Critiques

Mount Kimbie

Love What Survives

  • Warp Records
  • 2017
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

Le diable est dans les détails dits l’adage. On peut très bien l’appliquer à la musique de Mount Kimbie qui lance Love What Survives. Le groupe revient quatre ans après la sortie du réussi Cold Spring Fault Less Youth. Kai Campos et Dom Maker se sont donné le temps d’accoucher d’un album qui est travaillé, poli et recouvert d’un petit verni juste assez lustré.

Cold Spring Fault Less Youth démontrait déjà les qualités de compositeurs et d’arrangeurs du duo. Voici qu’avec Love What Survives, ils prouvent qu’ils sont en plein contrôle de leur démarche. Love What Survives est rempli de petits détails de composition qui font plaisir à entendre. C’est lorsqu’ils font appel à des collaborateurs que le plaisir devient encore plus évident.

On ne peut passer à côté de la trépidante Blue Train Lines sur laquelle chante King Krule. La batterie nous garde en haleine tout au long alors qu’elle se décide à embrayer pour vrai au deuxième refrain accompagné d’une basse simple et mélodieuse. Avec la voix de King Krule qui semble sur point de casser de désespoir, le résultat est réussi et poignant. Ce n’est pas la seule collaboration qui sourit à Mount Kimbie. James Blake les accompagne sur l’émotive We Go Home Together. Ses échantillons vocaux atypiques nourrissent la chanson et l’orgue de Blake nous fait entendre ses souffles qui deviennent une partie intégrale de la rythmique. Ce dernier signe une deuxième collaboration, la mélancolique How We Got By qui est typiquement Blake, mais avec un ajout non négligeable de jazz. Andrea Balency signe pour sa part les voix sur la plutôt rock You Look Certain (I’m Not So Sure) et Micachu la plus excentrique et groovy Marilyn.

Malgré le brio de ces collaborations, Mount Kimbie est aussi capable de se débrouiller par eux-mêmes, Four Years and One Day qui ouvre Love What Survives, nous attire progressivement dans la musique. Un peu à la manière d’Orion de Metallica et son fade in entouré de sons synthétiques. Balency revient sur T.A.M.E.D. où cette fois, ce sont les deux garçons de Mount Kimbie qui se mouillent. Avec une mélodie qui évoque sans détour Damon Albarn, ils nous chantent la mélancolie d’un amour à distance à coup de répétitions de paroles incessantes.

Dark cloud, that came as some surprise
Here now, so take your own advice
Eat alone and care about, we really should
But my, my, my, you made me so unkind

Think about me every day
I’m alone forever
Think about me every day
I’m alone forever
T.A.M.E.D.

Mount Kimbie faisait déjà bien les choses sur Cold Spring Fault Less Youth, mais ils se surpassent sur Love What Survives. On y retrouve de savantes compositions qui sont remplies de petits détails qui charment les oreilles. Ces compositions sont riches et après plusieurs écoutes, on se surprend à découvrir de nouveaux sons ou une nouvelle tournure.

Ma note: 8/10

Mount Kimbie
Love What Survives
Warp Records
40 minutes

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