’a renommé Capitale funky à l’ADISQ. Remarquez, c’est un nom qui lui va quand même bien. FouKi remplit non seulement les salles partout au Québec, mais il peut se targuer d’avoir rempli la Place des Festivals et d’avoir remporté plusieurs Félix. Ça fait beaucoup depuis les jours de Gayé qui ne sont pas si éloignés. Son ascension a été fulgurante et il est aujourd’hui un des artistes de pop aux accents hip-hop les plus populaires du Québec.

Tout ça pour dire que pour ce nouvel album, FouKi ose se mettre en danger. Plutôt que de préconiser la même recette efficace qui a fait sa renommée en travaillant avec son fidèle QuietMike, il a pris la décision de se lancer dans la composition de chansons. On peut maintenant dire que c’est officiellement un auteur-compositeur-interprète. Il n’est pas seul pour autant, QuietMike n’est pas très loin, tout comme Ruffsound, Pops et Poolboy et quelques autres. En ce sens, il poursuit dans la veine entamée avec Grignotines De Luxe.

FouKi poursuit dans une direction toujours plus pop et met davantage de mélodies vocales dans ce qu’il propose. Le gros virage est peut-être celui des sonorités 80s qui jusque là n’étaient pas très présentes chez lui. Cette fois-ci, on les retrouve sur Ségala avec les claviers. La chanson est d’ailleurs un des moments bien intéressants de l’album où FouKi plonge tête première dans la nostalgie en posant un regard sur la fin de son adolescence. Il y a aussi quelque chose qui rappelle le rap des années 90 dans le traitement de la chose. Évidemment, les années 80 sont très présentes sur 80’s, une pièce plutôt efficace qui compte sur un bon riff de guitare de Pops. La chanson-titre est un autre bon moment de l’album avec sa mélodie convaincante.

J’suis le rappeur préféré de Ricardo, (Respect!)
Prends-le avec un grain de sel, puis un grand verre d’eau

On l’fait

Il y a quelques invités sur Zayon. On retrouve Imposs qui offre un bon couplet sur On l’fait où il montre encore la qualité de sa plume tout en se collant au style un peu plus pop. No stress fait pour sa part appel à deux membres de L’Or du Commun, Swing et Primero. Il y rappe d’ailleurs que ça se peut que ça « pète en Belgique ». Mais s’il y a une collaboration qui retient l’attention sur l’album, c’est l’incroyable St-Han Quinzou, une ode aux fêtes nationales du Québec et de l’Acadie. Pour bien chanter le tout, c’est P’tit Belliveau qui vient prêter main-forte à FouKi. Ça beurre épais d’humour avec une très bonne mélodie. Watchez ça l’été prochain…

Il y a beaucoup de bien sur Zayon, mais aussi quelques pièces moins fortes. Cœur de la ville est supporté par une trame qu’on a déjà entendue quinze fois. En se frottant aux années 80, c’est difficile d’éviter les pièges et sur celle-là, FouKi est tombé en plein de dedans et nous chante des « ouh ouh » qui remplissent des vides pour lesquelles il n’y avait pas la bonne ligne. Nous et So sont assez quelconques. Pas mauvaises, mais elles ne ressortent pas dans la discographie de qualité que FouKi possède.

Malgré les deux ou trois points un peu plus faibles, Zayon est un album convaincant où FouKi continue de prouver qu’il est un incontournable de la scène musicale québécoise. Il continue de surfer habilement sur la vague qui a levé en 2017 avec Gayé. Et c’est beau de le voir garder son équilibre.

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