Critiques

Labelle

Univers-Île

  • Infiné Musique
  • 2017
  • 47 minutes
8
Le meilleur de lca

Labelle incarne bien le métissage. Dans tous les sens du terme. Ce jeune français est né d’une mère bretonne et d’un père réunionnais qui a quitté son île de l’océan Indien pour la SNCF… Disons qu’il y a plus exotique comme exil. N’empêche que Labelle s’est imprégné et de l’électro français de Jean-Michel Jarre et de la musique maloya issue de l’île. Après des études en musique à Paris, des soirées à faire le DJ derrière les plaques tournantes, Labelle a finalement quitté la France pour l’Île de la Réunion, où il a retrouvé les rythmes qui lui étaient déjà chers.

Qu’est-ce que ça donne? Des trames d’une grande richesse qui flirte avec le R&B et les rythmes percussifs résolument efficaces des musiques anciennes. Ce mélange à la fois de musique primale et de tissu sonore complexe et travaillé donne des résultats franchement efficaces. Univers-Île est un album varié, nuancé qui offre une panoplie de délicatesses pour les oreilles. Tout ça en donnant envie de taper du pied.

Labelle verse parfois dans un genre qui se rapproche de l’électro-pop et du R&B. L’exemple le plus clair de tout ça est l’excellente Benoîte sur laquelle Nathalie Natiembé chante dans une langue qui ressemble beaucoup au créole, que l’on comprend être la langue des insulaires. Ça fonctionne très bien. Kou D’zèl y va plutôt d’une approche plus mystique musicalement parlant. À travers les sonorités qui rappellent les chants et les percussions tibétaines, Zanmari Baré chante avec une voix qui donne légèrement dans le trémolo.

Labelle démontre une bonne palette sonore sur Univers-Île grâce à sa capacité à créer autant des pistes dansantes que mélodieuses. Et parfois même les deux à la fois. Dans ce registre, Éveil est un exemple de pièce entraînante magnifique. Babette opte pour un rythme plus cru et direct qui appelle aux pas de danses tribales. C’est contagieux à donner envie de se dandiner, peu importe où l’on se trouve. Les délicatesses qui rappelle Pantha Du Prince se retrouvent sur Playing At the End of the Universe. On y retrouve le même soin donné aux détails sonores qui se découvrent au fil des écoutes. Le genre de petits détails qui fait franchement plaisir.

Labelle est une belle découverte à faire, si ce n’est déjà fait. Son univers métissé rappelle parfois un peu Ibeyi, mais en enlevant les harmonies vocales et en ajoutant beaucoup de soin aux trames. Les pièces d’électro maloya font leur chemin facilement jusqu’aux tympans et risque fortement de vous charmer.

Ma note: 8/10

Labelle
Univers-Île
Infiné Musique
47 minutes

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