Critiques

Elephant Stone

Back Into the Dream

  • Elephants On Parade
  • 2024
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

Ce p’tit dernier dans le corpus du combo montréalais Elephant Stone s’articule avec force dès les premiers arpèges de Lost in a Dream. Bien appuyé par la basse fuzzé s’apparentant quelque peu au riff classique Open My Eyes de Nazz. L’épopée est lancée.

Le groupe pense toujours à des idées surprenantes dans la structure des tounes. Comme la conclusion de The Spark. La première fois, on est agréablement surpris, mais par la suite, on l’anticipe avec enthousiasme. Les intonations, les incantations vocales de Rishi Dir varient d’une pièce à l’autre. Même que certaines détonnent – dans le bon sens du terme – de l’ensemble du répertoire d’Elephant Stone. L’exemple le plus flagrant reste The Spark justement.

Going Underground se faufile dans la cour de l’indie rock avec une tendance Sloan. Avec en prime, de la furie dans le solo qui en rehausse l’attaque. Dans la même foulée, History Repeating débute sur des chapeaux de roues menés par des vibratos et une réverbération parfaitement ajustés dans les guitares. Les échos s’enchevêtrent comme si on flottait sur un nuage interstellaire. Sans perdre une once d’énergie.

Dans une mouture un peu plus expérimentale, BAE se rapproche même des expérimentations de Pavement à une autre époque. Comme un intermède dans cette cavalcade interstellaire, l’instrumentale Godstar s’immisce au beau milieu nous permettant de reprendre notre souffle avant le reste de l’album.

The Imajinary, Nameless Everybody in the world, véritable épopée à l’intérieur d’une épopée, est propulsée par un souffle jazz risqué qui atteint tout de même sa cible. Surtout avec le petit lick de 12 cordes à la Eight Miles High des Byrds. Ce soupçon de jazz continue de s’insérer en filigrane sur Pilgrimage. Ces deux pièces auraient d’ailleurs peut-être dû être séparées dans le déroulement.

Heureusement, ce binôme est suivi par la guillerette et «britpop-esque» On Our Own avec une douce intrusion baroque. C’est la plus radiophonique du lot, mais on s’entend que les gars n’ambitionnent pas de se retrouver dans le 6 à 6 à CKOI. Comment éviter un rapprochement avec les Beatles avec Another Year Gone qui referme le couvercle sur cette expédition spatio-temporelle qu’est Back Into Dream? On dépasse le pastiche par contre. C’est très réussi.

Avec cette odyssée planante de 10 pièces, les Montréalais nous prouvent une fois de plus qu’ils n’ont rien à envier aux Temples ou à Jacco Gardner.

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