Critiques

Damon Albarn

Everyday Robots

  • Warner Bros. Records
  • 2014
  • 47 minutes
7,5

everyday_robots_album_packshot_high_res_3Originaire de Whitechapel en Angleterre, le chanteur, pianiste et chevronné songwriter, Damon Albarn est de retour avec une création solo titrée Everyday Robots. Bien entendu, l’artiste est fort connu et respecté pour ses participations fort actives au sein des formations Blur, Gorillaz ainsi que The Good, The Bad And The Queen. Voilà un musicien qui n’a jamais eu crainte de se remettre en question et de côtoyer des instrumentistes évoluant dans des sphères sonores assez différentes de la sienne.

Albarn est un maître arrangeur et ce Everyday Robots ne fait pas exception à la règle. De plus, l’Anglais s’est adjoint les services de Brian Eno sur la pièce Heavy Seas Of Love et a travaillé avec Natasha Khan, alias Bat For Lashes, sur The Selfish Giant. Donc, ce solo d’Albarn est-il à la hauteur des expectatives? En ce qui nous concerne, c’est aisément un oui, mais les adeptes du chanteur en format plus rock et plus dynamique pourraient être amèrement déçus.

En effet, cette offrande flirte catégoriquement avec des atmosphères matures, mais les arrangements sont tellement uniques que ce Everyday Robots passe sans difficulté la rampe. Voilà un disque, un tantinet tisane à la camomille (pas au sens péjoratif), qui demande au mélomane de s’asseoir confortablement afin de consacrer du temps de qualité à l’audition de cette sitedemo.cauction subtile, mélancolique, intime et sans artifices sonores superflus. Ce disque profondément confidentiel porte sur les sempiternelles sujets de l’amour, de la déroute sentimentale de même que sur les risques affectifs liés l’hyperactive vie moderne.

Avec surprise, l’auteur-compositeur-interprète dévoile une instrumentation somme toute dépouillée alliant astucieusement rythmes synthétiques, claviers, piano, guitares acoustiques en mode «fingerpicking» ainsi que quelques effluences évoquant de façon lointaine son projet congolais nommé Kinshasa One Two. Sur cette galette, on y entend un Albarn comme rarement ses fans l’auront entendu. C’est parfois déstabilisant, mais ça prouve hors de tout doute la sitedemo.caigieuse capacité du musicien à se réinventer, tout en demeurant totalement pertinent.

Everyday Robots contient une panoplie de pièces mélancoliques et touchantes. Parmi les morceaux que votre vieux scribe a fortement appréciés, on a noté la pièce-titre Everyday Robots, les magnifiques arrangements amplifiant la mélancolie caractérisant Hollow Ponds, la superbe mélodie animant Photographs (You Are Taking Now), l’émouvante The History Of A Cheating Heart, la participation remarquée du Leytonstone City Mission Choir sur Heavy Seas Of Love, la combinaison piano/mélodie vocale dans le refrain de Hostiles ainsi que les penchants jazzistiques entendus sur Lonely Press Play et The Selfish Giant. Un seul bémol: la trop joyeuse Mr. Tembo qui détonne un peu trop de l’atmosphère tristounette sitedemo.caiguée sur l’album.

Ce qui fait la force de cette conception sonore est sans contredit l’honnêteté et l’authenticité musicale/littéraire dont fait preuve le doué créateur. Souvent, Damon Albarn adore se camoufler intelligemment dans la plupart de ses entreprises sonores et cette fois-ci, il nous fait l’agréable surprise de présenter un disque d’une sublime tristesse parfaitement assumée. Encore une fois, Albarn réussit sans perdre une once d’intégrité. Un grand musicien point à la ligne. 100% respectable!

Ma note: 7,5/10

Damon Albarn
Everyday Robots
Warner Brothers
47 minutes

www.damonalbarnmusic.com

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