Daniel Lanois
Flesh And Machine
- Red Floor Records
- 2014
- 36 minutes
Flesh And Machine: la nouvelle bête de Daniel Lanois. En 2014, suite à des années d’une brillante carrière à travailler avec des artistes tels que U2, Peter Gabriel, Bob Dylan, Neil Young, et j’en passe, faisant figure de proue au niveau de l’avancement sonore de la musique des trente dernières années (merci au bon coach Brian Eno!), Flesh And Machine semble être tout désigné comme une oeuvre désirée depuis longtemps de la part de notre protagoniste.
Dès l’ouverture, nous nous sentons aspirés dans ce monde contemplatif (un brin dramatique) mi humain, mi-robot. L’analogique sera tiraillé avec le numérique. Expérimentations studio doublées de rythmiques travaillées et avancées entre autres avec le projet Black Dub paru il y a deux ans, on sent clairement où Lanois désirait aller avec ce projet. Sans pour autant laisser en plan son folk, on sent plutôt celui-ci dans le rôle de colonne vertébrale de ces pièces, mais jouissant du plaisir de la légendaire déconstruction du réalisateur; méthode savamment mise de l’avant avec plusieurs groupes que Lanois a réalisé dans le passé.
L’album débute avec une mise à niveau intitulée Rocco avant de nous terrasser par The End qui s’avère magique dans son intensité et sa performance. Sioux Lookout nous amène du côté de Four Tet et Thom Yorke. Désolé pour ce dernier, car Lanois sait y mettre une certaine âme… ce qu’on déplore dans certains projets electros un peu trop hermétiques de la part du leader de Radiohead. S’ensuivront des explorations ambiantes avec Tamboura Jah, Two Bushas et Space Love. Iceland et la charmante My First Love nous transmutent dans une atmosphère bucolique. Les captivantes Opera et Aquatic ainsi que la finale aérienne titrée Forest City viennent clore un tableau instrumental monumental.
Si Brian Eno réalise la majorité de ses explorations musicales via les claviers, Daniel Lanois nous fait voyager à travers toutes les triturations possibles de la guitare et de ses nombreux effets. Côté studio, on notera le rôle suprématiste que l’effet de délai représente dans l’oeuvre de Lanois.
Flesh And Machine est un des albums transcendants de l’année. Inclassable dans le corpus de Lanois, l’album s’avère plus qu’un simple exercice de style, mais une création des plus réussie. Pour quelqu’un qui avouait ne pas être familier avec des artistes tels Four Tet, Darkside et autres, on tient ici une conception sonore mémorable à écouter à tout moment de la journée et pour toutes les ambiances.
Ma Note: 8/10
Daniel Lanois
Flesh And Machine
Red Floor Records
36 minutes
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